Biden délivre un appel passionné à limiter la vente de fusils d'assaut

Joe Biden compte prononcer une allocution sur les récentes fusillades de masse de la Maison Blanche le 02 juin 2022 à Washington (Photo, AFP).
Joe Biden compte prononcer une allocution sur les récentes fusillades de masse de la Maison Blanche le 02 juin 2022 à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Biden délivre un appel passionné à limiter la vente de fusils d'assaut

  • Joe Biden a appelé à interdire au niveau national la vente de fusils d'assaut semi-automatiques
  • Il a également demandé l'interdiction des chargeurs à grande capacité, le renforcement des vérifications des antécédents judiciaires ou psychologiques

WASHINGTON: Joe Biden a appelé jeudi le Congrès américain à trouver une voie pour restreindre les ventes de fusils d'assaut et a fustigé, près de dix jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école du Texas, les élus républicains qui s'y opposent.

"Combien d'autres carnages sommes-nous prêts à accepter?", a grondé le président américain, répétant, lors de cette adresse à la nation depuis la Maison Blanche, en avoir "assez" de ces fusillades à répétition qui endeuillent l'Amérique.

Derrière son pupitre se trouvaient 56 bougies représentant les victimes de ces massacres dans l'ensemble des Etats et territoires américains.

Après les fusillades de l'école primaire d'Uvalde, d'un supermarché de Buffalo et celle, mercredi, d'un hôpital de Tulsa, il a martelé que "trop d'endroits du quotidien (étaient) devenu des lieux de tuerie, des champs de bataille".

Joe Biden a appelé à interdire au niveau national la vente de fusils d'assaut semi-automatiques, comme entre 1994 et 2004. Mais, conscient de la difficulté d'adopter une telle mesure au Congrès, où son parti ne possède qu'une très courte majorité, il a nuancé: "Nous devons au moins relever l'âge" légal minimum pour se procurer de telles armes, de 18 à 21 ans.

Il a également demandé l'interdiction des chargeurs à grande capacité, le renforcement des vérifications des antécédents judiciaires ou psychologiques des potentiels acheteurs et le vote d'un texte obligeant les particuliers à garder leurs armes sous clé.

"Depuis une vingtaine d'années, plus d'écoliers sont morts par armes à feu que le total de policiers et de soldats morts en service", a-t-il dit. "Réfléchissez-y."

"Le second amendement" de la Constitution américaine, qui garantit le droit de posséder une arme, "n'est pas absolu", a estimé le président démocrate.

"Je soutiens l'action (...) d'un petit groupe de sénateurs républicains et démocrates qui cherchent à trouver une voie, mais mon Dieu, le fait que la majorité des républicains du Sénat ne veuillent qu'aucune de ces propositions ne soit ne serait-ce que débattue ou mise au vote, je trouve cela inadmissible", a-t-il fustigé.

"Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il poursuivi lors de ce discours de 17 minutes. "Il est temps que le Sénat fasse quelque chose."

L'après Sandy Hook

"Merci, M. le président", a écrit sur Twitter le sénateur Chris Murphy.

"Nous devons faire quelque chose. Et nous le pouvons", a poursuivi cet élu du Connecticut qui, à jamais marqué par la fusillade de Sandy Hook (26 morts dont 20 enfants en 2012), pilote le groupe de discussion entre républicains et démocrates.

Tout le défi pour ce groupe est de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de dix sénateurs républicains, indispensable en raison de la majorité qualifiée au Sénat.

Mais dans un pays où plus de 30% des adultes possèdent au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits "des citoyens respectueux de la loi".

Les discussions au Sénat tournent donc pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents des acheteurs d'armes, ce que des associations réclament depuis des années.

Les négociations en cours au Sénat pourraient-elles toutefois réussir là où toutes les autres, notamment celles déclenchées sous Barack Obama après le massacre de Sandy Hook, ont échoué?

"Il y a un élan de plus en plus puissant pour que nous parvenions à faire quelque chose", avait assuré plus tôt le sénateur Chris Murphy sur Twitter.

Le sénateur républicain Pat Toomey avait lui aussi fait part de son "optimisme".

En parallèle, des élus de la Chambre des représentants ont débattu jeudi sur un autre grand projet de loi qui interdirait comme l'a demandé Joe Biden la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.

Ces mesures, qui seront soumises à un vote à la Chambre la semaine prochaine, ont déjà été qualifiées d'"inefficaces", "irréfléchies" et "anti-américaines" par un groupe de républicains. Il semble donc impossible qu'elles puissent être adoptées en l'état au Sénat.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.