La tempête Eunice balaie le nord de l'Europe, faisant au moins huit morts

Des vagues s'écrasent contre la digue de Porthcawl, dans le sud du Pays de Galles, le 18 février 2022 (AFP)
Des vagues s'écrasent contre la digue de Porthcawl, dans le sud du Pays de Galles, le 18 février 2022 (AFP)
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Publié le Samedi 19 février 2022

La tempête Eunice balaie le nord de l'Europe, faisant au moins huit morts

  • Des centaines de vols, trains et ferries ont été annulés dans tout le nord-ouest de l'Europe
  • Près de 140 000 foyers étaient privés d'électricité dans l'après-midi dans le sud-ouest de l'Angleterre et au Pays de Galles

 

LONDRES: La tempête Eunice continue de balayer le nord-ouest de l'Europe samedi matin avec de fortes rafales encore attendues sur les côtes allemandes, laissant dans son sillage d'importants dégâts matériels et au moins huit morts.


Formée en Irlande, la tempête est passée vendredi au-dessus d'une partie du Royaume-Uni puis du nord de la France, du Bénélux avant de poursuivre sa route vers le Danemark et l'Allemagne, dont un gros tiers nord a été placé en alerte rouge jusqu'à samedi matin.


"Il y a un risque de rafales de force tempête violente (niveau 3 sur 4). Rafale maximale: 100-115 km/h", ont prévenu les services météorologiques allemands, mettant en garde contre les risques d'arbres déracinés, de chutes de branches ou encore de toitures endommagées.


"Veuillez en particulier vous tenir à l'écart des bâtiments, des arbres, des échafaudages et des lignes à haute tension. Si possible, évitez de rester à l'extérieur", ont-ils imploré.


Car cette tempête a laissé un spectacle de désolation sur son passage et provoqué d'importantes perturbations.


Des centaines de vols, trains et ferries ont été annulés dans tout le nord-ouest de l'Europe face aux vents d'une force extrême provoqués par Eunice, qui a déferlé moins de 48 heures après la tempête Dudley (au moins six morts en Pologne et en Allemagne).


A ce stade, huit morts ont été recensés à cause d'Eunice.


Aux Pays-Bas, quatre personnes ont été tuées, selon les services d'urgence néerlandais, par des chutes d'arbres ou dans des accidents. A La Haye, des dizaines de maisons ont été évacuées par crainte de l'effondrement du clocher d'une église.


Un homme de 60 ans est mort dans le sud-est de l'Irlande, selon la police.


A Londres, une femme d'une trentaine d'années a été tuée dans l'après-midi par la chute d'un arbre sur la voiture dont elle était passagère, et un quinquagénaire a été tué près de Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre) quand des débris ont heurté le pare-brise du véhicule à bord duquel il se trouvait.


En Belgique, un Canadien de 79 ans qui vivait sur un bateau dans le port de plaisance d'Ypres (ouest) est mort après être tombé à l'eau en essayant de récupérer des objets envolés.

La tempête Eunice déferle sur le nord: des blessés et des dégâts, transports perturbés

Arbres déracinés, toitures arrachées, poids lourds couchés: la tempête Eunice a fait vendredi des blessés graves et d'importants dégâts matériels dans le nord et le nord-ouest de la France, désorganisant aussi l'ensemble des transports.

Dans le Nord, six personnes ont été gravement blessées, et 17 plus légèrement, dans des accidents de la route liés au vent, des chutes ou à cause de chutes de matériaux, ont indiqué les pompiers.

Au Touquet (Pas-de-Calais), un agent municipal a été grièvement blessé par la chute d'un bloc de béton, selon le site internet de la mairie. Des blessés légers ont aussi été recensés dans le Pas-de-Calais et la Somme par les préfectures.

"L'Etat décrétera dans les meilleurs délais l'état de catastrophe naturelle partout où cela s’avérera nécessaire", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 


A 19H00, Météo France a levé la vigilance orange aux vents violents qui concernait cinq départements des Hauts-de-France et de Normandie (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Manche et Seine-Maritime).


