Retour des voyageurs: gare à la surchauffe dans les aéroports parisiens

Les touristes sont de retour et l'été s'annonce radieux dans les aéroports parisiens. (Photo d'illustration AFP. )
Les touristes sont de retour et l'été s'annonce radieux dans les aéroports parisiens. (Photo d'illustration AFP. )
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

Retour des voyageurs: gare à la surchauffe dans les aéroports parisiens

  • L'an dernier, plusieurs accords d'entreprise ont conduit au départ de plus de 1.300 salariés
  • Entre-temps, l'inflation s'est envolée et ADP, qui cherche à recruter autour de 600 personnes pour combler les départs -comme le prévoyaient les accords-, souffre d'un grave manque d'attractivité

PARIS: Les touristes sont de retour et l'été s'annonce radieux dans les aéroports parisiens, mais après deux années de vaches maigres liées à la pandémie, l'ampleur de la reprise fait craindre des problèmes logistiques en raison d'une pénurie de personnels.


En un an, le nombre de passagers a triplé dans les aéroports parisiens. Les chiffres du premier trimestre sont "en phase avec nos prévisions, plutôt dans le milieu haut de la fourchette", s'est réjoui Augustin de Romanet, le patron du Groupe ADP, gestionnaire des installations. Mais côté syndicats, on s'inquiète déjà de cette remontée spectaculaire du trafic.


"Il y a eu des départs massifs [d'employés] et on a des secteurs qui sont très limite", explique Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT ADP.


L'an dernier, plusieurs accords d'entreprise ont conduit au départ de plus de 1.300 salariés. Les salaires ont également été réduits pour permettre au groupe de traverser la crise avec un retour prévu aux niveaux de 2019 "au plus tard en 2024".


Entre-temps, l'inflation s'est envolée et ADP, qui cherche à recruter autour de 600 personnes pour combler les départs -comme le prévoyaient les accords-, souffre d'un grave manque d'attractivité.


"Les plateformes comme Roissy-Charles-de-Gaulle ne sont pas simples d'accès, il faut venir en voiture, donc on en revient au problème du prix de l'essence", explique Daniel Bertone, qui déplore la quasi-suppression des indemnités kilométriques décidée par la direction.


En outre, les horaires sont souvent décalés.

Prévisions sous-estimées 

"Pour l'été, les effectifs ne seront pas au complet", affirme le secrétaire général de la CFE-CGC, Rachid Eddaidj. La pénurie frappe surtout les techniciens de maintenance, chargés de régler les dysfonctionnements sur les passerelles ou dans le tri des bagages.


ADP assure mettre en place de nombreuses actions pour informer les populations des bassins d'emploi entourant les aéroports de l'existence de 4.000 postes à pourvoir sur les plateformes d'Orly et Roissy.


"Effectivement, nous avons des difficultés de recrutement, mais comme toutes les entreprises françaises", a reconnu le DRH du groupe Laurent Gasse. Pour autant, "on est en ligne de marche avec notre plan d'action (...) qui a été calqué sur les prévisions de retour du trafic", a-t-il rassuré.


Mais d'après le président du Syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire (SESA), Jean-Baptiste Thélot, "les prévisions en fin d'année n'étaient pas du tout ce qu'on a aujourd'hui".


Si ADP ne gère pas directement les sas de contrôles des passagers et des bagages, autrement appelés PIF (points d'inspection filtrage), il en a la responsabilité et passe des contrats avec des sociétés privées comme Securitas, Brinks ou ICTS pour garantir un passage le plus fluide possible.

- Pagaille à Schiphol -
Or pour M. Thélot, "la reprise d'activité est bien supérieure à ce qui avait été anticipé", notamment depuis le mois de mars. Il y a un différentiel de 30% entre les prévisions d'ADP et le nombre réel de voyageurs, estime-t-il, et "on se le prend en pleine figure".


D'autant que les processus de recrutement sont longs dans la sûreté aéroportuaire, environ quatre mois pour obtenir tous les agréments. La remontée en charge s'anticipe. "On fait le maximum pour que ça se passe le mieux possible", assure le président du SESA mais là aussi, les entreprises ont du mal à attirer des candidats.


Jean-Baptise Thélot estime le déficit de personnel à entre 300 et 500 agents sur les 5.000 que nécessitent des infrastructures comme les aéroports parisiens.


A Amsterdam Schiphol, le retour soudain des voyageurs a déjà engendré d'énormes problèmes logisitiques. KLM a été contraint d'annuler des dizaines de vols le week-end dernier à la demande des autorités aéroportuaires, submergées par le nombre de passagers. Là aussi il manquerait environ 500 agents de sécurité sur un total de 5.000 nécessaires.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.