NICE : "Il faut modifier la Constitution" pour "mener la guerre", a estimé vendredi sur Europe 1 Christian Estrosi, le maire Les Républicains de Nice, au lendemain de la mort de trois personnes tuées au couteau dans une attaque "islamiste" contre une église de sa ville.
"Si on nous impose aujourd'hui de respecter des points de la Constitution qui ne sont pas adaptés à pouvoir mener la guerre en respectant la Constitution, et bien il faut modifier la Constitution", a estimé le maire de Nice, ajoutant qu'il essayait de ne pas laisser "la colère" le "submerger" après cette attaque.
Jeudi, un Tunisien de 21 ans tout juste arrivé en France par l'Italie est entré armé d'un couteau dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption, en plein centre de Nice, et a tué trois personnes --un homme et deux femmes-- quatre ans après l'attentat jihadiste qui avait fait 86 morts sur la promenade des Anglais.
"Il va falloir nous relever (...) mais je le dis cette fois, on ne peut plus se permettre de dire « l'unité de la nation » (...), la volonté d'agir ne suffit pas", a estimé Christian Estrosi, martelant "nous ne pouvons pas gagner la guerre contre cet ennemi avec les lois de la paix".
Un Guantanamo " à la française"
Connu pour avoir fait de sa ville un laboratoire du tout sécuritaire, Christian Estrosi a demandé outre "un filtrage des flux migratoires", de nouvelles compétences pour les maires.
"Je veux en tant que maire avoir le droit de prononcer une fermeture administrative d'un lieu de culte où il se passe des choses qui ne sont pas conformes aux valeurs de la République française", a-t-il insisté.
Il a rappelé avoir installé un réseau de vidéosurveillance de 3.800 caméras, développé l'intelligence artificielle et la reconnaissance faciale, déplorant qu'"à cause d'une institution poussiéreuse qu'est la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), les gouvernements successifs ne cessent de m'opposer que nous n'avons pas le droit d'utiliser la reconnaissance faciale, que je n'ai pas le droit d'utiliser les fichiers..."
Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, son rival, a pour sa part demandé "un Guantanamo à la française" sur CNews vendredi.
"Il faut une rétention administrative pour ceux qui sont fichés (...) Il faut un Guantanamo à la française pour les plus dangereux", a-t-il dit.
Le jeune Tunisien auteur présumé de l'attaque de jeudi n'était pas fiché en France, selon le ministère de l'Intérieur, ni connu des services de renseignements. Une source du ministère de l'Intérieur italien a indiqué à l'AFP que l'homme n'avait pas non plus été fiché par le renseignement italien.