CASABLANCA : Si le parti présidentiel réinvestit la quasi-totalité de ses députés sortants pour les élections législatives, quatre anciens membres de la majorité sont candidats à leur propre réélection sous la bannière de l’opposition de gauche, celle de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale de Jean-Luc Mélenchon.
Élus en 2017 avec l'étiquette LREM, Aurélien Taché, Cédric Villani, Delphine Bagarry et Hubert Julien-Lafferière, seront candidats pour la Nupes. Un changement d’orientation politique qui n'est pas des plus simple à justifier auprès des électeurs des circonscriptions concernées pour ces ex-macronistes de la première heure.
Une rupture consommée
Aurélien Taché et Cédric Villani étaient pourtant des hommes forts de la macronie nouvellement installée en 2017. En mai 2020, déjà, ces députés ainsi que trois autres ont marqué une rupture avec le mouvement qui les a fait élire. Ils ont tourné le dos à la majorité en s’associent à 12 autres parlementaires pour créer un groupe parlementaire baptisé « Écologie démocratie solidarité».
Les deux hommes incarnant l’aile gauche de la majorité présidentielle ont déploré le pouvoir jupitérien, la verticalité du pouvoir imposé par l’exécutif et l’impossibilité de mettre à l’agenda des thématiques sociales et écologiques. Pour Aurélien Taché, soutien de Yannick Jadot lors de l’élection présidentielle, ce nouvel engagement est en tout point lisible. Il s’inscrit dans le cadre d’une cohérence qu’il est difficile de contester et dont témoignent des prises de positions successives et de divergences marquées avec les députés de la majorité.
Mais ce transfert est loin de faire l’unanimité dans le val-d’Oise. D’autres candidats de gauche refusent de s’écarter. Sanaa Saitouli, soutien de Jean-Luc Mélenchon, maintient sa candidature dans cette circonscription qui compte pas moins de 17 autres candidats.
✌?La #NUPES c’est le rassemblement !
— Aurélien Taché (@Aurelientache) May 24, 2022
Merci aux militant•e•s de @FranceInsoumise, @EELV, @partisocialiste, @PCF et @GenerationsMvt de la 10e circonscription du #ValdOise pour leur soutien dans cette campagne : Tous ensemble pour #Melenchon1erMinistre !
Communiqué ⤵️ pic.twitter.com/JjeAJpK7Ex
Cédric Villani a la Nupes honteuse
Cédric Villani a d’abord été exclu de la majorité présidentielle en 2020 après s’être présenté en tant que candidat aux municipales à Paris face à Benjamin Griveaux, pourtant investit par la République en marche. Il est désormais pris entre deux courants contraires dans une circonscription, la 5ème de l’Essone, qui est macroniste à certains endroits et mélenchoniste à certains autres. Tant en campagne sur le terrain que sur le terrain des conviction cet équilibre n’est pas aisément compréhensible pour l’électeur. En effet, sur les tracts distribués par ses équipes, le visage de Jean-Luc Mélenchon est soigneusement effacé.
Cap à gauche
Dès le mois de mars 2020 les deux autres députés de la majorité avaient quitté de concert le navire de la République en marche. Le recours à l’article 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites a été le facteur déclencheur de la rupture pour Delphine Bagarry qui créa son propre parti intitulé «Les Nouveaux Démocrates».
#Législatives2022 | Candidate de la @NUPES_2022, Je me réjouis de cette union, demandée par une majorité des électeurs de la gauche et de l’écologie. Cette union est la seule solution pour faire élire une majorité de députés engagés pour l’urgence #écologique & #sociale. #NUPES04 pic.twitter.com/0iN648Tzs1
— Delphine Bagarry (@DBagarry) May 13, 2022
Pareillement, le député Hubert Julien-Lafferière, a expliqué sa rupture avec la République en marche par ce qu’il qualifie, dans la presse régionale, de dérive droitière du pouvoir.