TARHOUNA : De nouvelles fosses et 17 corps ont été découverts à Tarhouna, ville de l'ouest de la Libye, où de nombreuses dépouilles sont retrouvées depuis le début de l'été, a-t-on appris samedi auprès de l'autorité du Gouvernement d'union national (GNA) chargée des disparus.
Cinq nouveaux charniers ont été découverts jeudi et 17 corps ont été exhumés depuis, a déclaré à l'AFP le directeur de l'Autorité générale pour la recherche et l'identification des disparus, Lotfi Tawfiq.
Les recherches, menées par les équipes techniques de cet organisme public, étaient toujours en cours samedi après-midi, a constaté une équipe de l'AFP.
Le ministre libyen de l'Intérieur, Fathi Bashagha, a fustigé sur Twitter des « actes atroces » qui ne sauraient rester « impunis ». Selon lui, l'un des corps retrouvés à Tarhouna samedi est celui de l'ancien directeur du Bureau d'information et de suivi, Mabrouk Khalaf.
L'existence de plusieurs charniers avait été signalée après le départ de la ville en juin des forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen, qui tentaient depuis avril 2019 de conquérir, en vain, la capitale Tripoli, à 80 km plus au nord-ouest et où siège le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU.
Les deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye, plongée dans le chaos depuis 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi.
Depuis le retrait des pro-Haftar de Tarhouna, leur dernier bastion dans l'Ouest, 112 corps ont été exhumés selon un bilan présenté samedi par l'Autorité chargée des disparus, qui dépend du GNA.
La mission de l'ONU en Libye (Manul) s'était dit "horrifiée" en juin après la découverte des premiers charniers.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a, elle, réclamé fin octobre que l'accord de cessez-le-feu permanent, signé une semaine plus tôt entre les camps rivaux, soit suivi d'un mécanisme pour que les « parties au conflit et leurs appuis étrangers rendent compte des crimes graves et autres abus perpétrés ».