PS: Faure appelle à «dépasser les conflits» et à «rendre la gauche plus forte»

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure (Photo, AFP).
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 août 2022

PS: Faure appelle à «dépasser les conflits» et à «rendre la gauche plus forte»

  • Pour Olivier Faure, «les militants sont dans leur immense majorité dans l'idée qu'il faut avancer dans l'union»
  • «Ils ne veulent pas savoir comment on sort de l'accord, mais comment on le fortifie en l'élargissant», a-t-il affirmé

BLOIS: Olivier Faure a appelé les socialistes, samedi depuis Blois, à "dépasser les conflits" qui persistent au sein du PS autour de l'accord de la Nupes, et à s'unir pour "rendre la gauche plus forte".

"Le débat entre nous ne devrait pas être de savoir si nous sommes pour ou contre le rassemblement de la gauche. Mais de savoir ce que le Parti socialiste peut apporter au reste de la gauche", a-t-il déclaré dans un discours aux militants, le premier secrétaire, qui a porté la volonté d'une alliance avec LFI, EELV et le PCF pour les législatives, malgré l'opposition de certains "éléphants" du parti.

"C’est en rendant la gauche plus forte que nous serons à nouveau plus forts", a-t-il martelé pour être "l'alternative" à une possible victoire de l'extrême droite en 2027.

Il a invité les militants et élus à agir pour renforcer le PS. "Nous avons besoin d’un parti puissant. Parce que sans un Parti socialiste puissant, la gauche manquera toujours la dernière marche".

"Le débat dans ce parti (autour de la Nupes) a été vif", avait-il reconnu un peu plus tôt devant la presse, regrettant que "certains cherchent à maintenir le conflit et à organiser un débat d'arrière-garde au congrès", attendu en début d'année prochaine.

«revenir en arrière»

Ses opposants, hostiles à la Nupes, commencent à se rassembler et la cheffe de file du courant minoritaire, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, a confirmé qu'elle porterait un projet pour "refonder" le parti et en prendre la tête en "unifiant celles et ceux qui portent la même vision d’un PS central".

"Est-ce que ça pourrait se résumer à un tout sauf Faure ? Ça pourrait", a affirmé l'ex-premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

"Les militants ne veulent pas savoir comment on sort de l'accord, mais comment on le fortifie (...) en l'élargissant", a pour sa part assuré Olivier Faure.

"Qui propose sérieusement de revenir en arrière ? Pour faire quoi ? Si ce n’est pas avec le reste de la gauche, avec qui alors ?", a-t-il interrogé dans son discours, invitant le parti à "l'unité".

Un message entendu par la présidente de la région Occitanie Carole Delga, qui avait soutenu les dissidents à l'accord de la Nupes lors des législatives, mais s'est affichée vendredi aux côtés du premier secrétaire.

Anne Hidalgo, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle, n'a pas eu la même démarche, se contentant de se rendre à un pot de la fédération de Paris, sans rencontrer la direction.

Le porte-parole du PS Pierre Jouvet, proche du premier secrétaire, se dit "raisonnablement optimiste" pour le congrès car "Olivier Faure a pris une crédibilité auprès du grand public".

"Si on veut réaffirmer le PS dans la gauche, ce n'est pas le moment de donner une autre tronche à la tête du parti", résume le maire de Cintegabelle (Haute-Garonne) Sébastien Vincini.

Pour le sénateur Patrick Kanner, "tout dépend de la manière dont Olivier se positionnera vis-à-vis de LFI".

Mais il note, pour le moment, "un discours d'affirmation de l'identité socialiste", notamment avec la proposition de M. Faure d'un référendum d'initiative partagée sur les super-profits des entreprises. "Il a pas demandé l'avis de LFI, pour montrer que la Nupes, ce n'est pas la caporalisation des différents partis", fait valoir M. Kanner.

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé samedi qu'elle ne "fermait pas la porte" à une taxation des "superprofits". "Je n’ai aucune confiance en ce qu’ils font", a répondu Olivier Faure après son discours.

Dans la matinée, le Premier secrétaire a assisté à un débat entre partenaires de la Nupes, qui rassemblait notamment le chef des députés PS Boris Vallaud, le député européen Yannick Jadot et la députée LFI Clémentine Autain.

Cette dernière a appelé, elle aussi, à ce que la Nupes s'engage dans les nombreux combats parlementaires de la rentrée et dans "une contestation sociale", dans la rue, avec une grande marche que LFI souhaite organiser. Sans accord formel des autres partenaires pour l'instant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".