PARIS: Une dizaine de militantes féministes d'associations de lutte pour l'IVG et les droits des femmes se sont rassemblées dimanche devant le Panthéon à Paris pour demander l'entrée de Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet à 93 ans, dans le célèbre monument, a constaté l'AFP.
«Nous sommes ici en ce jour anniversaire du procès de Bobigny (qui a ouvert la voie à la légalisation de l'avortement en France, NDLR) car Gisèle Halimi, cette avocate et militante infatigable a changé nos vies; parce qu'elle a contribué à changer nos lois et de façon déterminante à écrire notre histoire», a déclaré au porte-voix Danielle Simonnet, conseillère de Paris, en écharpe bicolore.
«Nous souhaitons que cette grande femme entre au Panthéon. Nous sommes ici pour la remercier d'avoir combattu pour notre liberté, pour notre émancipation, et nous souhaitons que la République la remercie», a-t-elle ajouté.
«Aux grandes femmes la matrie reconnaissante !»,«Notre histoire aussi a besoin de parité!» «Contre le racisme, le néocolonialisme, Gisèle on continue!», ont scandé les militantes, alignées, en robes ou tenues noires, debout et portant des pancartes, devant une large banderole noire affichant le hashtag #GisèleHalimiAuPanthéon.
Elles ont rappelé tour à tour le combat de celle qui fut avocate et infatigable combattante pour la cause des femmes et le droit à l'avortement, la criminalisation du viol ainsi que la cause anticoloniale, mais aussi députée et autrice. Paroles et refrains ont retenti en fin de matinée à l'ombre du célèbre monument qui affiche sur son fronton: «aux grands hommes, la patrie reconnaissante».
Claire Charlès pour l'association féministe les Effronté-e-s, a rappelé que «seules cinq femmes pour 73 hommes» reposaient au Panthéon, «ce qui n'est pas le reflet de la réalité car les femmes sont nombreuses à avoir fait l'histoire de France et toutes aussi nombreuses à être restées dans l'ombre».
«Il est temps de rétablir l'équilibre en faveur des femmes mais aussi des racisés et des Français d'Outre-Mer, il est temps de sortir de l'illusion d'une histoire uniquement faite par des hommes blancs», a-t-elle ajouté.
«Deux pétitions», dont l'une a recueilli plus de 32.000 signatures, ont été lancées suite au décès de Gisèle Halimi pour réclamer sa «panthéonisation», a-t-elle rappelé.
«Nombreuses ont été les erreurs du gouvernement à l'égard des femmes, difficiles à pardonner, c'est l'occasion de les réparer, ce que vous ne manquerez-pas de faire en lui accordant cette distinction», a-t-elle estimé à l'adresse d'Emmanuel Macron, «faute d'hommage national» promis par le président début septembre.
Une manifestation en ligne «ouverte à toutes et tous» se déroulait parallèlement à cette action toute la journée de dimanche «pour inonder twitter du hashtag #GisèleHalimiAuPanthéon».