LONDRES: Accusé de harcèlement par son ancienne maîtresse devant la justice britannique, l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos a cherché à obtenir l'immunité mardi à Londres pour la période antérieure à son abdication en 2014.
Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn affirme qu'après leur rupture, à partir de 2012, elle a été espionnée et harcelée pendant huit ans sur ordre de l'ancien monarque.
En mars, la Haute Cour de Londres a estimé qu'il ne bénéficiait pas de l'immunité personnelle, n'étant plus chef d'Etat ou membre de la famille royale. Même dans le cas des actions antérieures à son abdication en juin 2014, les actes de "harcèlement" qui lui sont reprochés "ne relèvent pas de la sphère d'activité gouvernementale ou souveraine" pour laquelle il bénéficierait d'une immunité en droit anglais, a jugé la Cour.
En juillet, il a cependant obtenu l'autorisation de faire appel de ce refus de lui faire bénéficier de l'immunité.
La cour a entendu les arguments des deux parties mardi et l'audience s'est terminée en fin d'après-midi. La décision devrait être rendue dans quelques semaines. Ni l'ancien roi, ni son ancienne maîtresse n'ont assisté à l'audience.
L'avocat de Juan Carlos, Tim Otty, a plaidé que l'immunité est "un obstacle procédural" et ne dit "rien sur la légalité ou la moralité de la conduite alléguée".
En revanche, l'avocat de Corinna Larsen, James Lewis, a affirmé que l'appel devait être rejeté, mettant en avant que le harcèlement présumé avait impliqué du personnel de "renseignement et de surveillance" agissant en tant qu'"agents" de l'ancien roi.