PARIS: La Russie, en mettant fin mardi aux fonctions de son ambassadeur à l'Unesco, a permis le déblocage du comité du patrimoine mondial qu'il présidait, un organe central pour la préservation des sites culturels et naturels mondiaux, a-t-on appris mercredi de source diplomatique.
"J'ai l'honneur de vous informer de la fin de ma mission de délégué permanent de la fédération de Russie auprès de l'Unesco", a fait savoir mardi l'ambassadeur russe Alexander Kuznetsov dans une lettre adressée aux membres du comité, dont l'AFP a eu copie.
"Je suis, à compter de la date de la présente lettre, dans l'impossibilité de poursuivre mon mandat de président de la 45e session du comité du patrimoine mondial", a-t-il poursuivi.
Le fait que la Russie préside le comité du patrimoine mondial avait abouti au blocage de cet important rouage de l'Unesco après l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Une session de ce comité prévue en juin 2022 à Kazan (Russie), actée un an plus tôt sans heurts, avait notamment provoqué une levée de bouclier au printemps.
Le 8 avril, 46 pays, dont la France et la Grande-Bretagne, avaient prévenu qu'ils boycotteraient l'évènement s'il était maintenu sur le sol russe ou s'il restait présidé par la Russie.
La réunion de Kazan devait permettre, comme chaque année, d'actualiser la liste des sites, paysages, monuments et villes inscrits au patrimoine de l'humanité.
Une médiation avait été mise en place par l'Unesco pour trouver une issue.
"Cette médiation par la direction générale de l'Unesco aboutit aujourd'hui positivement. La démission du délégué permanent de Russie va permettre de nommer rapidement un nouveau président" et de relancer le comité du patrimoine, a indiqué un diplomate onusien.
Lors de la démission d'un président du comité, la réglementation de l'Unesco prévoit que son remplaçant soit nommé par le pays qui suit dans l'ordre alphabétique en langue anglaise. Après la Russie, l'Arabie Saoudite (Saudi Arabia en anglais) sera donc le pays qui devra désigner un successeur à la présidence du comité.
Ryad dira dans les prochains jours s'il accepte cette tâche et qui il nommera. Une réunion extraordinaire devrait avoir lieu dans les semaines suivantes au cours de laquelle seront fixés la date et le lieu de la prochaine "session ordinaire" qui "pourrait se tenir au premier semestre 2023", a-t-on appris auprès de l'Unesco.