PARIS: La rencontre mercredi à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz s'est traduite par un dialogue "amical" et "constructif", ont annoncé les deux parties, au moment où la relation entre les deux pays est plombée par une multiplication de désaccords.
Cette rencontre, qui a duré trois heures et s'est terminée par un tête-à-tête entre MM. Macron et Scholz, a permis d'évoquer "les perspectives vers lesquelles l'Europe veut et doit aller" et devrait conduire ces prochaines semaines à "une très bonne et très intensive coopération", a fait savoir une source diplomatique allemande.
De son côté, la présidence française a également salué un échange "très constructif", durant lequel les deux dirigeants "évoqué la relation franco-allemande dans un esprit de travail très étroit à moyen et long terme".
Lors de cet entretien, les deux dirigeants sont notamment tombés d'accord sur le fait que l'Union européenne est confrontée à "l'une des plus importantes crises de son histoire", ce qui les a conduit à évoquer – entre autres – les questions de "sécurité et de défense", la question "énergétique avec un regard sur les prix élevés de l'énergie et l'approvisionnement" ou encore l'innovation, a encore souligné la source diplomatique allemande.
Ces trois thèmes sont des sources de tensions entre les deux capitales, Paris et Berlin n'ayant pas les mêmes idées sur les moyens de lutter contre la flambée des prix de l'énergie par exemple.
"Sur ces trois thèmes ont été mis en place des groupes de travail de réflexion qui vont amener les deux gouvernements à travailler étroitement dans les jours qui viennent en vue des prochaines étapes", a précisé l'Élysée.
Les deux dirigeants ont également convenus d'échanger "avant et après" une visite prochainement en Chine du chancelier allemand et un déplacement aux États-Unis pour le président français.
Pour autant, la rencontre n'a donné lieu à aucune déclaration commune des dirigeants, qui ne se sont pas affichés longuement devant les objectifs dans la cour de l'Elysée.
Sur la stratégie à adopter face à la flambée des prix énergétiques, le nucléaire, l'armement européen, les désaccords se sont multipliés ces dernières semaines entre Paris et Berlin. De quoi inquiéter en Europe, où le moteur franco-allemand reste une force d'entraînement majeure.
Les différends – notamment sur plusieurs projets industriels communs, de l'avion de combat au char du futur – se sont aggravés depuis le début de l'offensive russe en Ukraine.