Le FLNC dénonce la «disparition» du peuple corse et revendique 16 attentats

Face à une "France" dont l'attitude aurait "rarement été aussi méprisante et condescendante", le FLNC se déclare "extrêmement pessimiste" sur les discussions annoncées avec Paris et la venue attendue dans l'île, sans doute fin juillet, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo d'archives, AFP)
Face à une "France" dont l'attitude aurait "rarement été aussi méprisante et condescendante", le FLNC se déclare "extrêmement pessimiste" sur les discussions annoncées avec Paris et la venue attendue dans l'île, sans doute fin juillet, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo d'archives, AFP)
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Le FLNC dénonce la «disparition» du peuple corse et revendique 16 attentats

  • «Ce qui tue le peuple corse, c'est la France, le système économique mondial et une partie de notre peuple qui s'en fait complice», accuse dans ce document transmis à Corse Matin le mouvement indépendantiste clandestin
  • Le FLNC a répété ses exigences lundi: «la reconnaissance officielle du peuple corse», «une autonomie politique transitoire immédiate» et l'accession à l'autodétermination «dans un délai de 5 ans»

AJACCIO: "Le peuple corse meurt, il disparaît !", a dénoncé lundi le FLNC (Front de libération nationale Corse) dans un communiqué, en revendiquant au passage 16 attentats contre des résidences secondaires, des entreprises du bâtiment ou des véhicules policiers.

"Ce qui tue le peuple corse, c'est la France, le système économique mondial et une partie de notre peuple qui s'en fait complice", accuse dans ce document transmis à Corse Matin le mouvement indépendantiste clandestin, qui avait officiellement déposé les armes en 2014, au terme de quatre décennies de lutte armée marquées par plus de 4.500 attentats.

Parmi ces complices, le texte vise notamment Femu a Corsica, le parti autonomiste de Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse, et "sa volonté d'hégémonie".

Regrettant l'émergence d'"une forme de patriotisme bobo, d'autosatisfaction assumée, quel que soit le résultat obtenu", le FLNC estime par exemple que l'élection de trois députés autonomistes corses en 2017 (NDLR: tous réélus lors des législatives de juin) n'a apporté "aucune avancée tangible pour les droits nationaux" du peuple corse.

Face à une "France" dont l'attitude aurait "rarement été aussi méprisante et condescendante", le FLNC se déclare "extrêmement pessimiste" sur les discussions annoncées avec Paris et la venue attendue dans l'île, sans doute fin juillet, du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Lors d'un déplacement dans l'île de Beauté mi-mars, pour apaiser les tensions nées de l'agression en prison d'Yvan Colonna, ce militant indépendantiste condamné à la prison à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio, M. Darmanin avait offert aux élus de l'île la perspective d'une "autonomie".

Sur ce thème institutionnel, le FLNC a répété ses exigences lundi: "la reconnaissance officielle du peuple corse", "une autonomie politique transitoire immédiate" et l'accession à l'autodétermination "dans un délai de 5 ans".

"La lutte continue", insiste le FLNC, en précisant qu'il ne sera pas un "spectateur passif de la mort programmée du peuple corse sur sa terre", menacé par "la colonisation de peuplement" que constitueraient les "5.000 arrivants chaque année" dans l'île.

Dénonçant "la bétonisation" de l'île, les terres agricoles, "nouvel eldorado économique, (désormais) hors de prix", ou un tourisme aujourd'hui dominé "par des groupes français", l'organisation clandestine conclut son texte par la revendication de 16 "actions" visant deux véhicules de police, deux entreprises du bâtiment et douze résidences privées, dont l'incendie de 36 mobile-homes dans un camping d'Aleria.

Alors que le communiqué s'achève par un mystérieux message, "Confirmons Mathilde et David", il commence par un hommage appuyé à Yvan Colonna, en langue Corse: "A toi Yvan, à l'homme, au berger, au militant clandestin".

Concernant la mort de celui-ci, finalement décédé le 21 mars après sa violente agression par un codétenu à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône), le FLNC répète vouloir "la vérité sur son assassinat".

"Mais nous savons que nous ne l'aurons jamais", ajoute-t-il aussitôt.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.