Les 38 jours tumultueux de Liz Truss à la tête du gouvernement britannique

La Première ministre britannique Liz Truss quitte le 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 12 octobre 2022, pour se rendre à la Chambre des communes afin de participer aux questions du Premier ministre (PMQs). (Photo par Isabel Infantes / AFP)
La Première ministre britannique Liz Truss quitte le 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 12 octobre 2022, pour se rendre à la Chambre des communes afin de participer aux questions du Premier ministre (PMQs). (Photo par Isabel Infantes / AFP)
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Publié le Samedi 15 octobre 2022

Les 38 jours tumultueux de Liz Truss à la tête du gouvernement britannique

  • Liz Truss, qui a fait campagne sur des baisses d'impôts pour relancer la croissance, emporte le scrutin des membres du parti par 81.326 votes, contre 60.399 pour Rishi Sunak
  • Quand ministre des Finances Kwasi Kwarteng annonce un «mini-budget» pour sortir de la crise à base de baisses d'impôts de dizaines de milliards de livres au financement flou, les marchés financiers s'affolent

LONDRES : La Première ministre britannique Liz Truss qui a annoncé vendredi le départ de son ministre des Finances Kwasi Kwarteng pour essayer de restaurer la confiance, navigue de tempêtes en revirements depuis son arrivée à Downing Street le 6 septembre.

7 juillet

Boris Johnson annonce sa démission.

Dans les jours suivant, huit candidats conservateurs se déclarent candidats à sa succession. Six seront éliminés lors de votes successifs des députés conservateurs qui choisissent les deux finalistes : Liz Truss, 47 ans, ministre des Affaires étrangères, et l'ancien ministre des Finances Rishi Sunak, 42 ans.

Les deux candidats enchaînent débats et meetings tout l'été tandis que les membres du parti conservateur, auxquels revient le choix final, votent par correspondance.

5 septembre

Liz Truss, qui a fait campagne sur des baisses d'impôts pour relancer la croissance, emporte le scrutin des membres du parti par 81.326 votes, contre 60.399 pour Rishi Sunak : elle est ainsi élue par 0,2% du corps électoral britannique.

6 septembre

Elle devient officiellement Première ministre après avoir rencontré la reine Elizabeth II qui lui demande de former un nouveau gouvernement.

8 septembre

Liz Truss annonce au Parlement un gel des prix de l'énergie. Son annonce est totalement éclipsée par le décès d'Elizabeth II, la vie politique s'arrête pour dix jours de deuil national.

23 septembre

Le ministre des Finances Kwasi Kwarteng annonce un «mini-budget» pour sortir de la crise à base de baisses d'impôts de dizaines de milliards de livres au financement flou.

Les marchés financiers s'affolent. Le 26, à la réouverture des marchés, la livre plonge à un plus bas historique.

28 septembre

Face à la panique financière, la Banque d'Angleterre annonce intervenir en urgence sur le marché obligataire face à un «risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni».

29 septembre

L'institut de sondage YouGov annonce une avance de 33 points du Labour, le parti d'opposition travailliste, du jamais vu depuis la fin des années 1990. D'autres sondages annoncent également un désastre électoral pour les conservateurs, deux ans avant les législatives.

Kwasi Kwarteng dit qu'il «maintient le cap».

3 octobre

Lors du congrès du parti conservateur, marqué par les tensions et les dissensions, Liz Truss et Kwasi Kwarteng sont contraints à une première volte-face et renoncent à supprimer la tranche d'imposition la plus élevée, mesure extrêmement controversée de leur «mini-budget».

5 octobre

«J'ai compris, j'ai écouté», déclare Mme Truss au congrès du parti. «Croissance, croissance, croissance», répète-t-elle sans rassurer ni les sceptiques de son parti, ni les marchés nerveux.

10 octobre

M. Kwarteng avance au 31 octobre l'annonce de son plan budgétaire à moyen terme, initialement prévu fin novembre, censé expliquer comment le gouvernement va équilibrer les comptes.

12 octobre

Mme Truss exclut devant les députés toute réduction des dépenses publiques tout en promettant de maintenir les baisses d'impôts, ajoutant aux doutes sur sa politique.

13 octobre

Des conservateurs évoquent une liste de noms qui circulent pour la remplacer à Downing Street.

Depuis Washington où il assiste aux réunions annuelles du FMI et de la banque mondiale, Kwasi Kwarteng se dit sûr qu'ils seront tous les deux encore en poste dans un mois.

14 octobre

M. Kwarteng, rentré en urgence à Londres se rend à Downing Street et annonce peu après sur Twitter qu'il a été limogé. Dans la foulée, il est remplacé par Jeremy Hunt, ancien candidat dans la course pour Downing Street.

Liz Truss donne une conférence de presse de 7 minutes où elle apparaît particulièrement sombre.

Elle annonce un nouveau revirement dans son plan budgétaire, renonçant à une promesse de campagne de maintenir l'impôt sur les sociétés à 19%. Il augmentera à 25% comme cela avait été prévu par le gouvernement précédent.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.