PARIS: Le mouvement de grève pour les salaires au sein du groupe TotalEnergies entrait mardi dans sa deuxième semaine, à l'appel de la CGT, sur fond de "surconsommation" de carburant dans les stations-services du groupe, touchées dans de nombreuses régions par des pénuries, avec le succès d'une remise à la pompe.
A l'arrêt, la raffinerie de Normandie, la plus grande de France, était toujours en grève mardi, tout comme la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône) et le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque (Nord), selon la CGT, qui réclame notamment une revalorisation salariale à hauteur de 10% pour l'année 2022.
En revanche, la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), en reconversion et qui sert actuellement de dépôt de carburant, n'ont pas voté la reprise, la raffinerie de Donges prévoyant une journée de grève le 14 octobre.
Enfin, en ce qui concerne la raffinerie de Feyzin, près de Lyon, la mobilisation semblait significativement marquer le pas et peiner à maintenir le blocage des expéditions. "On a des difficultés d'un quart à l'autre, en raison d'un chiffre de grévistes relativement bas", a reconnu Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité d'entreprise européen TotalEnergies SE.
"Il y a des quarts où le secteur des expéditions n'est pas en grève et donc envoie des produits. Ç'a été le cas ce matin, mais pas cet après-midi, parce qu'on avait des grévistes", a-t-il ajouté.
"Les tensions actuelles sur le réseau ne sont pas dues à la grève à la plateforme de Normandie, mais bien à la surconsommation de nos clients du fait de la baisse des prix dans nos stations", a déclaré la direction du groupe à l'AFP.
Une appréciation que conteste Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe, selon qui le phénomène est "fortement accéléré" par le conflit.
De fait, sur le site de TotalEnergies, de nombreuses stations-services ne proposaient plus lundi la totalité des carburants, notamment en Ile-de-France.
De nombreuses stations étaient même tout simplement fermées, sur l'autoroute entre Reims et Paris, a constaté mardi une équipe vidéo de l'AFP.
Même scénario à Marseille, en début de semaine, où deux des quatre stations-services du boulevard Sakakini étaient purement et simplement fermées, à l'aide de plots et de rubalises.
A l'autre extrémité du pays, dans la Somme, plusieurs centaines d'enfants se sont trouvés sans car scolaire lundi, faute d'essence, et la situation est en train d'empirer dans les Hauts-de-France, a indiqué le vice-président de la région chargé des Transports, Franck Dhersin.