Des enfants de Kharkiv rescapés des bombes russes réfugiés en Italie

Viktoria (Vika) Shakshyna, Ukrainienne de 16 ans réfugiée en Italie (au centre) est photographiée à Cusago, une banlieue de Milan, le 14 avril 2022 avec sa famille adoptive. (Miguel Medina / AFP)
Viktoria (Vika) Shakshyna, Ukrainienne de 16 ans réfugiée en Italie (au centre) est photographiée à Cusago, une banlieue de Milan, le 14 avril 2022 avec sa famille adoptive. (Miguel Medina / AFP)
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Publié le Vendredi 29 avril 2022

Des enfants de Kharkiv rescapés des bombes russes réfugiés en Italie

  • Créée en 2010 pour aider les «enfants de Tchernobyl» qui venaient en Italie et ailleurs en Europe pour respirer de l'air pur, l'association «I Bambini dell'Est a étendu ses programmes d'accueil aux jeunes issus d'orphelinats ukrainiens
  • Visage rond, large sourire, Vika ne voit pas son avenir en Ukraine: «ma maison est ici, je veux terminer l'école et aller à l'université», dit-elle dans un italien quasi-parfait

CUSAGO, Italie : «Si je dois mourir, je meurs. Mais j'aurai eu une vie heureuse, j'ai eu la chance de visiter Disneyland à Paris, puis Berlin et la Sicile»: sous les bombes à Kharkiv dans l'est de l'Ukraine, Vika, 16 ans, se remémorait les voyages passés avec sa famille d'accueil italienne.

Quand les sirènes d'alerte anti-aérienne retentissaient, elle se réfugiait dans le souterrain d'une école, où elle s'emmitouflait dans un sac de couchage, cherchant en vain à dormir. Pour tuer le temps, elle initiait ses compagnons d'infortune au Burraco, un jeu de cartes italien.

Le cauchemar a pris fin dans la nuit du 7 mars, à 2h du matin, quand elle a regagné sa chambre remplie de peluches dans la maison de sa famille italienne à Cusago près de Milan, au bout d'un long et éprouvant voyage en train et bus, grâce à l'association «I Bambini dell'Est» (Les Enfants de l'Est).

Créée en 2010 pour aider les «enfants de Tchernobyl» qui venaient en Italie et ailleurs en Europe pour respirer de l'air pur, l'association a étendu ses programmes d'accueil aux jeunes issus d'orphelinats comme Vika.

Dès le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les combats furent intenses à Kharkiv. «On entendait des tirs et des bruits de missiles et on voyait des colonnes de fumée noire. Plein d'immeubles ont été détruits, comme notre cinéma, avec toutes les fenêtres brisées», raconte Vika, encore sous le choc.

- S'échapper de l'orphelinat -

Viktoria Shakshyna venait deux fois par an à Cusago, trois mois en été et un mois en hiver, dès l'âge de neuf ans. Des séjours qui lui permettaient de s'échapper de l'orphelinat à Kharkiv, où étaient placés des enfants retirés à leurs parents pour des problèmes de délinquance, alcool ou précarité.

Visage rond, large sourire, Vika ne voit pas son avenir en Ukraine: «ma maison est ici, je veux terminer l'école et aller à l'université», dit-elle dans un italien quasi-parfait, en fixant de ses yeux bleus sa mère d'accueil, Michela Slomp, une graphiste de 47 ans.

Vika n'était pas née en 1986 quand l'un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé, rejetant dans l'air des millions de radioéléments, équivalents à l'intensité d'au moins 200 bombes d'Hiroshima.

«Nos enfants n'ont pas été directement touchés par la catastrophe, mais il est certain que dans les sols, dans les légumes, il y a toujours des radiations» en Ukraine, explique Federica Bezziccheri, présidente de «I Bambini dell'Est».

Depuis que la guerre a éclaté, son téléphone sonne jour et nuit. A l'autre bout, des familles italiennes qui tentent de joindre désespérément leurs enfants d'accueil, ou alors de jeunes Ukrainiens qui cherchent à s'échapper.

«Nous vivons la guerre en direct. Quand nous appelons les enfants en message vidéo, on entend le bruit des bombardements. Et à la télévision, je reconnais des endroits détruits où nous avons séjourné à Kharkiv», dit-elle, penchée sur son ordinateur dans son appartement à Milan.

-  Creuser des tranchées -

«Les filles racontent qu'il suffit de marcher une centaine de mètres dans la rue pour tomber sur des morts. Et les garçons se sont engagés comme volontaires, ils remplissent des sacs de sable ou creusent des tranchées», détaille-t-elle.

«Certains jeunes disent qu'il vaut mieux risquer d'être blessé ou tué en aidant son pays que de mourir comme des rats dans une cage au sous-sol d'un bâtiment». Pour l'heure, l'association a réussi à acheminer 280 réfugiés en Italie.

La famille italienne de Yana Alieva, 20 ans, l'a fait revenir dès janvier de Kharkiv, avant même le début de l'invasion, dans son appartement à Milan, où un drapeau bleu et jaune de l'Ukraine est suspendu au balcon. «On sentait venir la guerre», dit sa mère d'accueil, Carla Marini, une ingénieure de 56 ans.

«J'ai le coeur brisé, mon monde a disparu, mon petit copain et mes amis ont vécu dans des caves sous les bombes avant de se déplacer dans des zones plus sûres, j'ai peur pour ceux qui sont restés», raconte Yana, qui a été élevée, elle aussi, dans un orphelinat.

Cheveux noirs, traits fins, la jeune Ukrainienne ne cache pas sa colère: avant la guerre, «on était tous unis, Russes et Ukrainiens, comme un seul peuple». Mais maintenant, «ils nous traitent de +nazis+ et on voit qui ils sont vraiment».

Étudiante en lettres, elle est désormais inscrite à l'université Cattolica à Milan. Mais elle compte retourner en Ukraine quand la guerre sera finie et «participer à la reconstruction» de sa ville, pour «la rendre encore plus belle».


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.