Le Conseil de sécurité de l’ONU ne devrait pas conclure d’accords garantissant la survie du régime iranien

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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Le Conseil de sécurité de l’ONU ne devrait pas conclure d’accords garantissant la survie du régime iranien

  • Le gouvernement de Téhéran utilisera tous les fonds qu’il reçoit des accords internationaux non pas pour améliorer le bien-être de son peuple, mais pour acheter plus d’armes et causer plus de destruction sur le plan national et dans la région
  • L’avocate iranienne Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix, exhorte les «gouvernements du monde libre» à retirer leurs ambassadeurs auprès de l’Iran

NEW YORK: Le peuple iranien demande aux gouvernements occidentaux, et en particulier aux États-Unis, de s’abstenir de conclure avec le régime iranien tout accord susceptible de garantir sa survie, selon des informations communiquées mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU.

Le gouvernement de Téhéran utilisera tous les fonds qu’il reçoit des accords internationaux non pour améliorer le bien-être de son peuple, mais pour acheter plus d’armes et causer plus de destruction sur le plan national ainsi que dans la région au sens large, a-t-on averti les membres du conseil.

L’avocate iranienne Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix, a également exhorté les «gouvernements du monde libre» à retirer leurs ambassadeurs auprès de l’Iran et à réduire leur niveau de représentation diplomatique dans le pays à celui de chargés d’affaires.

Par ailleurs, elle appelle l’ONU à nommer une commission d’enquête similaire à celle qui a été mise en place par l’organisation au Myanmar pour enquêter sur les derniers crimes et violations de droits du régime iranien.

Elle a tenu ces propos lors d’une réunion du Conseil de sécurité convoquée par l’Albanie et les États-Unis, qui ont déclaré que les objectifs étaient de mettre en évidence la répression contre les femmes, les filles et les membres des minorités religieuses et ethniques en Iran, les poursuites engagées contre les défenseurs des droits humains à l’étranger, l’usage illégal de la force par le régime contre les manifestants et ses tentatives pour les enlever ou les assassiner. Il s’agit également d’identifier les moyens de promouvoir des enquêtes crédibles, internationales et indépendantes sur les violations et les abus des droits de l’homme dont se rend coupable le gouvernement iranien.

La vague de manifestations antigouvernementales qui a secoué l’Iran a été déclenchée par la mort en garde à vue, le 16 septembre dernier, de Mahsa Amini, une femme de 22 ans originaire de Saqqez, dans la province du Kurdistan. Elle avait été arrêtée trois jours auparavant pour avoir porté son voile «de manière inappropriée».

Depuis le début des dernières manifestations, au moins trois cents personnes auraient été tuées et plus de quatorze mille arrêtées lors de la répression brutale du régime contre les dissidents. Les organismes de surveillance des droits de l’homme qualifient ces chiffres d’«estimations prudentes».

Des journalistes et des avocats auraient été arrêtés après avoir soutenu ou couvert les manifestations. Des centaines de personnes arrêtées sont accusées d’infractions passibles de la peine de mort. Pendant ce temps, le gouvernement bloque l’accès à Internet dans la majeure partie du pays.

Des experts indépendants de l’ONU dénoncent les actions du gouvernement iranien comme faisant partie d’un «continuum de discrimination de longue date, omniprésente et sexiste, intégrée dans la législation, les politiques et les structures sociétales». Ils expriment leur soutien à «la mise en place d’un organisme international d’enquête pour garantir la responsabilisation en Iran et mettre fin à l’impunité persistante dans le cadre de violations graves des droits de l’homme».

Shirin Ebadi a déclaré mercredi lors de la réunion que les efforts du peuple iranien pour changer la donne en Iran et imposer des réformes «se heurtent [constamment] à un mur, mais [que] les Iraniens n’accepteront désormais rien de moins qu’un gouvernement démocratique et laïc».

Nazanin Boniadi, une actrice et militante britannique née à Téhéran, a expliqué aux membres du conseil que, en quatorze ans de travail avec des militants des droits de l’homme, elle n’avait jamais été témoin «d’une opposition aussi large et engagée au régime de la République islamique».

Elle a ajouté: «Alors que l’Iran s’est habitué aux manifestations de masse presque une fois par décennie, ni les manifestations étudiantes de 1999, ni le mouvement vert de 2009, ni même les manifestations les plus récentes de novembre 2019 ne peuvent être comparés, en ferveur ou en ampleur, aux manifestations actuelles au cours desquelles, pour la première fois depuis la mise en place du régime théocratique, en 1979, non seulement les gens s’opposent ouvertement au Guide suprême, Ali Khamenei, âgé de 83 ans – ce qu’ils ont commencé à faire en 2017 –, mais ils ripostent activement pour se défendre contre les forces de sécurité, démolissant des affiches et brûlant les photos du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Khomeini.»

«Les Iraniens et le monde, à plusieurs reprises, ont été trompés, pensant que les élections présidentielles, qui n’ont jamais été libres ou équitables, changeraient les choses pour eux. Mais les élections en Iran sont une véritable mise en scène.»

«L’arrivée à la présidence d’Ebrahim Raïssi, qui a été un pilier de l’État oppressif impliqué dans des crimes contre l’humanité, et dont la direction remonte à l’Iran des années 1980, est une preuve suffisante que la culture d’impunité règne en maîtresse absolue en Iran.»

Nazanin Boniadi a déclaré que l’avenir de l’Iran serait «écrit par son propre peuple et dans ses propres rues», mais elle a ajouté qu’aucun pays ne pouvait rester seul dans sa quête de liberté et d’autodétermination. Elle a donc appelé le Conseil de sécurité à aider le peuple de la nation en temps de crise, «parce que la République islamique n’est pas seulement une menace pour son propre peuple. Ses violations des droits humains sont devenues l’une de ses principales exportations».

«Les abus du régime en Iran et dans le monde sont bien documentés», a-t-elle précisé.

«Le régime de la République islamique a pris en otage des étrangers pour les utiliser comme monnaie d’échange politique et il a intimidé, enlevé et assassiné des dizaines de dissidents au-delà de ses frontières, sans compter les récentes tentatives d’assassinat d’éminents écrivains et militants à quelques kilomètres de là où nous sommes actuellement réunis.»

Elle a enfin appelé à l’unité mondiale, affirmant que «le potentiel des manifestations actuelles pour transformer l’Iran de régime théocratique en gouvernement représentatif pourrait constituer un tournant géopolitique» et constituer «le principal moteur de la stabilité au Moyen-Orient».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.