L'Ukraine dénonce une frappe meurtrière sur une gare, Moscou dit avoir tué des soldats

Des pompiers ukrainiens ont éteint l'incendie d'une maison détruite à la suite d'un bombardement russe dans la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 24 août 2022 (Photo, AFP).
Des pompiers ukrainiens ont éteint l'incendie d'une maison détruite à la suite d'un bombardement russe dans la ville de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 24 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 août 2022

L'Ukraine dénonce une frappe meurtrière sur une gare, Moscou dit avoir tué des soldats

  • La Russie affirme avoir frappé «un train militaire» en partance pour «les zones de combat» de l'est de l'Ukraine, l'objectif stratégique prioritaire de Moscou
  • Les opérations de recherche des survivants se poursuivaient jeudi matin à Tchapliné, selon le gouverneur de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko

KIEV: L'Ukraine a dénoncé jeudi le bombardement russe d'une gare qui a provoqué la veille selon elle la mort d'au moins 25 civils, Moscou affirmant de son côté avoir visé un train militaire et tué plus de 200 soldats.

L'opérateur ukrainien Energoatom a par ailleurs annoncé que la centrale nucléaire de Zaporijjia, en zone occupée dans le sud de l'Ukraine et au centre de toutes les inquiétudes en raison de bombardements dont s'accusent mutuellement Russes et Ukrainiens, s'était trouvée "totalement déconnectée" du réseau après des dommages sur les lignes causés par des incendies. Il a précisé que les installations nucléaires restaient alimentées par la centrale thermique voisine.

Perpétrée le jour de la fête nationale ukrainienne, qui coïncidait avec le sixième mois de l'offensive déclenchée par la Russie le 24 février contre l'Ukraine, la frappe sur la gare de Tchapliné, dans la région de Dnipropetrovsk (centre), a été dénoncée par le président Volodymyr Zelensky devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Nous allons faire en sorte que les agresseurs paient pour tout ce qu'ils ont fait. Et nous allons les chasser de notre terre", a déclaré mercredi soir M. Zelensky dans son discours par vidéoconférence.

Après le Britannique Boris Johnson mercredi, il a reçu jeudi à Kiev le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

Le bilan exact du bombardement restait à confirmer jeudi. Oleg Nikolenko, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a fait état sur Twitter de "25 civils tués à la suite d'un tir de missile" sur la gare, dénonçant le "terrorisme de Moscou".

Le parquet général ukrainien a de son côté indiqué que "10 civils ont été tués, dont deux enfants de six et 11 ans, et 10 autres blessés, dont deux enfants" à la gare de Tchapliné et dans ses environs, laissant ouverte la possibilité que les autres victimes ne soient pas des civils.

«Un train militaire»

La Russie affirme avoir frappé "un train militaire" en partance pour "les zones de combat" de l'est de l'Ukraine, l'objectif stratégique prioritaire de Moscou.

Un missile Iskander "a directement touché un train militaire dans la gare de Tchapliné (...) éliminant plus de 200 militaires de la réserve des forces armées ukrainiennes" ainsi que des équipements, a déclaré le ministère russe de la Défense.

Les opérations de recherche des survivants se poursuivaient jeudi à Tchapliné, selon le gouverneur de Dnipropetrovsk, Valentin Reznitchenko.

"L'UE condamne fermement les frappes russes atroces effectuées contre des civils" mercredi en Ukraine et leurs responsables "devront rendre des comptes", a averti jeudi le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.

Selon les autorités ukrainiennes, les Russes ont intensifié leurs tirs dans plusieurs régions mercredi, jour de fête nationale marquant l'indépendance acquise en 1991 à l'égard de Moscou au moment de la chute de l'URSS.

"Le nombre des bombardements sur les villes et les villages a augmenté. Au cours des dernières 24 heures, la police en a recensé 58, largement plus que ce que nous voyons d'habitude", a déclaré Evhen Enin, le vice-ministre ukrainien de l'Intérieur.

Selon les médias locaux, neuf régions ukrainiennes ont été bombardées mercredi et 189 sirènes d'alerte ont retenti au total à travers le pays, un record depuis le début de la guerre le 24 février.

Les bombardements ont notamment touché plusieurs districts de la région de Dnipropetrovsk, a précisé Valentin Reznitchenko, parlant d'"une nuit très difficile".

Selon les autorités ukrainiennes, les frappes russes ont également visé mercredi Khmelnytsky, dans l'ouest, une zone éloignée du front, la ville de Mykolaïv (sud), l'une des les plus pilonnées depuis le début de la guerre et où elles ont notamment ciblé des infrastructures portuaires, ainsi que les régions de Kharkiv (nord-est) et de Donetsk (est).

Les combats et bombardements en Ukraine ont dans l'ensemble connu une baisse d'intensité depuis début juillet.

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est, où elles ont progressé très lentement avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, également très lente.

Armes à sous-munitions 

La Russie continue cependant de frapper régulièrement d'autres régions avec des missiles de longue portée, même si la capitale et ses environs sont rarement touchés.

L'armée russe a massivement utilisé des armes à sous-munitions en Ukraine, causant des centaines de victimes civiles et frappant des habitations, des écoles et des hôpitaux, a souligné jeudi un organisme de surveillance, l'Observatoire des armes à sous-munitions (Cluster Munition Coalition, CMC) dans son rapport annuel.

"L'utilisation massive par la Russie en Ukraine d'armes à sous-munitions internationalement interdites démontre un mépris flagrant pour la vie humaine, les principes humanitaires et les normes juridiques", a déclaré Mary Wareham, qui a participé à la rédaction du rapport.

La Russie en a utilisé "un nombre dévastateur" depuis le début de l'invasion, "principalement sur des infrastructures civiles", a relevé le CMC.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait dénoncé une nouvelle fois mercredi une guerre "absurde", après six mois d'un conflit a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés.

L'Ukraine avait reconnu lundi la mort de près de 9 000 soldats depuis le début du conflit, un bilan probablement inférieur à la réalité. La Russie ne donne pas publiquement de chiffres sur ses pertes. Près de 80 000 de ses militaires ont été tués ou blessés depuis le début de l'invasion, avait estimé début août le numéro trois du Pentagone américain.

Le président russe, Vladimir Poutine, a ordonné par décret jeudi d'augmenter de 137 000 soldats les effectifs de l'armée russe, déjà forte officiellement de plus d'un million d'hommes mais dont l'offensive contre l'Ukraine n'a pas démontré la capacité à mobiliser des renforts substantiels sur un théâtre de guerre, dans un contexte de tensions grandissantes avec les Occidentaux.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.