De Macron à Mélenchon : quatre députés changent de camp

Cédric Villani dans une brasserie de la capitale française Paris le 4 septembre 2019 (Photo, AFP).
Cédric Villani dans une brasserie de la capitale française Paris le 4 septembre 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 mai 2022

De Macron à Mélenchon : quatre députés changent de camp

  • Quatre anciens membres de la majorité sont candidats à leur propre réélection sous la bannière de l’opposition de gauche
  • Aurélien Taché, Cédric Villani, Delphine Bagarry et Hubert Julien-Lafferière seront candidats pour la Nupes

CASABLANCA : Si le parti présidentiel réinvestit la quasi-totalité de ses députés sortants pour les élections législatives, quatre anciens membres de la majorité sont candidats à leur propre réélection sous la bannière de l’opposition de gauche, celle de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale de Jean-Luc Mélenchon. 

Élus en 2017 avec l'étiquette LREM, Aurélien Taché, Cédric Villani, Delphine Bagarry et Hubert Julien-Lafferière, seront candidats pour la Nupes. Un changement d’orientation politique qui n'est pas des plus simple à justifier auprès des électeurs des circonscriptions concernées pour ces ex-macronistes de la première heure.

Une rupture consommée

Aurélien Taché et Cédric Villani étaient pourtant des hommes forts de la macronie nouvellement installée en 2017. En mai 2020, déjà, ces députés ainsi que trois autres ont marqué une rupture avec le mouvement qui les a fait élire. Ils ont tourné le dos à la majorité en s’associent à 12 autres parlementaires pour créer un groupe parlementaire baptisé « Écologie démocratie solidarité». 

Les deux hommes incarnant l’aile gauche de la majorité présidentielle ont déploré le pouvoir jupitérien, la verticalité du pouvoir imposé par l’exécutif et l’impossibilité de mettre à l’agenda des thématiques sociales et écologiques. Pour Aurélien Taché, soutien de Yannick Jadot lors de l’élection présidentielle, ce nouvel engagement est en tout point lisible. Il s’inscrit dans le cadre d’une cohérence qu’il est difficile de contester et dont témoignent des prises de positions successives et de divergences marquées avec les députés de la majorité.

Mais ce transfert est loin de faire l’unanimité dans le val-d’Oise. D’autres candidats de gauche refusent de s’écarter. Sanaa Saitouli, soutien de Jean-Luc Mélenchon, maintient sa candidature dans cette circonscription qui compte pas moins de 17 autres candidats. 

Cédric Villani a la Nupes honteuse

Cédric Villani a d’abord été exclu de la majorité présidentielle en 2020 après s’être présenté en tant que candidat aux municipales à Paris face à Benjamin Griveaux, pourtant investit par la République en marche. Il est désormais pris entre deux courants contraires dans une circonscription, la 5ème de l’Essone, qui est macroniste à certains endroits et mélenchoniste à certains autres. Tant en campagne sur le terrain que sur le terrain des conviction cet équilibre n’est pas aisément compréhensible pour l’électeur. En effet,  sur les tracts distribués par ses équipes, le visage de Jean-Luc Mélenchon est soigneusement effacé.

Cap à gauche 

Dès le mois de mars 2020 les deux autres députés de la majorité avaient quitté de concert le navire de la République en marche. Le recours à l’article 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites a été le facteur déclencheur de la rupture pour Delphine Bagarry qui créa son propre parti intitulé «Les Nouveaux Démocrates».

Pareillement, le député Hubert Julien-Lafferière, a expliqué sa rupture avec la République en marche par ce qu’il qualifie, dans la presse régionale, de dérive droitière du pouvoir.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.