Le super-typhon Goni s'abat sur les Philippines, plus de 300.000 personnes évacuées

Des soldats philippins aident une famille transportant leur enfant malade, l’ambulance n'ayant pas réussi à traverser une route bloquée par les vents violents d’un super typhon (Ted Aljibe / AFP)
Des soldats philippins aident une famille transportant leur enfant malade, l’ambulance n'ayant pas réussi à traverser une route bloquée par les vents violents d’un super typhon (Ted Aljibe / AFP)
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Publié le Dimanche 01 novembre 2020

Le super-typhon Goni s'abat sur les Philippines, plus de 300.000 personnes évacuées

  • Quelques heures avant de toucher terre, le typhon Goni s'est encore renforcé, passant dans la catégorie des super-typhons
  • Goni arrive une semaine après Molave, qui a touché la même région, faisant 22 morts et inondant une grande région agricole avant de continuer sa route vers le Vietnam

MANILLE : Le super-typhon Goni, le plus puissant de cette année, s'est abattu dimanche aux Philippines où les autorités font état de conditions « catastrophiques », après avoir évacué plus de 300.000 habitants en prévision d'indondations et de vents « destructeurs ».

Quelques heures avant de toucher terre, sur l'île de Catanduanes vers 04H50 (20H50 GMT samedi), Goni s'était encore renforcé, passant dans la catégorie des super-typhons, avec des vents soutenus atteignant les 225 km/h, selon l'agence météorologique philippine.

« Les vents sont violents. On peut entrendre les arbres être secoués, c'est très violent », a déclaré Mae Borras, 21 ans, depuis sa maison située sur la côte à Legazpi.

Les toits de deux centres d'évacuation ont été emportés par les vents et leurs occupants déplacés au rez-de-chausssée, a indiqué sur une radio un responsable régional de la sécurité, Cedric Daep.

Le chef de la protection civile ricard Jalad avait indiqué samedi que près d'un million de personnes avaient été évacuées dans la région de Bicol, qui comprend la partie méridionale de l'île de Luzon et l'île de Catanduanes. Mais un porte-parole de ce même service, Alexis Naz, a précisé dimanche que quelque 316.000 personnes avaient été évacuées jusqu'à présent.

« Le dernier contact que nous avons eu avec nos personnels à Catnaduanes remonte à 03H30. Ils nous ont dit que la pluie et le vent étaient très forts et ensuite nous avons perdu le contact avec eux », a-t-il précisé.

Quelque 31 millions de personnes se trouvent sur l'intinéraire que devrait emprunter Goni, y compris à Manille où on prévoit des évacuations dans les zones de bidonvilles où le risque d'inondations est très élevé. L'aéroport de la capitale a été fermé.

« Des vents d'une violence catastrophique et des pluies intenses et torrentielles » sont à attendre au cours des prochaines 12 heures dans la région de Bicol, dans le sud-est de l'île principale de Luzon et sur celle de Catanduanes, avait affirmé samedi l'agence météorologique.

Celle-ci se montre particulièrement préoccupée par la situation à Catanduanes, qualifiée plus tôt dimanche d' « extrêmement dangereuse », redoutant une hausse du niveau de la mer allant jusqu'à trois mètres et des « dégâts catastrophiques dus au vent ».

Goni arrive une semaine après Molave, qui a touché la même région, faisant 22 morts et inondant une grande région agricole avant de continuer sa route vers le Vietnam.

« Nous nous attendons à des ondes de tempête, et nous surveillons les volcans Mayon et Taal pour d'éventuelles coulées de boue volcanique », a déclaré à la télévision ABS-CBN Mark Timbal, porte-parole de l'agence chargée de la réponse aux catastrophes naturelles.

Le virus complique les évacuations

« Les vents violents et les pluies diluviennes » attendus pourraient provoquer inondations et glissements de terrain en masse dans cette région de 20 millions d'habitants, ont prévenu les services météorologiques.

Les autorités ont envoyé samedi dans les zones à risque des véhicules du matériel et des équipes de secours en prévision de l'arrivée du super-typhon.

Les établissements scolaires vides depuis le début de l'épidémie de Covid-19 servent de centres d'hébergement d'urgence pour les personnes évacuées, ainsi que les salles de sport et les centres d'évacuation gérés par le gouvernement.

« L'évacuation des populations menacées est rendue encore plus difficile cette année à cause du Covid-19 », a expliqué le porte-parole des services de défense civile régionaux, Alexis Naz.

Mary Ann Echague, 23 ans, ses deux enfants, ses parents et des frères et soeurs ont fui leur domicile situé à Legazpi, ville côtière de la région de Bicol, pour venir se réfugier dans une école où ils partagent une salle de classe avec plusieurs autres familles.

La famille, déjà éprouvée par de précédents typhons, a emporté un réchaud, de la viande en conserve, des nouilles instantanées, du café, du pain, des oreillers et des couvertures.

Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées bloquées après que les garde-côte eurent ordonné aux ferries et aux bateaux de pêche de rester à quai, les vagues pouvant atteindre 15 mètres de haut en mer.

Goni devrait s'affaiblir « considérablement » en traversant l'île de Luzon avant d'atteindre lundi matin la Mer de Chine méridionale, selon les services météorologiques.

Les Philippines sont touchées chaque année en moyenne par une vingtaine de tempêtes tropicales et de typhons, qui détruisent les récoltes, les maisons fragiles et les infrastructures, maintenant des populations entières dans la pauvreté permanente.

Le pire de l'histoire récente a été, en 2013, le super typhon Haiyan, qui avait fait plus de 7.300 morts, notamment dans la ville centrale de Tacloban submergée par des vagues géantes.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.