« Nous nous battrons jusqu'au bout», jure le président ukrainien devant les députés britanniques

Une photographie publiée par le Parlement britannique montre des députés écoutant le président ukrainien Volodymyr Zelensky leur parler par liaison vidéo en direct à la Chambre des communes, à Londres, le 8 mars 2022. (Photo, AFP)
Une photographie publiée par le Parlement britannique montre des députés écoutant le président ukrainien Volodymyr Zelensky leur parler par liaison vidéo en direct à la Chambre des communes, à Londres, le 8 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 08 mars 2022

« Nous nous battrons jusqu'au bout», jure le président ukrainien devant les députés britanniques

  • Le président ukrainien, en tee-shirt kaki et assis près d'un drapeau ukrainien, a lu son texte devant une chambre des Communes pleine à craquer, écouté avec attention par les députés qui se sont ensuite levés pour une ovation
  • Ce discours faisait écho à celui de Winston Churchill à la Chambre des communes en juin 1940, après que les forces britanniques eurent été forcées de se retirer de France face à l'attaque nazie allemande

LONDRES : "Nous nous battrons jusqu'au bout", a déclaré mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, invoquant l'ancien Premier ministre britannique Winston Churchill, dans une allocution émouvante, par lien vidéo depuis Kiev, devant le parlement britannique.

Le président ukrainien, en tee-shirt kaki et assis près d'un drapeau ukrainien, a lu son texte devant une chambre des Communes pleine à craquer, écouté avec attention par les députés qui se sont ensuite levés pour une ovation.

Depuis le premier jour de l'invasion russe, "nous n'avons pas dormi. Nous nous sommes tous battus pour notre pays, avec notre armée", a-t-il déclaré.

"Nous n'abandonnerons pas et nous ne perdrons pas", a-t-il déclaré, faisant le récit de l'invasion russe jour après jour. "Nous nous battrons jusqu'au bout, en mer, dans les airs. Nous continuerons à nous battre pour notre terre, coûte que coûte, dans les forêts, dans les champs, sur les rives, dans les rues", a-t-il déclaré. 

Ce discours faisait écho à celui de Winston Churchill à la Chambre des communes en juin 1940, après que les forces britanniques eurent été forcées de se retirer de France face à l'attaque nazie allemande.

Tout en remerciant les pays occidentaux pour leurs sanctions contre la Russie, M. Zelensky a noté que l'OTAN n'avait pas accédé à sa demande d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine. "Mais s'il vous plaît, augmentez la pression des sanctions contre ce pays. Et s'il vous plaît, reconnaissez ce pays comme un État terroriste. Et s'il vous plaît, faites en sorte que notre ciel soit sûr", a-t-il supplié.

«Touché le coeur de chacun»

En réponse, le Premier ministre Boris Johnson a déclaré que "jamais auparavant, au cours de tous nos siècles de démocratie parlementaire, la Chambre n'avait écouté une telle allocution".

Le président Zelensky "a touché le cœur de chacun dans cette Assemblée", a-t-il déclaré, promettant que l'Occident était déterminé à poursuivre ses livraisons d'armes à l'Ukraine et ses sanctions envers la Russie.

"Nous emploierons toutes les méthodes que nous pouvons - diplomatiques, humanitaires et économiques - jusqu'à ce que Vladimir Poutine échoue dans cette entreprise désastreuse et que l'Ukraine soit à nouveau libre", a ajouté le dirigeant conservateur.

M. Zelensky s'exprimait peu après l'annonce du gouvernement britannique que le Royaume-Uni allait arrêter d'ici fin 2022 les importations de brut et produits pétroliers russes en réaction à l'invasion de l'Ukraine.

Le président ukrainien s'entretient tous les jours avec des dirigeants occidentaux depuis que la Russie a envahi son pays le 24 février. 

Le 5 mars, il s'est adressé aux élus du Congrès américain par vidéoconférence pour demander une aide financière et des avions de fabrication soviétique dont disposent encore des pays d'Europe orientale et que maîtrisent les pilotes ukrainiens. Le président Zelensky a réclamé à cette occasion un durcissement des sanctions économiques contre la Russie, notamment un embargo sur les importations de pétrole et de gaz russes, ce qu'a décrété mardi le président américain Joe Biden.

Lors de son discours au Parlement britannique, le président ukrainien, qui a été comédien avant de devenir président, a aussi fait référence au dramaturge William Shakespeare.

"La question pour nous maintenant est d'être ou de ne pas être", a-t-il déclaré. "Maintenant, je peux vous donner une réponse définitive : c'est d'être."


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.