Huit morts dans le crash d'un avion cargo dans le nord de la Grèce

La télévision d'Etat ERT a affirmé qu'il s'agissait d'un Antonov ukrainien (Photo, AFP).
La télévision d'Etat ERT a affirmé qu'il s'agissait d'un Antonov ukrainien (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

Huit morts dans le crash d'un avion cargo dans le nord de la Grèce

  • L'Antonov 12, propriété d'une compagnie ukrainienne Meridian LTD, transportait environ 11 tonnes d'armements, notamment des mines de mortier éclairantes, à destination du Bangladesh
  • Le consul ukrainien à Thessalonique, Vadim Sabluk, s'est rendu sur la zone du crash dimanche où il a informé les autorités de l'identité des huit membres d'équipage et souligné que la destination finale de l'avion était le Bangladesh

KAVALA : Les huit membres d'équipage de l'avion cargo Antonov qui s'est écrasé samedi soir près de la localité de Paleochori Kavalas, dans le nord de la Grèce, ont péri dans le crash, a déclaré dimanche le ministre serbe de la Défense Nebojsa Stefanovic.

L'Antonov 12, propriété d'une compagnie ukrainienne Meridian LTD, transportait environ 11 tonnes d'armements, notamment des mines de mortier éclairantes, à destination du Bangladesh, a précisé le ministre.

Concernant l’identité de l’équipage "je pense qu’ils sont aussi ukrainiens mais nous n’avons pas d’informations à ce sujet, ils ne sont pas serbes", a précisé M. Stefanovic lors d'une conférence de presse.

Le consul ukrainien à Thessalonique, Vadim Sabluk, s'est rendu sur la zone du crash dimanche où il a informé les autorités de l'identité des huit membres d'équipage et souligné que la destination finale de l'avion était le Bangladesh, selon des médias grecs.

Denys Bohdanovytch, directeur général de la compagnie Meridian, a de son côté déclaré à la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle que les membres de l'équipage étaient tous ukrainiens.

Le ministre serbe de la Défense a, quant à lui, déclaré que la livraison d'armes avait été convenue avec le ministère de la Défense bangladais "conformément aux règles internationales".

"Malheureusement, certains médias ont spéculé sur le fait que l'avion transportait des armes destinées à l'Ukraine, mais c'est totalement faux", a-t-il affirmé.

Boule de feu

Des vidéos partagées par des témoins sur les réseaux sociaux ont montré des images de l'avion pris dans une boule de feu avant de toucher sol. D'autres vidéos diffusées par une chaîne locale montraient des débris de l'Antonov dispersés sur un vaste périmètre.

Les habitants ont reçu l'interdiction de se rendre dans les champs proches du lieu du drame jusqu'à ce que les autorités puissent évacuer l'épave et les munitions n'ayant pas explosé.

Un habitant de la région, Giorgos Archontopoulos, a déclaré à la chaîne de télévision publique ERT qu'il avait senti que quelque chose n'allait pas en entendant le moteur de l'avion.

"A 10H45 (19H45 GMT), j'ai été surpris par le bruit du moteur de l'avion", a-t-il dit. "Je suis sorti et j'ai vu le moteur en feu".

L'appareil avait décollé de l'aéroport de Nis (sud de la Serbie) samedi vers 20H40 locales (18H40 GMT), transportant des armes dont l'exportateur est la compagnie serbe privée Valir, selon Nebojsa Stefanovic.

Les médias grecs ont indiqué qu'il avait demandé l'autorisation d'effectuer un atterrissage d'urgence à l'aéroport de Kavala mais qu'il n'avait pas réussi à l'obtenir.

Les services de secours grecs utilisaient dimanche un drone pour surveiller l'épave de l'avion, les craintes concernant la toxicité de la cargaison les obligeant à se tenir à distance.

Le chef des sapeurs pompiers, Marios Apostolidis, a déclaré aux journalistes que "des pompiers équipés d'équipements spéciaux et d'instruments de mesure se sont approchés du point d'impact de l'avion et ont examiné de près le fuselage et d'autres parties éparpillées dans les champs".

Les équipes de recherche vont opérer sur le terrain lorsque la zone sera jugée sécurisée, a-t-il dit. Treize hommes des équipes spéciales des sapeurs-pompiers ainsi que 26 pompiers se trouvent à proximité du lieu du crash.

Deux pompiers ont été emmenés à l'hôpital pour des difficultés respiratoires dues aux fumées toxiques.

L'agence de presse d'Athènes a indiqué qu'une enquête serait ouverte pour déterminer les causes de l'accident.

Les huit membres de l’équipage sont morts

Les huit membres d'équipage de l'avion cargo Antonov qui s'est écrasé samedi soir près de la localité de Paleochori Kavalas, dans le nord de la Grèce, ont péri dans le crash, a déclaré dimanche le ministre serbe de la Défense Nebojsa Stefanovic.

L'Antonov 12, propriété d'une compagnie ukrainienne meridian LTD, transportait environ 11 tonnes d'armements, notamment des mines de mortier éclairantes, à destination du Bangladesh, a précisé le ministre.

«Quant à l’identité de l’équipage je pense qu’ils sont aussi ukrainiens mais nous n’avons pas d’informations à ce sujet, ils ne sont pas serbes», a précisé M. Stefanovic lors d'une conférence de presse.

L'avion a décollé de l'aéroport de Nis (sud de la Serbie) samedi vers 20h40 (18h40 GMT).

L'exportateur de ces armements est la compagnie serbe privée Valir.

Le ministre a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une transaction convenue avec le ministère de la Défense du Bangladesh «en accord avec les règles internationales».

«Malheureusement certains médias ont spéculé sur le fait que ce vol transportait prétendument des armements à destination de l’Ukraine ce qui est complètement faux», a-t-il déclaré.

Depuis 2016, date à partir de laquelle chaque commande d'armement est répertoriée sous forme électronique, la Serbie n'a délivré aucune autorisation pour une exportation d’armements quelconque en direction de l’Ukraine ou de la Russie, a indiqué M. Stefanovic.

Selon le ministre, la majorité des avions cargo qui transportent des armements sont de production soviétique et en possession de la Russie, le Bélarus et l'Ukraine.

La Russie et le Bélarus étant sous sanctions internationales en raison du conflit en Ukraine, seuls les avions de transport ukrainiens sont actifs et «engagés à travers le monde».

«A par le fait qu’ils sont la propriété de compagnies ukrainiennes, aucun autre lien n’existe entre ces marchandises et l’Ukraine», a déclaré le ministre.

L'Antonov s'est écrasé samedi soir près de la localité de Paleochori Kavalas. Des témoins ont vu l'avion en feu et entendu des explosions, a rapporté l'agence de presse Athens News.

Selon des informations de presse, l'avion venait de demander une autorisation d'atterrissage d'urgence sur l'aéroport grec de Kavala, mais n'a pas réussi la manoeuvre à temps.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.