Au Japon, le roi des cerisiers fait de l'ombre à la diversité

Des gens marchent sur un pont piétonnier au-dessus de la rivière Edo entouré de cerisiers en pleine floraison à Tokyo le 28 mars 2022. (Charly Triballeau/AFP)
Des gens marchent sur un pont piétonnier au-dessus de la rivière Edo entouré de cerisiers en pleine floraison à Tokyo le 28 mars 2022. (Charly Triballeau/AFP)
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Publié le Samedi 23 avril 2022

Au Japon, le roi des cerisiers fait de l'ombre à la diversité

  • Les Somei Yoshino représentent plus de 90% des cerisiers ornementaux plantés au Japon
  • Prisée pour sa pousse rapide, cette variété a conquis tout le Japon lors de l'urbanisation effrénée du pays entre les années 1950 et 1980

YUKI, Japon : Chaque printemps, le Japon s'extasie devant les éclatantes fleurs roses et blanches de ses célèbres cerisiers, ultra-dominés par la variété «Somei Yoshino». Mais cet arbre pose aussi des problèmes, incitant certains à plaider pour davantage de diversité.

La période provoque chaque année une effervescence nationale au Japon, où les médias rivalisent de prévisions sur le calendrier précis de la pleine floraison des cerisiers («sakura») et où les badauds s'adonnent à la coutume festive du «hanami» - l'admiration de leurs fleurs.

Les Somei Yoshino représentent plus de 90% des cerisiers ornementaux plantés au Japon. Leur floraison, qui dure environ une semaine, tend à se déclencher simultanément sur les arbres d'une région donnée car ce sont des clones d'un seul spécimen.

Prisée pour sa pousse rapide, cette variété a conquis tout le Japon lors de l'urbanisation effrénée du pays entre les années 1950 et 1980. Mais elle est aussi plus exposée que d'autres à des maladies et tend à prendre beaucoup de place en grandissant.

«Le secret c'est de planter la bonne variété au bon endroit», estime Hideaki Tanaka, un expert des cerisiers ornementaux qui aimerait davantage de diversité en la matière au Japon.

«Il y a toutes sortes de sakura, pas seulement le Somei Yoshino. Je veux aider à recréer les temps anciens, quand il y avait une grande variété à admirer» avec des périodes de floraison différentes, ajoute-t-il.

Sa ferme horticole à Yuki, dans le département d'Ibaraki (nord-est de Tokyo), présente environ un millier de cerisiers de 400 variétés différentes afin d'inciter les municipalités de tout le pays à envisager des alternatives au Somei Yoshino.

Son exploitation a aussi distribué plus de trois millions de jeunes plants de sakura, dont des Somei Yoshino, mais elle fait désormais la promotion d'une autre variété, le «Jindai Akebono», un cerisier plus résistant aux infections et moins volumineux quand il grandit, le rendant ainsi plus facile à tailler.

- Un lien affectif fort -

Pendant des décennies, d'innombrables Somei Yoshino n'ont pas été correctement taillés, les laissant vulnérables à une infection appelée la «maladie du balai de sorcière», qui forme des grappes de rameaux disgracieux et nuit à la floraison.

Les Somei Yoshino deviennent aussi très grands et très larges, ce qui peut représenter un danger en cas de typhon ou autre catastrophe naturelle au Japon, et leurs racines volumineuses peuvent fissurer les trottoirs.

Malgré tous ces inconvénients, remplacer cette variété reine n'est pas facile pour les municipalités, car les habitants sont souvent très attachés aux cerisiers de leur quartier.

A Kunitachi par exemple, dans la banlieue ouest de Tokyo, la ville a mis trois décennies pour enlever environ 80 Somei Yoshino sur 210 censés être remplacés.

Avec leurs branches étendues, ces arbres forment un tunnel floral que les habitants du quartier veulent préserver. «Des gens avaient emménagé ici pour les admirer», explique Ryusuke Endo, un responsable des services de voirie de Kunitachi.

A Yokohama (sud-ouest de Tokyo), le projet d'abattre 300 cerisiers Somei Yoshino bordant une avenue fréquentée a aussi récemment provoqué un tollé et fait du bruit dans les médias locaux.

«Le Somei Yoshino sera toujours la principale attraction», reconnaît lui-même l'horticulteur Hideaki Tanaka. «Mais j'aimerais aider les communautés à créer d'autres espaces où les gens peuvent admirer toutes sortes de variétés de cerisiers».

A Kunitachi, où la municipalité a commencé à planter des Jindai Akebono, la variété dont M. Tanaka fait la promotion, «les gens commencent à se rendre compte que ces arbres-là sont beaux également», veut croire M. Endo.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.