PARIS : Yoriyas Yassine Alaoui, photographe de 34 ans, lauréat 2019 du Prix des amis de l’Institut du monde arabe (IMA) dans la rubrique « Jeune création contemporaine arabe », est désormais mis à l’honneur par le New York Times sur son compte Instagram et bénéficie d’une médiatisation mondiale grâce à des articles dans la presse (New York Times, The Guardian) et des reportages à la télévision (BBC, National Geographic).
Diplômé en mathématiques, Yoriyas Yassine Alaoui a une passion pour le jeu d’échecs. Il s’intéresse aussi à la danse hip hop et à la chorégraphie. Dans les années 2000, il a fondé, à Casablanca, un groupe de breakdance qui a connu un grand succès à l’échelle internationale. Danseur et chorégraphe, il s’est aussi lancé dans la photographie lors de ses nombreuses tournées dans le monde. L’idée lui vient alors d’associer ses deux passions : la chorégraphie, et à travers elle le mouvement, et la photographie qui, elle, fixe et immortalise des scènes, des visages, des monuments…
« Photographier, c'est comme chorégraphier »
L’artiste explique que le passage de la danse à la photographie s’est fait naturellement. « La danse a influencé ma façon de photographier – rapidité de réaction, rythme, sens du mouvement et des figures, point de vue en contre-plongée hérité du hip-hop. J’ai pris progressivement conscience de cette manière si particulière de faire de la photographie », explique Yoriyas Yassine Alaoui.
Ses photos sont réalisées comme des chorégraphies. L’artiste conçoit en effet ses compositions comme des scènes, il crée les mouvements, choisit le point de vue, définit les perspectives, les prises de vues, la lumière et les acteurs. Résultat, il crée la photo « par et dans le mouvement ».
« Lorsqu’un sujet me paraît intéressant, je prends le temps de le comprendre, de le suivre et de le développer pour raconter une histoire ouverte à différentes interprétations. Je cherche à traduire des situations inattendues, ces moments qui ne se produisent qu’une seule fois », souligne l’artiste.
Le Prix des amis de l’IMA a pour vocation de soutenir les jeunes artistes. Lancé en 2016, il récompense chaque année une figure de la jeune création arabe. Les œuvres des artistes lauréats intègrent de manière pérenne les collections du musée.
Selon la direction de l’Institut, distinguer à travers ce genre de prix le travail de la génération d’artistes arabes de moins de 40 ans, est une étape cruciale pour renforcer la visibilité du monde arabe contemporain sur la scène internationale.