Pékin accusé d'avoir voulu salir un dissident naturalisé américain et candidat au Congrès

L'avocat chinois des droits de l'homme emprisonné Wang Quanzhang à Hong Kong le 29 janvier 2019 (Photo, AFP).
L'avocat chinois des droits de l'homme emprisonné Wang Quanzhang à Hong Kong le 29 janvier 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

Pékin accusé d'avoir voulu salir un dissident naturalisé américain et candidat au Congrès

  • Le dissident est un ancien contestataire de la place Tiananmen, réfugié aux Etats-Unis en 1992 et naturalisé américain
  • Un professeur de 73 ans né en Chine et naturalisé américain, est accusé d'avoir fourni à Pékin des informations sur des militants pro-démocratie

WASHINGTON: Prostituées, gros bras et agent double: les Etats-Unis ont accusé mercredi Pékin de vouloir "faire taire" ses détracteurs installés à l'étranger en usant de coups bas, et d'avoir cherché à salir un dissident naturalisé américain pour faire dérailler sa candidature au Congrès.

Le ministère de la Justice a révélé lors d'une conférence de presse trois dossiers judiciaires distincts qui, selon lui, prouvent "le degré d'agressivité" du gouvernement chinois pour réprimer ses opposants vivant aux Etats-Unis.

Le premier porte sur une campagne de dénigrement visant un ancien contestataire de la place Tiananmen, réfugié aux Etats-Unis en 1992, naturalisé américain et qui, après une carrière dans l'armée américaine, espère décrocher en novembre un siège à la Chambre des représentants.

Si son nom n'est pas livré dans la procédure, il semble s'agir de Yan Xiong, en lice dans la 1ère circonscription de l'Etat de New York.

D'après des documents judiciaires, Qiming Lin, un policier à la retraite soupçonné de travailler pour le ministère chinois de la Sécurité, a recruté un détective privé aux Etats-Unis pour surveiller le candidat et le discréditer.

Le détective avait informé la police fédérale en septembre et leurs échanges ont ensuite été enregistrés. 

Dans des extraits, Qiming Lin explique vouloir faire échouer le candidat avant les primaires démocrates de mai. "Sinon, il sera élu parlementaire et nous ne voulons pas qu'il le soit", explique-t-il à son interlocuteur.

Dans les conversations suivantes, il demande au détective de fouiller son passé à la recherche d'éléments embarrassants, comme "une liaison" ou des malversations financières. "Si vous ne trouvez rien (...), on pourra inventer des choses", ajoute-t-il. Plusieurs scénarios, dont l'un impliquant de recruter une prostituée pour filmer leurs éventuels ébats, sont ensuite envisagés.

"En dernier recours", l'agent évoque la possibilité d'écarter physiquement le dissident, en orchestrant par exemple un accident de voiture. 

A chaque fois, il assure vouloir en référer à d'autres. "Parce que tu connais le Parti communiste... Je ne suis pas le seul à tirer les ficelles...".

Un mandat d'arrêt a été émis contre Qiming Lin, 59 ans, qui se trouve a priori en Chine.

Statue vandalisée

Les Etats-Unis ont en revanche procédé à des arrestations dans deux autres dossiers comparables.

Interpellé mercredi, un professeur de 73 ans, Shujun Wang, né en Chine et naturalisé américain, est accusé d'avoir fourni à la Chine des informations sur des militants pro-démocratie, dont au moins un a ensuite été arrêté à Hong Kong.

Cofondateur d'une organisation new-yorkaise considérée comme critique envers le régime communiste, il est soupçonné d'avoir utilisé "son statut dans la diaspora chinoise" pour recueillir des informations, qu'il livrait ensuite secrètement à quatre agents de Pékin.

Deux autres personnes, Fan "Frank" Liu, chef d'une entreprise de communication de 62 ans, et Matthew Ziburis, un garde du corps de 49 ans, ont été arrêtées mardi à New York. Ils sont accusés d'avoir espionné des opposants chinois installés aux Etats-Unis et d'avoir mené une campagne de diffamation à leur égard en échange d'une rétribution.

Présenté à la justice devant le tribunal fédéral de Brooklyn, Fan "Frank" Liu a été laissé libre, mais sous surveillance électronique et contre paiement d'une caution d'un million de dollars notamment. Les statuts de MM. Wang et Ziburis n'étaient pas encore tranchés.

Selon les documents judiciaires, ils ont notamment essayé de corrompre un agent des impôts pour obtenir les déclarations d'un dissident. Ils ont également comploté pour détruire la statue d'un artiste d'origine chinoise installé à Los Angeles qui avait représenté le président Xi Jinping en coronavirus. Son oeuvre a ensuite été vandalisée.

Les deux hommes agissaient sous les ordres d'un employé d'une entreprise de technologie basé en Chine, Quinang Sun, 40 ans. Inculpé, il n'a pas été arrêté.

