Stade de France: Après le chaos, des supporters accablent Darmanin au Sénat

«Vous, monsieur (Darmanin), avez humilié les habitants de Paris. Vos mensonges sans fin et vos faux récits n'ont fait qu'amplifier notre traumatisme» (Photo, AFP).
«Vous, monsieur (Darmanin), avez humilié les habitants de Paris. Vos mensonges sans fin et vos faux récits n'ont fait qu'amplifier notre traumatisme» (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

Stade de France: Après le chaos, des supporters accablent Darmanin au Sénat

  • Des supporters entendus mardi devant le Sénat ont décrit le «jour effroyable» vécu lors de la finale de Ligue des champions au Stade de France
  • Ils ont réclamé des comptes au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qu'ils ont appelé à démissionner

PARIS: "Scènes de chaos", "peur pour (leur) vie"... Des supporters entendus mardi devant le Sénat ont décrit le "jour effroyable" vécu lors de la finale de Ligue des champions au Stade de France, réclamant des comptes au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qu'ils ont appelé à démissionner.

Trois semaines après l'audition de Gérald Darmanin devant une délégation de sénateurs, son rôle a été souvent évoqué mardi lorsque les parlementaires ont cette fois entendu un haut dirigeant de l'UEFA, deux représentants de supporters de Liverpool, un supporter du Real Madrid et des responsables du groupe Football Supporters Europe (FSE).

En cause, les accusations du ministre quelques heures après les graves dysfonctionnements dans l'organisation de la finale: Gérald Darmanin avait fustigé les supporters anglais, présentant la thèse d'une "fraude massive, industrielle et organisée de faux billets" créant le désordre.

"Vous, monsieur (Darmanin), avez humilié les habitants de Paris. Vos mensonges sans fin et vos faux récits n'ont fait qu'amplifier notre traumatisme", a asséné Ted Morris, représentant de l'Association des supporters handicapés de Liverpool, présent au Stade de France le 28 mai.

"Je vous demande de retirer vos accusations brutales et sans fondement et, si vous n'avez pas la décence de le faire, vous devez choisir la solution la plus honorable et démissionner", a-t-il lancé.

«Traumatisés»

Devant les sénateurs, Ted Morris a lu les témoignages de supporters handicapés "traumatisés", victimes de vols ou d'agressions par des bandes locales à Saint-Denis ou aspergés de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre.

"C'est l'expérience la plus terrifiante que j'aie jamais eue en Europe avec Liverpool", a-t-il dit, rappelant le traumatisme vécu en 1989 par Liverpool à Hillsborough, où 97 supporters avaient été tués dans un gigantesque mouvement de foule.

La thèse de Gérald Darmanin a également été fragilisée mardi matin par l'audition de Martin Kallen, directeur général d'UEFA Events, filiale de l'instance européenne chargée des opérations commerciales événementielles.

Alors que M. Darmanin avait maintenu devant les sénateurs le nombre controversé de "35 000 supporters" munis, selon lui, de billets falsifiés ou dépourvus de billet, ce dirigeant suisse a démonté ce chiffre.

"On sait qu'on a eu autour de 2 600 billets apportés aux tourniquets qui étaient faux", a dit Martin Kallen.

"Mais beaucoup de faux billets ne sont jamais arrivés aux tourniquets (...) Combien ? on ne sait pas, on ne pouvait pas vraiment vérifier. On ne croit pas que c'était le chiffre mentionné après les premiers jours en France, soit plus ou moins 30 000 à 40 000", a-t-il asséné.

Réputation écornée

Membre du groupe de supporters "Spirit of Shankly", Joe Blott a aussi demandé aux autorités françaises de "rétracter" leurs accusations et de présenter "des excuses complètes", pointant la réputation écornée de la France.

"Pour assurer la sécurité des supporters lors de la Coupe du monde de rugby (en 2023, NDLR) et aux Jeux olympiques (2024) dans les prochaines années, il faut une enquête complète, indépendante et transparente pour que le monde retrouve confiance dans la capacité de la France à organiser des événements sportifs planétaires", a-t-il dit.

Pour l'heure, l'UEFA a annoncé fin mai une enquête confiée à l'ancien ministre portugais de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandao Rodrigues.

Martin Kallen a précisé que ce dernier avait débuté ses travaux "cette semaine" et pourrait rendre ses conclusions "en septembre".

En attendant, le dirigeant suisse a émis quelques recommandations. Comme par exemple "travailler le plus possible avec des billets électroniques", "avoir plus de travail sur les périmètres" de sécurité, ou "avoir une meilleure communication avec les acteurs en place".

Pour Martin Kallen, les billets papiers, plus aisément falsifiables, étaient moins opportuns que les billets électroniques certifiés. Mais "ce n'est pas seulement les billets papiers qui ont créé le chaos devant les portes", a-t-il fait valoir.

"Les causes sont multiples: grève des transports, mauvaises réactions des stadiers, des forces de l'ordre, il y a eu des délinquants (dans le périmètre, NDLR), un flux extrêmement grand devant le stade sans billet ou avec des faux billets", a-t-il fait valoir.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.