SEOUL: Contrairement à ce qu'elle a affirmé, la Corée du Nord n'a pas lancé la semaine dernière de "missile monstre", a affirmé mercredi l'armée sud-coréenne qui a conclu qu'il s'agissait du même missile balistique intercontinental (ICBM) que celui testé par Pyongyang en 2017.
La Corée du Nord a annoncé le 25 mars avoir réussi le tir du plus puissant missile balistique intercontinental du pays, le Hwasong-17.
Ce "missile monstre", capable de porter plusieurs ogives qui suivent une trajectoire indépendante lors de leur rentrée dans l'atmosphère, avait été exhibé pour la première fois en octobre 2020, lors d'un défilé militaire à Pyongyang.
Le ministère sud-coréen de la Défense a indiqué à l'AFP que Séoul et Washington ont pu établir que le missile tiré était en réalité un Hwasong-15, déjà testé en 2017.
"Les services de renseignement américains et sud-coréens ont conclu que ce qui a été tiré le 24 mars était un Hwasong-15", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Défense.
Ces deux types d'ICBM sont potentiellement capables d'atteindre le continent américain.
La Corée du Sud et le Japon avaient chacun de leur côté confirmé que le projectile lancé le 24 mars avaient volé plus haut et plus loin que n'importe quel autre missile lancé jusqu'à présent. Ils ont par la suite relevé des divergences dans le récit de Pyongynag.
La diffusion de cette fausse information était certainement une tentative de Pyongyang de contrecarrer l'échec du lancement d'un projectile 16 mars.
Selon des analystes, le missile lancé ce jour-là était le Hwasong-17, qui aurait explosé peu après son lancement.
Selon le site spécialisé NK News, basé à Séoul, des débris de cet engin sont tombés sur ou à proximité de Pyongyang tandis qu'une boule de fumée rougeâtre zigzaguait dans le ciel.
"Les habitants de Pyongyang ont dû être choqués" par ce tir raté et cela a dû avoir une incidence sur le regard que l'opinion publique porte sur le régime, a déclaré à la presse Ha Tae-keung, député sud-coréen du parti conservateur Pouvoir au peuple.
Les médias d'Etat nord-coréens - Rodong Sinmun et l'agence de presse KCNA - n'avaient pas fait état de cet échec à ce moment-là, contrairement à ce qu'ils font habituellement dans les 24 heures qui suivent un tir.
Les médias se sont vantés de l'essai du 24 mars, la chaîne KCTV diffusant un clip vidéo soigneusement mis en scène censé montrer la réussite du lancement du "missile monstre".
Des analystes ont cependant relevé des anomalies dans la vidéo dont certaines parties ont été truquées.