Pour les autorités américaines, ces poursuites "reflètent la détermination des Etats-unis à contrer la menace de la Chine, mais pas uniquement". L'Iran, la Russie, la Corée du Nord ou le Bélarus se livrent aussi à ce type de "répression transnationale", a déploré Matthew Olsen, qui dirige les dossiers liés à la sécurité nationale au sein du ministère de la Justice. 

"Nous ne laisserons aucun gouvernement étranger empiéter sur la liberté de parole" des Américains et de ceux qui sont venus vivre aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.


Trump dit que Washington et Téhéran «se rapprochent» d'un accord sur le nucléaire iranien

Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que Washington et Téhéran "se rapproch(ai)ent" d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien, exprimant son optimisme quant à la possibilité d'éviter des frappes militaires sur les sites iraniens. (AFP)
Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que Washington et Téhéran "se rapproch(ai)ent" d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien, exprimant son optimisme quant à la possibilité d'éviter des frappes militaires sur les sites iraniens. (AFP)
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  • "On ne va pas faire de poussière nucléaire en Iran", a affirmé Donald Trump depuis le Qatar, deuxième étape, après Ryad, d'une tournée dans le Golfe qu'il devrait conclure aux Emirats arabes unis.
  • Les prix du pétrole ont immédiatement chuté après les déclarations de Donald Trump, qui a dit fonder son optimisme sur de nouvelles déclarations en provenance d'Iran.

DOHA: Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que Washington et Téhéran "se rapproch(ai)ent" d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien, exprimant son optimisme quant à la possibilité d'éviter des frappes militaires sur les sites iraniens.

"On ne va pas faire de poussière nucléaire en Iran", a affirmé Donald Trump depuis le Qatar, deuxième étape, après Ryad, d'une tournée dans le Golfe qu'il devrait conclure aux Emirats arabes unis.  "Je pense qu'on se rapproche de la conclusion d'un accord", a-t-il ajouté.

Les prix du pétrole ont immédiatement chuté après les déclarations de Donald Trump, qui a dit fonder son optimisme sur de nouvelles déclarations en provenance d'Iran. "Vous avez probablement lu aujourd'hui l'article concernant l'Iran. Ils ont en quelque sorte accepté les conditions", a déclaré Trump.

Le président de la première puissance mondiale n'a pas précisé à quel article il faisait référence.

Mercredi, Ali Shamkhani, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a toutefois déclaré à la chaîne américaine NBC News que l'Iran était prêt à accepter un accord avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, en échange d'une levée immédiate des sanctions.

Selon le site de NBC News, Ali Shamkhani a affirmé que l'Iran s'engagerait à ne jamais fabriquer d'armes nucléaires, à se débarrasser de ses stocks d'uranium hautement enrichi, à n'enrichir l'uranium qu'aux niveaux nécessaires à un usage civil et à autoriser des inspecteurs internationaux à superviser le processus en échange de la levée immédiate de toutes les sanctions économiques à l'encontre de la République islamique.

L'Iran devrait "dire un grand merci" à l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, qui a exhorté le président américain à éviter une action militaire contre le grand voisin de son pays, a ajouté M. Trump.

"L'Iran a beaucoup de chance d’avoir l’émir, car il se bat réellement pour eux. Il ne veut pas que nous infligions un coup violent à l'Iran", a affirmé le président américain.

Donald Trump a opté pour la voie diplomatique avec l'Iran, dans un contexte de menaces israéliennes de frapper des sites nucléaires en Iran, son ennemi juré.


Trump appelle à l'application des sanctions contre l'Iran en pleine négociations sur le nucléaire

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  • "J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale
  • Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens

RIYAD: Le président américain Donald Trump a appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l'Iran, tout en affirmant espérer parvenir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien, dans un contexte d'opposition croissante des Etats-Unis à l'enrichissement de l'uranium par Téhéran.

"Je veux conclure un accord avec l'Iran. Je veux faire quelque chose, si c'est possible", a déclaré Donald Trump pendant un sommet réunissant les six pays du Conseil de Coopération du Golfe à Ryad.

"J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale.

Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales, le rendant caduc.

Il avait également instauré des sanctions drastiques contre tout pays important du pétrole iranien.

Trump a affirmé que ces sanctions secondaires "sont à certains égards encore plus dévastatrices" que les sanctions directes visant l'Iran.

L'administration Trump a déjà tenu quatre rounds de discussions avec l'Iran, alors que le président tente d'éviter une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Lancés le 12 avril, ces pourparlers visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.

Les deux pays ont déclaré que les discussions s'étaient déroulées dans une "atmosphère positive", mais elles ne semblent pas avoir abordé en profondeur les aspects techniques d'un éventuel accord.

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord nucléaire de 2015, alors qu'un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile inquiètent les puissances occidentales.

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, a indiqué qu'il comptait également poursuivre les négociations avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne vendredi en Turquie.


Le pape appelle les chrétiens d'Orient à ne pas «abandonner» leurs terres

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  • Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre"
  • "Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres"

CITE DU VATICAN: Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre".

"Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres", a-t-il affirmé lors d'une audience au Vatican aux participants au jubilé des Eglises d'Orient.