L'ONU critique Israël pour le blocage de visas pour son personnel

La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, donne une conférence de presse aux bureaux des Nations Unies à Genève, le 25 août 2022. (Photo, AFP)
La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, donne une conférence de presse aux bureaux des Nations Unies à Genève, le 25 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 août 2022

L'ONU critique Israël pour le blocage de visas pour son personnel

La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, donne une conférence de presse aux bureaux des Nations Unies à Genève, le 25 août 2022. (Photo, AFP)
  • «En 2020, les quinze membres du personnel international de mon bureau en Palestine, en activité dans le pays depuis 26 ans, n'ont eu d'autre choix que de partir»
  • En tant qu'Etat membre, Israël devrait coopérer de bonne foi avec l'ONU et permettre à ses fonctionnaires d'exercer leurs fonctions, a poursuivi Mme Bachelet

GENÈVE: La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a critiqué mardi Israël pour ne pas avoir délivré ou renouvelé les visas de son personnel chargé de surveiller la situation des droits humains dans les territoires palestiniens.

"En 2020, les quinze membres du personnel international de mon bureau en Palestine, en activité dans le pays depuis 26 ans, n'ont eu d'autre choix que de partir. Les demandes ultérieures de visas et de renouvellements de visas sont restées sans réponse pendant deux ans", a déploré Mme Bachelet dans un communiqué.

"Pendant cette période, j'ai essayé de trouver une solution à cette situation, mais Israël continue de refuser de s'engager", a-t-elle ajouté.

En tant qu'Etat membre, Israël devrait coopérer de bonne foi avec l'ONU et permettre à ses fonctionnaires d'exercer leurs fonctions, a poursuivi Mme Bachelet: "L'incapacité d'Israël à traiter les demandes de visas nécessaires à l'accès de mon personnel est incompatible avec ces normes".

"Cela fait naître des interrogations sur ce que les autorités israéliennes tentent de cacher exactement", a-t-elle encore dit, ajoutant que son bureau continuerait à rendre compte de la situation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.

Dans son communiqué, elle précise que les forces israéliennes ont tué 320 Palestiniens en 2021 - "une multiplication par dix du nombre de personnes tuées en 2020" - et blessé 17.042 personnes, six fois plus qu'en 2020.

L'ONU a enregistré en 2017 le plus grand nombre d'incidents liés à la violence des colons depuis le début de l'enregistrement, et les arrestations de Palestiniens ont doublé l'année dernière.

Depuis début 2022, les forces israéliennes ont tué au moins 111 Palestiniens", indique le communiqué.

L'ancienne présidente chilienne, qui quitte ses fonctions mercredi après quatre années passées à la tête du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, estime que le traitement réservé par Israël à son personnel s'inscrit dans une "tendance plus large et inquiétante" visant à bloquer l'accès aux territoires palestiniens à tout ce qui est lié aux droits humains.

En dépit de la situation des visas pour le personnel international, le bureau de Mme Bachelet a fait savoir qu'il continuait de veiller au respect des obligations en matière de droits de l'Homme dans les territoires palestiniens.

"Nous rendons publiquement compte des violations commises par Israël, mais aussi des violations commises par (la) Palestine, par le Hamas à Gaza et par les groupes armés palestiniens", a déclaré Mme Bachelet.

La mission d'Israël auprès des Nations unies à Genève a indiqué qu'il était "peu surprenant" que Mme Bachelet utilise les dernières heures de son mandat "pour attaquer une fois de plus Israël".

Dans une déclaration écrite envoyée à l'AFP, la mission a ajouté que la Haute-Commissaire avait passé des années à "refuser de condamner les violations des droits de l'Homme commises par les Palestiniens".

"En 2020, Israël a suspendu ses liens avec le bureau du Haut-Commissaire pour des raisons bien connues", a écrit encore la mission, en soulignant que "le parti pris contre Israël au sein de son bureau est bien connue, et les rapports de son bureau sur Israël sont déséquilibrés et empreints de préjugés".

La déclaration a encore ajouté qu'elle espère que "le prochain Haut-Commissaire réparera les erreurs commises du temps de Michelle Bachelet (...) et s'engagera enfin à éliminer le parti pris contre Israël au Conseil des droits de l'homme."

Le successeur de Mme Bachelet n'a pas encore été nommé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".