PARIS : Le dollar, valeur refuge, était en hausse marquée vendredi face à la livre britannique, profitant des craintes sur l'économie mondiale et du ton déterminé de la Réserve fédérale américaine (Fed) face à l'inflation.
Vers 11H25 GMT (13H25 à Paris), le billet vert prenait 1,01% face à la livre britannique à 1,2056 dollar pour une livre.
Le Dollar index, qui compare la devise américaine à d'autres grandes monnaies, atteignait 105,00 points, prenant 0,30%.
La crainte d'une récession aux Etats-Unis est à nouveau sur le devant de la scène.
Les dépenses des ménages américains ont ralenti au mois de mai sous l'effet d'une inflation record et de revenus qui n'augmentent pas suffisamment pour la compenser, selon les données du département du Commerce publiées jeudi.
Ce ralentissement pourrait cependant satisfaire la banque centrale américaine (Fed) qui, depuis mars, augmente agressivement ses taux directeurs, précisément pour tempérer la demande, et donc la pression sur les prix.
Jerome Powell, le président de la Fed, a d'ores et déjà dit que l'institution comptait relever encore ses taux d'ici la fin de l'année.
«La guerre en Ukraine, la flambée des prix de l'énergie, le resserrement significatif des conditions monétaires et l'apparition de craintes de récession mondiale sont autant de facteurs qui ont causé un large stress sur les marchés financiers», énumère Guillaume Dejean, analyste pour Western Union.
Autant de raisons pour se tourner vers les actifs considérés comme des valeurs refuges, comme le dollar américain.
Cours de vendredi/Cours de jeudi
11H25 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,0454 1,0484
EUR/JPY 141,18 142,29
EUR/CHF 1,0033 1,0013
EUR/GBP 0,8671 0,8609
USD/JPY 135,04 135,72
USD/CHF 0,9597 0,9550
GBP/USD 1,2056 1,2178
Le dollar profite du ton bien plus déterminé de la Fed quand la Banque d'Angleterre semble moins agressive dans sa lutte contre la montée des prix.
Dans le même temps, «des inquiétudes persistent quant à la faiblesse de l'économie britannique», affirme à l'AFP Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.
«Cela signifie que la Banque d'Angleterre (BoE) pourrait procéder à des hausses de taux plus progressives, alors que la Réserve fédérale devrait adopter une position plus agressive en matière de politique monétaire, ce qui fait grimper le dollar par rapport à la livre», explique l'analyste.
Avec la hausse des coûts de l'énergie, le ralentissement de l'activité au Royaume-Uni à son plus bas depuis le confinement de l'hiver 2021, «les inquiétudes croissantes liées au Brexit ne sont que la cerise sur le gâteau», ajoute Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote interrogée par l'AFP.