Les baigneurs bravent les roquettes sur une plage de l'est de l'Ukraine

Les résidents locaux marchent sur la plage déserte de Sloviansk le 22 juin 2022 alors que la ligne de front russe n'est qu'à environ 10 kilomètres. (AFP)
Les résidents locaux marchent sur la plage déserte de Sloviansk le 22 juin 2022 alors que la ligne de front russe n'est qu'à environ 10 kilomètres. (AFP)
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

Les baigneurs bravent les roquettes sur une plage de l'est de l'Ukraine

  • La zone de loisirs située au bord d'un lac est proche d'un des fronts les plus actifs de la guerre contre la Russie, au nord de Sloviansk
  • Pour Daniil, «avec ce qui se passe actuellement, on se rend compte que la vie n'est pas si dangereuse. La peur des gens est plus dangereuse, car ce dont ils ont peur devient réalité»

SLOVIANSK: Avec son sable blanc, ses cabines pour se changer et ses eaux translucides, la plage de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, est tentante. Mais les explosions de roquettes et de missiles gâchent l'ambiance.

La zone de loisirs située au bord d'un lac est proche d'un des fronts les plus actifs de la guerre contre la Russie, au nord de Sloviansk, où l'armée ukrainienne tire depuis des bois et des villages pour tenter d'arrêter la marche des forces russes.

Les combats ne suffisent pas à dissuader certains amateurs de plage.

"Nous sommes juste venus ici pour nous promener et prendre quelques photos", explique Kostyantyn, 40 ans, en shorts et lunettes de soleil. "On voulait se baigner mais il fait trop frais", ajoute-t-il, alors que la région récemment écrasée de soleil connaît un rare jour nuageux.

"Une plage est une plage", dit-il en photographiant son ami Denys qui s'active sur des équipements sportifs en plein air.

Le front n'est qu'à une dizaine de kilomètres. L'armée ukrainienne a déclaré mercredi que les troupes russes tiraient sans discrimination afin de relancer leur offensive sur Sloviansk.

Le lac était autrefois célèbre pour ses eaux salées, auxquelles des vertus curatives étaient attribuées. Le sanatorium construit sur place a fermé ses portes.

"C'est joli, les gens viennent nager. On vient aussi pour voir les cygnes", confie Daniil, 39 ans, qui avec un groupe d'amis a pédalé le long de la plage pour aller acheter de la nourriture à Sloviansk.

«Soyez heureux cet été»

Daniil travaille comme ferronnier à la centrale électrique de Sloviansk, dans la ville voisine de Mykolaïvka, qui a cessé son activité à cause de la guerre.

Sur une cabane de plage, des lettres oranges claironnent "Soyez heureux cet été". Mais les chaises longues sont restées sous clé, les stands de glaces et un salon de massage sont fermés.

"On venait souvent avant la guerre", se rappelle Kostyantyn. "C'est la seconde fois seulement cette année".

Il dit qu'il aide à sa manière, à son échelle, nourrissant les chiens abandonnés par leurs propriétaires qui ont fui vers des zones plus sures d'Ukraine.

"Je n'ai pas peur parce que j'ai déjà été sous un bombardement", piégé sous des bombes russes dans un bus d'évacuation dans la région de Kharkiv (nord-est) fin février, raconte-t-il alors que de puissantes explosions se font entendre à l'arrière-plan.

"Avec ce qui se passe actuellement, on se rend compte que la vie n'est pas si dangereuse. La peur des gens est plus dangereuse, car ce dont ils ont peur devient réalité".

Depuis le début du conflit, ceux qui ont décidé de ne pas évacuer de la région sont devenus "très autoritaires et insensibles", se plaint-il. "Je crois que c'est une forme de stress nerveux".

"Il y a ceux qui attendent que les Russes arrivent", intervient son ami Denys. "Ils croient que ce sera mieux, qu'ils recevront une pension des Russes".

En 2014, Sloviansk avait été prise par les séparatistes prorusses. L'Ukraine n'avait réussi à récupérer la ville qu'après un long siège.

La ville auparavant verdoyante et un peu endormie n'a aujourd'hui plus de gaz ni d'eau courante et l'alimentation électrique est instable à cause de dégâts au réseau difficiles à réparer, selon la mairie.

Des piles de poutrelles en béton coupent la route menant de la plage à la ville, le long de laquelle des tranchées ont été creusées.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

- « Le plus important » -

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

- Campagne onéreuse -

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.