LONDRES: Une souche mutée du coronavirus pourrait être responsable de 85% des cas dans le monde, avertissent des scientifiques américains.
Dans une étude menée à l'hôpital méthodiste de Houston, au Texas, les chercheurs ont affirmé que 99,9% des 5 000 patients examinés avaient contracté la souche D614G.
Elle serait apparue pour la première fois en Europe en février dernier avant de se répandre dans le reste du monde en quelques jours.
Les scientifiques déclarent que la souche D614G a été découverte dans le monde un mois seulement après sa mutation et qu’elle est responsable de 70% des cas.
«Le virus continue de muter à mesure qu’il se répand à travers le monde», affirme le Dr Ilya Finkelstein, coauteur de l’étude.
Ce qui rendrait la souche D614G plus contagieuse que les précédentes, c’est qu'elle conduit à des niveaux plus élevés de virus dans les voies respiratoires supérieures des personnes infectées, augmentant sa propagation lorsque la personne expire, tousse ou éternue.
La Covid-19 est causée par un virus utilisant des protéines de pointe pour s'accrocher aux cellules réceptrices humaines et qui les utilise comme cellules hôtes pour se multiplier.
La mutation D614G s’est produite au niveau des protéines de pointe, facilitant la fixation du virus aux récepteurs cellulaires.
Cependant, selon une étude de l’Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), la mutation n'affecterait pas les efforts de développement d'un vaccin contre la Covid-19.
« Malgré cette mutation D614G de la protéine de pointe, nous avons confirmé par des expériences et des modélisations que les candidats vaccins sont toujours efficaces », affirme le professeur Seshadri Vasan, qui a dirigé l'étude.
« Nous avons également constaté que la souche ne nécessitera probablement pas de fréquents “appariements de vaccins” lorsque de nouveaux vaccins doivent être développés de façon saisonnière pour lutter contre les souches virales en circulation, comme c'est le cas pour la grippe », précise le scientifique.