PARIS: Le président français Emmanuel Macron a demandé mercredi aux armées françaises de "faire davantage" pour développer le Service national universel (SNU) visant les jeunes, afin de mobiliser "toute la société française" dans les défis qui leur sont proposés.
"Je vous demande de faire davantage en donnant à nos réserves une nouvelle ambition et en investissant plus et mieux le grand projet de SNU que je porte", a-t-il déclaré dans un discours au ministère des Armées.
"Il ne s'agit pas de militariser la jeunesse, encore moins la société, mais au moment où la nation a besoin de retrouver le sel de son histoire, son sens profond (...), la République a besoin que vous fassiez davantage".
. Après une première expérimentation auprès de 2.000 jeunes volontaires de 15 à 17 ans, puis une session annulée en 2020 en raison de la crise sanitaire, 15.000 jeunes avaient participé l'été dernier à des stages de cohésion dans toute la France.
Cette année, le Service national universel (SNU) a pour objectif de toucher 50.000 jeunes au total.
Le SNU se déroule en plusieurs phases. Pendant quinze jours les jeunes participent d'abord à un "séjour de cohésion", moment de vie collective en dehors de leur département d'origine. Puis ils doivent s'engager auprès d'une association, d'une administration ou d'un corps en uniforme, pour une mission d'intérêt général de 84 heures.
"Ces dispositifs de formation sont des chances pour les jeunes qui vous sont confiés", a insisté le président. "C'est un axe essentiel des prochains mois et des prochaines années (...). Nous devons avancer", a-t-il ajouté, en évoquant les "valeurs de transmission et de discipline" des forces armées.
Le SNU est loin de faire l'unanimité parmi les syndicats lycéens et dans les armées, déjà très employées sur de multiples fronts. Le projet continue de susciter méfiance et perplexité en raison de son coût potentiel, du casse-tête posé par l'hébergement et l'encadrement de centaines de milliers de jeunes par an ou encore de son caractère obligatoire.
"L'Elysée estime n'avoir pas obtenu assez de crédit politique de la hausse du budget des armées", fait-on valoir au sein de l'exécutif.
"Les armées ne veulent pas être utilisées à quelque chose qui les éloignerait trop de leur mission", reconnaît le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans le Figaro publié mercredi. Mais "si le SNU est un moyen de cultiver une culture de résilience, d'apprendre les premiers secours, d'avoir une culture militaire, les armées y seront plus ouvertes", veut-il croire.