Absentéisme, grèves: malaise chez les conducteurs de bus de la RATP

Des chauffeurs de bus de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) manifestent devant le ministère des Transports à Paris le 23 mai 2022 contre les nouvelles conditions de travail. (Photo AFP)
Des chauffeurs de bus de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) manifestent devant le ministère des Transports à Paris le 23 mai 2022 contre les nouvelles conditions de travail. (Photo AFP)
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

Absentéisme, grèves: malaise chez les conducteurs de bus de la RATP

  • «Je ne connais pas aujourd'hui un machiniste qui est content d'aller au travail». Jonathan Didier, 42 ans dont 14 à la RATP, résume l'état d'esprit de beaucoup de ses collègues
  • L'objectif pour la RATP, qui jouit pour l'instant d'un monopole à Paris et en première couronne, est de se préparer à l'ouverture à la concurrence, prévue le 1er janvier 2025 sur le réseau de surface

PARIS: La crise couve chez les conducteurs de bus parisiens: l'absentéisme, les difficultés de recrutement et la multiplication des conflits sociaux localisés jettent une lumière crue sur le mal-être des machinistes, dont les conditions de travail ne cessent de se dégrader.

"Je ne connais pas aujourd'hui un machiniste qui est content d'aller au travail". Jonathan Didier, 42 ans dont 14 à la RATP, résume l'état d'esprit de beaucoup de ses collègues interrogés par l'AFP.

Lui-même est en arrêt maladie pour surmenage depuis le 23 août. "Je ne me vois pas retourner au travail avec tout ce qui se passe", confie-t-il, assurant envisager une reconversion.

"Ce qui se passe", c'est une pénurie de personnel doublée d'une forte montée de l'absentéisme depuis la pandémie de Covid-19 avec pour corollaire la dégradation du service. Les temps d'attente sont anormalement longs, jusqu'à 30 à 40 minutes entre chaque bus, et certaines lignes sont carrément interrompues.

Conséquence directe: les conducteurs sont sous pression et confrontés au courroux des usagers, qui se traduit parfois par des agressions.

A cause du manque de personnel, "quand on arrive au terminus, on a à peine deux minutes pour aller aux toilettes ou boire un café" avant de repartir, explique Jonathan David.

Temps de travail augmenté

Avant son burn-out, il travaillait trois week-ends sur quatre, en horaires décalés. "Me lever le dimanche à 4h00 du matin pour à peine 2.000 euros net par mois et aucune reconnaissance, ce n'est plus possible", regrette-t-il.

Yann Moinet, machiniste au dépôt des Lilas (Seine-Saint-Denis), dit émarger à environ 1.700 euros net après 11 ans d'ancienneté. Comme beaucoup de ses collègues de la RATP, il a du mal à avaler la pilule de l'adaptation des conditions de travail à l'ouverture à la concurrence.

Depuis le 1er août, tous les machinistes de la Régie doivent travailler 20 heures de plus par an en échange d'une augmentation annuelle de 460 euros brut. L'objectif pour la RATP, qui jouit pour l'instant d'un monopole à Paris et en première couronne, est de se préparer à l'ouverture à la concurrence, prévue le 1er janvier 2025 sur le réseau de surface.

A cette date, 18.000 salariés seront subitement transférés vers un concurrent ou bien une filiale de la RATP (Cap Ile-de-France).

Cette perspective et les incertitudes qui vont avec déroutent les machinistes dont les conditions de travail sont petit à petit modifiées pour gagner en productivité face aux concurrents, Keolis et Transdev.

Certains devront changer de centre bus et verront leur lieu de travail déplacé, parfois jusqu'à 25 km.

"Je fais partie d'une génération qui pensait qu'elle allait faire carrière à la RATP mais aujourd'hui, on ne se projette plus du tout dans l'entreprise", peste Yann Moinet en fumant sa cigarette pendant une courte pause à Bagnolet.

Grèves de 59 minutes

Depuis début septembre, il fait grève tous les jours à sa prise de service pendant 59 minutes. Une pratique qui a tendance à se répandre et contribue à la désorganisation du service, déplore la direction.

Jeudi prochain, son dépôt des Lilas sera en grève à l'appel d'une intersyndicale avec le soutien de plusieurs associations d'usagers de Montreuil, excédés par la dégradation du service. Des grèves locales qui elles aussi se multiplient.

En septembre, la situation s'est aggravée à la RATP avec un quart de l'offre bus non assurée. La direction blâme les arrêts de travail frauduleux - environ 500 détectés concernant 130 salariés - mais est également consciente de la dégradation de la qualité de vie au travail.

En ce sens, elle a mené une enquête pour "mieux comprendre les contraintes et les attentes des conducteurs et leur permettre d'adapter au mieux leur service" avec leur vie personnelle.

La RATP dit aussi mener des actions comme "l'aménagement d'espaces de vie (...) ou encore la reprise de moments partagés" et "des responsables qualité de vie au travail" ont été nommés dans les centres bus.

Mais pour Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP, "la direction a pensé que les changements allaient passer comme une lettre à la poste. Sauf qu'elle a été un peu trop loin" dans l'évolution des conditions de travail.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.