PARIS : Le collectif d'associations Marchons Enfants, dont la Manif pour tous, appelle à manifester samedi dans une soixantaine de villes en France contre le projet de loi bioéthique et en particulier contre l'ouverture de la PMA (Procréation médicalement assistée) à toutes les femmes.
Les organisateurs, qui comptent également l'association anti-IVG Alliance Vita et les associations familiales catholiques (AFC), demandent le retrait du projet de loi bioéthique et protestent contre "la PMA sans père" et la GPA.
Voté le 1er août en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, le projet de loi devrait être adopté définitivement dans les prochains mois.
En raison du coronavirus, les manifestations sont limitées dans plusieurs villes, dont Paris, à 1.000 personnes. "Nous avons anticipé en démultipliant les manifestations", a expliqué la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère. Il y aura ainsi six rassemblements en Ile-de-France, notamment Paris, Versailles et Bondy (Seine-Saint-Denis).
En janvier, des dizaines de milliers de personnes venues de toute la France, opposées à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, avaient manifesté dans la capitale, aux cris de "Liberté, égalité, paternité", à l'avant-veille de l'examen au Sénat du projet de loi sur la bioéthique.
Il y a dans le projet de loi "beaucoup de mesures inacceptables", pour Ludovine de La Rochère. "Avec la PMA sans père et sans motif médical, on détourne la médecine de sa finalité et on prive l'enfant du père toute sa vie et avant même sa conception", a-t-elle dénoncé.
"Il n'y a pas de droit à l'enfant. La médecine n'est pas là pour réaliser nos désirs", a-t-elle poursuivi.
Le texte, qui donne accès à la PMA aux couples de lesbiennes, crée, selon elle, "une filiation invraisemblable". "Si on prétend que deux femmes sont la mère d'un enfant, on ment: l'enfant n'a pas deux mères", a-t-elle critiqué.
La présidente de la Manif pour tous demande "le retrait du projet de loi dans sa version actuelle ou a minima un report car il n'y a aucune urgence à légiférer". "Le gouvernement devrait être entièrement mobilisé sur les questions sanitaires, économiques et sociales".
L'exécutif défend, lui, un texte "équilibré" tandis que les associations LGBT saluent une "avancée historique pour les droits et la liberté des femmes".
Dans une déclaration mardi de la Conférence des évêques, ces derniers ont rappelé "leur inquiétude" sur le projet de loi bioéthique.
"Une société peut-elle être fraternelle lorsqu’elle organise la naissance d'enfants qui n’auront pas de père, tout au plus un géniteur ? Une société peut-elle être fraternelle lorsqu’elle renonce à reconnaître les rôles de la mère et du père", ont-ils interrogé.