Vague de neige et verglas en France, trois morts en Bourgogne

Bison Futé a appelé les automobilistes à la prudence, Météo-France ayant placé 33 départements en vigilance orange pour neige et verglas, à partir de mardi soir à 18H00 et toute la journée de mercredi (Photo, AFP).
Bison Futé a appelé les automobilistes à la prudence, Météo-France ayant placé 33 départements en vigilance orange pour neige et verglas, à partir de mardi soir à 18H00 et toute la journée de mercredi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 décembre 2022

Vague de neige et verglas en France, trois morts en Bourgogne

  • Trois personnes sont décédées dans des accidents séparés en Saône-et-Loire, où des routes étaient rendues glissantes par les intempéries
  • Dans la métropole de Lyon, tous les autobus sont restés au dépôt une bonne partie de la matinée pour éviter des accidents

DIJON: La neige et le verglas qui se sont abattus sur une partie du pays ont perturbé mardi la circulation routière et ferroviaire en Auvergne-Rhône-Alpes et en Lozère et tué trois personnes dans des accidents de la route dans le sud de la Bourgogne.

Le trafic aérien devrait être lui aussi "fortement perturbé" mercredi au départ et à l'arrivée des aéroports parisiens d'Orly et de Roissy, selon la Direction générale de l'aviation civile qui invite les passagers à reporter si possible leur voyage.

"Environ 25% des vols à Orly seront annulés ce mercredi et environ 20% des vols sur Roissy", a précisé le ministre des Transports, Clément Beaune. Ce dernier a aussi appelé à "privilégier le télétravail" lorsque c'est possible.

Tôt dans la matinée de mardi, trois personnes sont décédées dans des accidents séparés en Saône-et-Loire, où des routes étaient rendues glissantes par les intempéries, selon le Centre d'ingénierie et de gestion du trafic (CIGT) local.

Un automobiliste est mort après avoir percuté un poids-lourd à la hauteur de Dommartin-lès-Cuiseaux (Saône-et-Loire) sur l'A39, ont précisé les pompiers. Et deux chauffeurs routiers sont décédés dans la collision frontale de leurs camions sur une départementale à la sortie de Romenay (Saône-et-Loire). "Ce secteur était effectivement glissant", ont indiqué les pompiers.

Le département a fait partie des zones placées par Météo-France en alerte, avec la Loire, l'Ain, la Savoie, la Haute-Savoie et le Rhône dans la nuit de lundi à mardi. Mardi matin, la circulation a ainsi été perturbée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

"En raison d'un phénomène de chaussées glissantes, et malgré la rotation sans interruption des engins de salage depuis hier après-midi" (lundi), la circulation a été interrompue pendant plusieurs heures sur l'autoroute A7 entre Bourg-lès-Valence et Tain-l'Hermitage (Drôme) en direction de Lyon, selon Vinci Autoroutes. En cause, deux poids lourds "en difficulté" qui ont bloqué la circulation dans le secteur de Valence. De nombreux bouchons ont été constatés sur les routes de la région Rhône-Alpes.

En Lozère, l'A75 a été coupée dans les deux sens en début de matinée en raison de deux accidents de poids lourds. L'un des camions, renversé sur la voie sur un viaduc à l'ouest de Mende, a été percuté par un fourgon vers 03H30 cette nuit. Trois blessés étaient à déplorer.

La circulation reprenait peu à peu à la mi-journée dans ces zones, mais avec d'importants ralentissements.

33 départements en alerte

Dans la métropole de Lyon, tous les autobus sont restés au dépôt une bonne partie de la matinée pour éviter des accidents.

Les lignes de transport scolaire ont aussi été fortement perturbées malgré le "dispositif de viabilité hivernale" mis en place par la métropole qui a permis de saler les routes dans la nuit sur les grands axes. Le trafic des autobus a repris à la mi-journée mais il était toujours perturbé, selon le réseau des Transports en Commun Lyonnais (TCL).

Pour les TER, les conditions météorologiques ont "impacté la totalité des lignes de la région (mardi) matin" avec "de nombreux retards et suppressions", a indiqué la SNCF qui prévoyait "une reprise progressive" du trafic sur la majorité des axes à la fin de matinée.

Dans onze communes du département et du Gard, plus au Sud, 1.200 foyers étaient privés d'électricité à cause de fortes chutes de neige survenues dans la nuit dans les Cévennes, a-t-on appris par Enedis.

"Les équipes d’Enedis sont mobilisées sur le terrain pour la recherche de défauts et mettent tout en œuvre pour rétablir l'électricité au plus vite", indique un communiqué de presse de l’entreprise de service public. "Le rétablissement des lignes est prévu entre 15h00 et la fin de journée", avait précisé Enedis à l'AFP.

Bison Futé a appelé les automobilistes à la prudence, Météo-France ayant placé 33 départements en vigilance orange pour neige et verglas, à partir de mardi soir à 18H00 et toute la journée de mercredi.

Sur ces départements, formant une ligne de la Bretagne à l'Alsace en passant par Paris, le risque de phénomènes glissants est élevé avec présence de pluies verglaçantes et de neige (jusqu’à 10 cm prévus localement).

Parmi les zones concernées figure l'Ile-de-France: la préfecture de la région a demandé à tous ses habitants de limiter leurs déplacements mercredi et de privilégier le télétravail.

Par précaution, la RN 118, axe majeur d'accès à la capitale par le sud, est interdite à la circulation dès 22H00 mardi.

Quant aux transports scolaires, ils seront suspendus mercredi dans la Meuse, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, les Vosges et le Haut-Rhin, a-t-on indiqué de sources préfectorales.


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.