Les Etats-Unis toujours dans l'attente des résultats des élections, l'attention se tourne déjà vers 2024

Le président Biden a redit avoir «l'intention» de briguer un second mandat, mais qu'il le confirmerait «en début d'année prochaine» (Photo, AFP).
Le président Biden a redit avoir «l'intention» de briguer un second mandat, mais qu'il le confirmerait «en début d'année prochaine» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 11 novembre 2022

Les Etats-Unis toujours dans l'attente des résultats des élections, l'attention se tourne déjà vers 2024

  • Le président démocrate va probablement devoir composer avec une Chambre des représentants aux mains des républicains
  • Le contrôle du Sénat, lui, était encore incertain

WASHINGTON: Les résultats complets des élections législatives de mi-mandat se faisaient toujours attendre jeudi aux Etats-Unis où Joe Biden s'est félicité que son camp ait déjoué les pronostics d'une défaite cuisante, mais l'attention se déplaçait déjà vers la présidentielle de 2024.

Le président démocrate va probablement devoir composer avec une Chambre des représentants aux mains des républicains, ce qui compliquera le reste de son mandat, mais la victoire de ses opposants s'annonce nettement plus courte que ce qu'ils pensaient.

Le contrôle du Sénat, lui, était encore incertain.

La composition finale de la chambre haute, suspendue à trois sièges, ne devrait en effet être connue que dans des semaines.

Car le comptage des voix en Arizona et au Nevada pourrait encore prendre plusieurs jours, et en Géorgie, un second tour est prévu le 6 décembre.

Longtemps, les républicains ont cru avoir un boulevard pour reprendre les deux chambres à leurs rivaux, promettant une "vague rouge", voire un "tsunami".

"Cela ne s'est pas produit", s'est réjoui jeudi Joe Biden, bientôt 80 ans, aux côtés de sa vice-présidente Kamala Harris.

Le 8 novembre, jour de ces élections historiquement périlleuses pour le parti en place, fut "un bon jour pour la démocratie", a-t-il répété, et "une nuit solide pour les démocrates".

"Il y avait beaucoup d'inquiétudes quant au fait que la démocratie passe le test. Elle l'a passé", a-t-il ajouté, affirmant être "prêt à travailler avec les républicains".

"Mais le peuple américain a dit clairement s'attendre à ce que les républicains travaillent avec moi aussi", a-t-il averti.

Le président avait grandement axé sa campagne sur la défense de la démocratie et des droits, notamment celui à l'avortement. Il avait exhorté les Américains à faire barrage à la frange la plus extrême du camp conservateur et sa "philosophie MAGA extrême".

L'acronyme MAGA fait référence au slogan emblématique de l'ancien président Donald Trump, "Make America Great Again" (Rendre à l'Amérique sa grandeur), qui continue à marteler que l'élection présidentielle de 2020 lui a été "volée" par Joe Biden.

Les républicains, eux, ont davantage insisté dans leur campagne sur l'économie et l'inflation, qui a atteint des niveaux record.

2024, déjà

Interrogé mercredi sur l'élection de 2024, le président Biden a redit avoir "l'intention" de briguer un second mandat, mais qu'il le confirmerait "en début d'année prochaine".

Car la course à la Maison Blanche s'organise déjà.

M. Trump, très présent lors de la campagne pour les élections de mi-mandat, serait prêt à se lancer de nouveau à la conquête du 1600 Pennsylvania Avenue: il a promis une "très grande annonce" le 15 novembre.

Mais les performances plus que mitigées de ses poulains jettent une ombre sur ses projets et questionnent sa réputation de faiseur de rois.

Lui-même a concédé sur sa plateforme Truth Social que "d'une certaine manière", les résultats des "midterms" étaient "quelque peu décevants".

Avant de s'en prendre jeudi au "faux récit des médias corrompus selon lequel je suis en colère à propos des midterms". "Je ne suis pas du tout en colère, j'ai fait un excellent boulot (je n'étais pas candidat!) et je suis très occupé à regarder vers l'avenir", a-t-il lancé, assurant avoir choisi "tellement de gagnants" parmi ses protégés.

Tout le monde n'est pas du même avis. Propriété de l'influente famille Murdoch, le tabloïd New York Post, jusqu'à récemment favorable à l'ancien président, l'a accusé d'avoir "saboté" le scrutin pour les républicains, l'affublant dans ses colonnes du surnom "Trump le Toxique".

Surtout, les élections ont permis de conforter son rival républicain le plus en vue aujourd'hui, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, triomphalement réélu mardi.

M. DeSantis a prononcé un discours de victoire largement perçu comme se projetant vers 2024. "Le combat ne fait que commencer", a lancé celui qui a fait de la Floride un laboratoire pour ses idées.

Quant à l'ancien vice-président Mike Pence, également pressenti pour la prochaine présidentielle, il a opportunément publié au lendemain des élections un extrait de ses mémoires. Son livre, dans lequel il raconte les pressions subies pour renverser les résultats de la présidentielle de 2020, sort le 15 novembre - le même jour que l'annonce promise par Donald Trump.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.