Brexit: Johnson exige un "changement fondamental" de l'UE

Le Premier ministre britannique Boris Johnson devant sa résidence officielle, 10, Downing street, à Londres, le 14 octobre (Tolga Akmen/AFP)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson devant sa résidence officielle, 10, Downing street, à Londres, le 14 octobre (Tolga Akmen/AFP)
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Publié le Vendredi 16 octobre 2020

Brexit: Johnson exige un "changement fondamental" de l'UE

  • Le sommet européen de jeudi a donné lieu à un nouveau dialogue de sourds, les 27 exigeant des concessions de Londres, tout en disant vouloir poursuivre les pourparlers
  • « Venez nous voir en cas de changement fondamental d'approche, sinon cela nous va très bien de parler des détails pratiques (d'une sortie sans accord commercial) », a répondu Boris Johnson

LONDRES : Le Premier ministre britannique Boris Johnson a conditionné vendredi la poursuite des négociations commerciales post-Brexit à "un changement fondamental d'approche" de la part des Européens, malgré la menace d'un "no deal" le 1er janvier.

Le sommet européen de jeudi a donné lieu à un nouveau dialogue de sourds, les 27 exigeant des concessions de Londres, tout en disant vouloir poursuivre les pourparlers pour arriver à un accord de libre-échange avant l'année prochaine, quand les règles européennes cesseront de s'appliquer au Royaume-Uni.

"Ils ont abandonné l'idée d'un accord de libre-échange, il ne semble y avoir aucun progrès de la part de Bruxelles donc ce que nous leur disons, c'est: venez nous voir en cas de changement fondamental d'approche, sinon cela nous va très bien de parler des détails pratiques" d'une sortie sans accord commercial, a déclaré Boris Johnson à la télévision britannique.

"Nous devons nous préparer à un arrangement qui ressemble à ce qui a été conclu avec l'Australie", ce qui revient à un "no deal" où les échanges sont régis par les règles de l'Organisation mondiale du Commerce, a-t-il ajouté, relevant qu'il ne reste "plus que dix semaines avant la fin de la période de transition" suivant la sortie de l'UE, effective le 31 janvier dernier.

Après son intervention, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que des négociateurs européens se rendraient à Londres la semaine prochaine "pour intensifier" les discussions.

Bruxelles estime qu'un compromis sur un éventuel accord de libre-échange doit être trouvé d'ici à la fin octobre pour pouvoir être mis en oeuvre en janvier. Mais Boris Johnson avait fait du sommet européen de jeudi une date butoir, estimant que faute de compromis, les deux parties devraient l'"accepter et aller de l'avant".

Les chefs d’État et de gouvernement de l'UE y ont constaté "avec inquiétude que les progrès réalisés sur les questions clés qui intéressent l'Union ne sont toujours pas suffisants pour qu'un accord soit conclu" dans le peu de temps dont disposent encore les deux parties.

Ils ont demandé à ce que Londres fasse "le nécessaire pour rendre un accord possible", semblant durcir leur position par rapport aux échanges survenus plus tôt dans la semaine entre Boris Johnson et Ursula von der Leyen.

La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, était ensuite revenue en partie sur cette déclaration tranchée, appelant à des concessions de part et d'autre pour débloquer les négociations.

Barnier propose de continuer

Mais Londres a été piqué au vif. Le négociateur britannique David Frost s'est dit jeudi soir "déçu" par les demandes européennes et même "surpris que l'UE ne s'engage plus à travailler de manière intensive".

Les pourparlers entre Londres et Bruxelles achoppent toujours sur trois sujets : l'accès pour les Européens aux poissonneuses eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence - malgré de récents progrès - et la manière de régler les différends dans le futur accord.

"Ils veulent continuer à contrôler notre liberté législative et notre secteur de la pêche d'une manière qui est complètement inacceptable", a dénoncé vendredi Boris Johnson.

Le Premier ministre avait déjà affirmé que son pays était prêt à un "no deal", qui marquerait l'introduction brusque de quotas et droits de douanes entre le bloc et le Royaume-Uni, et bloqueraient l'accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs européens.

Le négociateur européen Michel Barnier a cependant assuré jeudi qu'il souhaitait continuer à négocier de manière "intensive" la semaine prochaine à Londres, puis la suivante à Bruxelles.

"J'ai proposé à l'équipe britannique de négocier dans le bref espace de temps qu'il nous reste, de façon à discuter d'un accord jusqu'à fin octobre", a-t-il expliqué, se disant "absolument déterminé à trouver un accord juste".

Michel Barnier "dispose de toute la flexibilité nécessaire pour continuer à négocier", a assuré vendredi matin le Premier ministre irlandais Micheal Martin, dont le pays se trouve en première ligne en cas d'échec.

Le président français Emmanuel Macron a souligné vendredi en fin de matinée qu'un accord sur la relation commerciale post-Brexit nécessitait "des efforts, en particulier (de la part) du Royaume-Uni", après la menace de "no deal" brandie par le Premier ministre Boris Johnson.

"C'est le Royaume-Uni qui a souhaité quitter l'UE", a rappelé M. Macron à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, jugeant que Londres avait "encore plus besoin que nous d'un accord". "Nous achoppons sur tout" avec les Britanniques et pas uniquement sur la pêche, a-t-il ajouté

(AFP)


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.