Ehpad: Orpea, en mauvaise posture, avant de présenter son plan

les difficultés s'accumulent pour le groupe d'Ehpad privés Orpea, dont la nouvelle direction présente mardi son plan de transformation afin de tourner la page du scandale. (AFP)
les difficultés s'accumulent pour le groupe d'Ehpad privés Orpea, dont la nouvelle direction présente mardi son plan de transformation afin de tourner la page du scandale. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 novembre 2022

Ehpad: Orpea, en mauvaise posture, avant de présenter son plan

  • L'action Orpea a perdu 90% de sa valeur depuis le début de l'année et les révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs
  • Orpea a enclenché une procédure de conciliation amiable devant le tribunal de commerce de Nanterre afin de renégocier sa dette avec ses créanciers. Une première réunion doit se tenir mardi

PARIS: Hausse des coûts, cours de Bourse en berne et dette massive à rembourser: les difficultés s'accumulent pour le groupe d'Ehpad privés Orpea, dont la nouvelle direction présente mardi son plan de transformation afin de tourner la page du scandale.

Où en est Orpea ?

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 9,3% pour atteindre près de 3,5 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Sa performance financière risque toutefois d'être affectée par les hausses de coûts de l'énergie du fait de l'inflation, et par des frais de personnels accrus en raison d'un plan de recrutement.

Surtout, Orpea ploie sous le poids d'une dette de 9,5 milliards d'euros. "Il s'agit d'un niveau beaucoup trop important par rapport au résultat d'exploitation récurrent et à la trésorerie disponible", qui atteint 854 millions d'euros à fin septembre, commente auprès de l'AFP Yi Zhong, analyste d'Alpha Value.

Dans ce contexte, les investisseurs attendent mardi "des solutions pour assurer la bonne exploitation du groupe et générer de la trésorerie de façon récurrente et durable", ajoute-t-elle.

Qu'en est-il en Bourse ?

L'action Orpea a perdu 90% de sa valeur depuis le début de l'année et les révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs.

L'un des principaux actionnaires, le fonds d'investissement Mirova, qui détenait 4% du capital, a vendu sa participation. Deux groupes français, Mat Immo Beaune et Nextstone, sont montés au capital, à hauteur de plus de 5%, pour "accompagner" la direction dans le redressement du groupe.

Pour les analystes interrogés par l'AFP, un rachat d'une part importante du capital d'Orpea semble peu probable, en raison notamment de sa lourde dette.

En outre, il s'agit d'un dossier "extrêmement politique", souligne auprès de l'AFP Pierre Michaud, gérant de portefeuilles chez Monocle.

"Orpea assure un service public, l'Etat ne tolèrerait pas qu'un acteur extérieur ou qu'un fonds activiste prenne le contrôle, il le contrerait en faisant monter au capital la Caisse des dépôts", estime-t-il.

De même, l'Etat interviendrait si la pérennité du groupe était menacée par le poids de sa dette, selon l'analyste.

Comment réduire le poids de la dette ?

Orpea a enclenché une procédure de conciliation amiable devant le tribunal de commerce de Nanterre afin de renégocier sa dette avec ses créanciers. Une première réunion doit se tenir mardi.

Il s'agit d'un "cadre idoine" pour "traiter efficacement les difficultés des entreprises endettées", estime auprès de l'AFP Michael Cahn, avocat associé chez DWF en France. Cette procédure aboutit à un accord dans la vaste majorité des cas, selon lui. Toutefois, "lorsqu'on y a recours deux fois dans la même année", comme c'est le cas d'Orpea, "les statistiques ne sont plus aussi favorables", prévient-il.

Lors de ces négociations confidentielles, "tout est possible", à condition d'obtenir l'accord des créanciers, précise M. Cahn.

La direction d'Orpea souhaite convertir une partie de la dette du groupe en capital et lever à nouveau de l'argent frais, en dette et en capital.

"S'ils ne souscrivent pas à l'augmentation de capital, les actionnaires déjà présents seront dilués, ils perdront en influence, en droits de vote", observe auprès de l'AFP Numa Rengot, avocat associé au cabinet Franklin.

Ce type d'opération peut se traduire par une réorganisation "majeure" de la répartition du capital entre les différents actionnaires, ajoute-t-il.

Quelles options en cas d'échec ?

En cas d'échec d'une procédure amiable, l'entreprise en difficulté peut ouvrir une procédure de sauvegarde, si elle n'est pas en cessation de paiement. Dans le cas contraire, elle peut se placer en redressement judiciaire.

Ces procédures permettent de geler les dettes et de préparer un plan pour poursuivre l'activité tout en assainissant les finances.

Le plan proposé par l'entreprise doit être validé par la justice. Si le tribunal estime toutefois qu'il n'est pas viable, il peut prononcer la liquidation de l'entreprise, synonyme de cessation d'activité et de licenciements.

Orpea est-il protégé d'une telle éventualité car il assure un service d'intérêt général ?

"Dans ces procédures, il y a toujours un enjeu social. Est-il supérieur à l'enjeu économique? Certains dossiers montrent que ce ne n'est plus le cas", observe M. Rengot. Il évoque notamment la liquidation de l'enseigne Camaïeu qui a entraîné le licenciement de 2.100 salariés et celle de Geoxia, constructeur des maisons Phénix, laissant ses clients en attente de livraison sans toit.


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.