A 20H00, 85 000 foyers restaient privés d'électricité dans le Nord et le Pas-de-Calais, après un pic à 170 000 dans l'ensemble des Hauts-de-France à 16H00, au plus fort de la tempête, selon Enedis.


A l'aéroport de Lille-Lesquin, qui souffre de nombreux "petits dégâts", les vols ont été déroutés sur d'autres aéroports et des passagers en provenance de Toulouse sont restés bloqués plusieurs heures dans leur appareil. Des vols ont repris vendredi soir, avec un retour à la normale annoncé pour samedi.


L'une des deux gares de Lille a été fermée en milieu d'après-midi à la suite de chutes de matériaux sur la verrière, ont indiqué les pompiers, et les TGV orientés sur l'autre gare. L'autoroute A25 a été coupée dans le sens Dunkerque-Lille, les autobus et trams mis à l'arrêt à Lille où la circulation des métros était également perturbée.

«Très impressionnant»
Le Pont de Normandie a été fermé par précaution, avant de rouvrir dans la soirée et le trafic de trains régionaux suspendu dans toute la zone impactée, à l'exception de quelques lignes de TER, comme Paris-Amiens, maintenues comme les TGV entre Paris et Lille ou Calais. La reprise normale du trafic est prévue samedi, selon la SCNF.


Le trafic des ferrys avec le Royaume-Uni, suspendu dans la matinée, avait repris en début de soirée mais à un rythme très ralenti, selon la capitainerie du port de Calais.


Parcs et jardins ont été fermés dans de nombreuses localités.


A Wimereux (Pas-de-Calais), des vagues hautes de 4 à 5 mètres ont léché des façades en front de mer, a constaté un journaliste de l'AFP.


Si l'alerte orange à la submersion marine a été levée dès 16H00, Météo France mettait en garde contre "un nouveau renforcement des vents, avec des rafales à 100 à 120 km/h, jusqu'en première partie de nuit" sur les côtes. 


Selon Météo-France, les valeurs de vents ne sont toutefois "pas exceptionnelles" pour la saison.


A Calais, où des vents à 139 km/h ont été mesurés, plusieurs gymnases ont dû être mobilisés pour accueillir des migrants lorsqu'un hangar ouvert à cette fin a été endommagé par la tempête.

Près de 200 km/h 
En Angleterre, une rafale de 196 km/h a été enregistrée sur l'île de Wight, du jamais vu, tandis que d'autres ont été mesurées à plus de 110 km/h dans les terres, y compris à l'aéroport de Londres Heathrow.


Le service météorologique britannique avait émis un niveau d'alerte rouge --le plus élevé-- sur le sud du Pays de Galles et sur le sud de l'Angleterre, dont Londres. C'est la première fois que la capitale britannique atteint ce niveau d'alerte depuis la mise en place de ce système en 2011.


Dans le nord de la France, six personnes ont été gravement blessées --et dix-sept plus légèrement-- dans des accidents de la route liés au vent, des chutes ou à cause de chutes de matériaux.


Les fortes rafales de vent couplées aux marées hautes font craindre des inondations, d'autant que des pluies abondantes étaient attendues pour samedi.


Le trafic des ferries transmanche a été interrompu, des centaines de vols ont été annulés vendredi --plus de 400 dans les aéroports britanniques, selon la société spécialisée Cirium, et la compagnie KLM en a annulé plus de 200 au départ de l'aéroport Schiphol d'Amsterdam--, les transports routiers et ferroviaires ont également été affectés dans plusieurs pays.


Sans compter les coupures d'électricité comme en Irlande, où plus de 80.000 foyers en étaient privés à la mi-journée, selon le réseau local ESB.


En France, des vagues dépassant parfois neuf mètres ont été enregistrées en Bretagne (ouest) ainsi que des rafales de vent atteignant localement 176 km/h au cap Gris-Nez (nord).


Alors que le changement climatique renforce et multiplie de manière générale les événements extrêmes, ce n'est pas si clair pour les vents et les tempêtes (hors cyclones), dont le nombre est très variable d'une année à l'autre.


Le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) paru en août estime, avec seulement un degré de certitude très faible, qu'il pourrait y avoir eu une augmentation du nombre des tempêtes dans l'hémisphère Nord depuis les années 1980.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.