Sud de l'Ukraine: 12 blessés dans un bombardement russe près d'une centrale nucléaire

Des volontaires nettoient les décombres d'une maison détruite à la suite du bombardement de la ville de Tchernihiv le 20 août 2022 (Photo, AFP).
Des volontaires nettoient les décombres d'une maison détruite à la suite du bombardement de la ville de Tchernihiv le 20 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 20 août 2022

Sud de l'Ukraine: 12 blessés dans un bombardement russe près d'une centrale nucléaire

  • Voznesensk se trouve à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau de la centrale nucléaire ukrainienne de Privdennooukraïnsk
  • La frappe a touché un immeuble résidentiel et plusieurs maisons à Voznesensk, où vivent une trentaine de milliers de personnes

KIEV: Douze Ukrainiens ont été blessés samedi dans un bombardement russe à Voznesensk, ville située non loin d'une centrale nucléaire dans le sud du pays, ont indiqué les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou de "terrorisme nucléaire".

"Selon des informations préliminaires, douze personnes dont trois enfants ont été blessés. Deux enfants sont dans un état grave" après cette attaque dans la région de Mykolaïv, a indiqué le parquet sur la messagerie Telegram.

Plus tôt dans la journée, le gouverneur régional Vitaly Kim a fait état, sur le même réseau, de neuf blessés, dont quatre enfants âgés de trois à 17 ans et se trouvant, selon lui, "tous dans un état grave".

Voznesensk se trouve à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau de la centrale nucléaire ukrainienne de Privdennooukraïnsk, deuxième plus puis puissante en Ukraine, qui compte au total quatre centrales atomiques.

Une frappe russe dans la zone de 30 kilomètres autour de la centrale "est un nouvel acte cynique de terrorisme nucléaire de la Russie", a accusé sur Telegram l'opérateur des centrales nucléaires ukrainiennes Energoatom.

"Il n'est pas exclu que ce missile a été tiré dans la direction de la centrale de Pivdennooukraïnsk, que les militaires russes ont déjà tenté de s'emparer début mars", a accusé Energoatom.

La frappe a touché un immeuble résidentiel et plusieurs maisons à Voznesensk, où vivent une trentaine de milliers de personnes, a précisé sur Facebook le service d'Etat pour les situations d'urgence publiant des images d'un bâtiment éventré.

La région de Mykolaïv qui subit régulièrement de violents bombardements russes, est voisine de celle de Kherson, presque entièrement occupée par les troupes russes depuis le lancement fin février par Moscou d'une attaque sur l'Ukraine.

"Voznesensk. Le pays terroriste appelé la Russie a frappé un immeuble résidentiel", a dénoncé sur Telegram le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak.

"Notre tâche est de faire en sorte que non seulement la génération actuelle des Russes soit tenue responsable mais aussi leurs enfants et petits-enfants. La Russie va tout payer", a-t-il renchéri.

L'armée ukrainienne a par ailleurs indiqué samedi sur Telegram avoir abattu quatre missiles de croisières russes de type Kalibr près de la ville de Dnipro (centre-est) lancés depuis la mer Noire, à l'aide d'un système de défense anti-aérienne S-300.

Le maire exilé de Melitopol, ville de la région de Kherson occupée par les Russes, Ivan Fedorov, a de son côté affirmé dans la matinée sur Telegram que les Ukrainiens avaient bombardé une base militaire russe dans cette ville occupée.

Sur le terrain, l'armée ukrainienne a fait état samedi de tentatives d'offensives russes notamment dans la région de Donetsk, près des localités de Bakhmout, Zaïtsevé et Kodema. "Les combats se poursuivent", a précisé l'état-major des forces armées ukrainiennes, dans un communiqué.

L'Europe a également les yeux rivés sur la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud), la plus grande du continent, et craint une catastrophe majeure alors que la centrale, occupée depuis mars par les troupes russes, est la cible de bombardements, dont s'accusent mutuellement Kiev et Moscou.

Vendredi soir, les présidents français et russe ont acté "l'importance d'envoyer dans les plus brefs délais une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique à la centrale nucléaire, qui pourra évaluer la situation sur place", selon le Kremlin.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.