PARIS : Le joaillier américain Tiffany, pour sauver son mariage avec le géant mondial du luxe LVMH soudainement compromis à la fin de l'été, a accepté de baisser son prix, ont indiqué mercredi à l'AFP deux sources impliquées dans les discussions.
Les entreprises négocient encore pour savoir si LVMH va payer 131 dollars ou 131,50 dollars par action Tiffany, au lieu des 135 dollars initialement prévus mais ils sont d'accord sur le principe, a dit une des sources, tandis que l'autre a assuré que le prix final serait de 131,50 dollars par action, comme proposé par Tiffany.
A ce prix, la transaction reviendrait à 15,96 milliards de dollars en se basant sur le nombre d'actions de Tiffany enregistrées auprès du gendarme des marchés américains, la SEC, au 31 juillet. Ce nouveau prix représenterait un rabais d'au moins 425 millions de dollars comparé au montant de départ de la transaction.
Les deux parties sont satisfaites d'être parvenues à un compromis, a assuré une des sources selon qui le mariage pourrait être célébré en janvier 2021.
Une annonce devrait tomber dans la nuit, heure de Paris, siège du groupe français, propriétaire de la marque Louis Vuitton et du champagne Moët Hennessy.
Ni Tiffany ni LVMH n'avaient dans l'immédiat donné suite aux sollicitations de l'AFP.
LVMH avait accepté fin 2019 de mettre sur la table plus de 16 milliards de dollars pour ajouter le joaillier à sa gamme de produits de luxe.
Mais la pandémie a affecté les ventes du fleuron américain, dont le célèbre magasin amiral jouxte la Tour Trump sur la Ve Avenue à Manhattan.
Estimant que les conditions avaient changé, le groupe de Bernard Arnault a annoncé début septembre n'être « plus en mesure » d'acquérir « en l'état » Tiffany.
La société américaine a immédiatement déposé plainte auprès d'une Cour de Justice du Delaware (est), arguant que le géant du luxe ne cherchait qu'à se soustraire à ses obligations et à ne pas payer le prix d'origine. Cette procédure a été suivie peu après d'une contre-attaque de LVMH devant la même juridiction.
La justice américaine a fixé au 5 janvier 2021 la date du procès devant opposer les deux groupes, en suggérant toutefois aux parties de renouer le dialogue, ce qu'ils ont fait.
Si l'accord est confirmé cette semaine, il mettrait fin à ces recours judiciaires, ont dit les sources.