PARIS : Plusieurs maires et élus de grandes villes de gauche tirent à nouveau la sonnette d'alarme sur le sort des enfants à la rue à trois jours de l'entrée officielle dans l'hiver et somment le gouvernement d'agir, dans une tribune diffusée dimanche.
«Monsieur le ministre, tiendrez-vous votre engagement pour les enfants qui dorment dehors?» interpelle la maire EELV de Strasbourg Jeanne Barseghian à l'adresse d'Olivier Klein en charge du logement dans le gouvernement Borne.
Ce texte diffusé sur les réseaux sociaux est soutenu par des maires de plusieurs grandes villes toutes classées à gauche, Anne Hidalgo (PS) pour Paris, Grégory Doucet (EELV) pour Lyon, Eric Piolle (EELV) pour Grenoble, Mathieu Klein (PS) pour Nancy ou encore les édiles de Villeurbanne (Métropole de Lyon) ou Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Ces élus jugent que le ministre du Logement n'a pas su tenir son «engagement» alors qu'il avait en septembre exprimé sa «volonté» de ne pas voir «d'enfants à la rue» cet hiver.
Les élus font au contraire valoir que «des centaines d'enfants dorment dans des conditions indignes et chaotiques».
En octobre, les associations de défense des sans-abris avaient estimé à environ 2.000, le nombre d'enfants sans toit en France.
Quelque 200.000 places d'hébergement d'urgence sont ouvertes pour pallier les besoins dont 45.000 en Ile-de-France. La baisse des températures a également entrainé le lancement du plan grand froid pour héberger davantage de personnes sans domicile à Paris et en Ile-de-France et dans trois autres régions, le Grand Est, la Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes tandis que 53 départements ont «renforcé» les maraudes, selon l'entourage du ministre.
A Paris, 2.500 personnes ont pu être mises à l'abri depuis le déclenchement du plan, lundi, a-t-on affirmé de même source. Un centre d'expositions situé dans le quartier de la Villette au nord de Paris a par ailleurs été réquisitionné dans la nuit de samedi à dimanche pour que les maraudes puissent y envoyer femmes et enfants sans-abris. 200 places y sont disponibles.
Ces actions demeurent toutefois insuffisantes aux yeux des élus de gauche qui réclament à l'Etat un «plan universel d'hébergement d'urgence de l'ensemble des enfants» faisant fi de leur «situation administrative», «l'augmentation durable» des moyens dédiés à l'hébergement d'urgence et «la mise en place d'une politique de rénovation et de réquisition de logements».
En octobre, une dizaine de maires de gauche avaient déjà milité pour refuser la baisse du nombre de places d'hébergement d'urgence en 2023.