L'ancien ministre socialiste, Michel Delebarre, est décédé

L'ancien baron PS Michel Delebarre, sept fois ministre et maire de Dunkerque pendant 25 ans, est décédé samedi à Lille à 75 ans (Photo, AFP).
L'ancien baron PS Michel Delebarre, sept fois ministre et maire de Dunkerque pendant 25 ans, est décédé samedi à Lille à 75 ans (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 avril 2022

L'ancien ministre socialiste, Michel Delebarre, est décédé

  • Michel Delebarre a fait son entrée en politique au côté de Pierre Mauroy
  • Né à Bailleul (Nord) le 27 avril 1946, il devient directeur de cabinet de l'ancien maire de Lille, qu'il suit à Matignon, avant d'être nommé ministre du Travail en 1984

LILLE: "Grand serviteur de l’État", au "Panthéon des socialistes du Nord" et "authentique social-démocrate européen": l'ancien baron PS Michel Delebarre, sept fois ministre et maire de Dunkerque pendant 25 ans, est décédé samedi à Lille à 75 ans, salué par une pluie d'hommages.

"Michel Delebarre nous a quittés ce matin", il "aura mené de nombreux projets qui marquent encore notre quotidien", a annoncé le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete sur son compte Facebook.

"Au gré de sa longue carrière, qui l'aura amené à devenir ministre de la République, il aura su tisser un lien de confiance et d'estime réciproque avec les Dunkerquois. En sa mémoire, les drapeaux de Dunkerque seront mis en berne", a ajouté l'édile divers gauche, ancien adjoint de M. Delebarre, à qui il avait ravi la ville en 2014. 

Michel Delebarre était depuis plusieurs mois accueilli dans un Ehpad à Lille, "très affaibli" notamment par un grave diabète, a précisé à l'AFP le sénateur PS du Nord, Patrick Kanner. Ce "bon vivant" qui avait "personnifié Dunkerque", "fait partie du Panthéon des socialistes du Nord", "fidèle jusqu'au bout", a-t-il salué. 

La maire PS de Lille Martine Aubry a pour sa part rendu hommage sur Twitter à une "grande figure de la gauche du Nord, qui a, en tant que Ministre et élu local, porté avec conviction les valeurs du socialisme". 

«Inépuisable chaleur humaine»

Sénateur du Nord de 2011 à 2017 à l'issue d'une longue carrière à l'Assemblée nationale et sept portefeuilles ministériels sous François Mitterrand, Michel Delebarre a fait son entrée en politique au côté de Pierre Mauroy.

Né à Bailleul (Nord) le 27 avril 1946, il devient directeur de cabinet de l'ancien maire de Lille, qu'il suit à Matignon, avant d'être nommé ministre du Travail en 1984 à l'arrivée de Laurent Fabius comme Premier ministre.

Il enchaînera six autres portefeuilles ministériels jusqu'en 1993 (Affaires sociales et Emploi, Transports, Équipement ou encore le premier ministère de la Ville, sous Michel Rocard).

Député pendant une douzaine d'années, et président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais de 1998 à 2001, il a également assumé des responsabilités au sein de l'Union européenne, en tant que président du Parti socialiste européen de 2003 à 2006, et du Comité des régions.  

Ce "grand serviteur de l’Etat" et "farouche décentralisateur", "conjuguait ses éminentes compétences avec une inépuisable chaleur humaine", a réagi François Hollande, saluant sur Twitter un "authentique social-démocrate européen".

«Propension à cumuler»

Ce diplômé de géographie avait été mis en examen en janvier 1997 dans l'affaire des écoutes de l'Élysée, en tant que directeur de cabinet de Pierre Mauroy et à ce titre responsable du groupement interministériel de contrôle (GIC), chargé des "interceptions de sécurité".

Il avait reconnu dans ce cadre avoir autorisé certaines écoutes illégales. Condamné en 2005, il a été dispensé de peine.

Ses opposants à Dunkerque avaient aussi pointé lors de sa défaite en 2014 l'"usure du pouvoir" de cet incontournable responsable politique, lui reprochant sa "propension à cumuler mandats et fonctions diverses" et à "tout contrôler". 

Michel Delebarre s'était alors progressivement retiré de la vie publique, s'en effaçant en 2017 à l'issue de son mandat sénatorial.

M. Delebarre "a eu plusieurs vies, mais toujours avec une ambition, défendre sa Région et ses habitants", a réagi le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand. "Malgré nos différences, nous avons toujours su travailler ensemble dans l’intérêt de nos deux villes et de notre littoral", a aussi relevé la maire ex-LR de Calais Natacha Bouchart. 

Pour l'ancien premier ministre socialiste Manuel Valls, cette figure politique  "conjuguait de grandes qualités: service de l’Etat, ancrage local (...) réformisme de gauche". 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.