NATIONS-UNIES: L'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a affirmé jeudi que "la Russie se dirigeait vers une invasion imminente" de l'Ukraine en dépit de ses annonces de retrait militaire.
La diplomate a précisé avoir demandé au secrétaire d'Etat Antony Blinken de venir participer à une réunion sur l'Ukraine du Conseil de sécurité de l'ONU prévue de longue date jeudi matin à New York, présidée par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, et à laquelle participera aussi un ministre adjoint britannique chargé de l'Europe, James Cleverly.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a mis en garde jeudi contre une provocation de Moscou pour justifier une intervention militaire en Ukraine après des informations "troublantes" sur des accusations mutuelles de bombardements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses.
"Nous avons vu les informations sur les bombardements et c'est certainement troublant. Nous sommes encore en train de rassembler les détails. Nous disons depuis un certain temps que les Russes pourraient faire quelque chose comme ça pour justifier un conflit de type militaire", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion avec ses homologues de l'Alliance au siège de l'Otan à Bruxelles.
Sur sa route vers la conférence sur la sécurité organisée en fin de semaine à Munich, le secrétaire d'Etat vient à l'ONU "pour faire comprendre au monde que nous faisons tout notre possible pour empêcher une guerre", a précisé à des journalistes l'ambassadrice américaine, elle-même au rang de ministre comme membre du cabinet de Joe Biden.
"Notre objectif est de transmettre la gravité de la situation" car "c'est un moment crucial", a souligné Linda Thomas-Greenfield. Antony Blinken va "signaler notre engagement intense envers la diplomatie, offrir et souligner la voie vers la désescalade", a-t-elle aussi dit.
Les Américains ont constaté avec inquiétude mercredi que la Russie poursuivait l'escalade tout en affirmant avoir entamé une désescalade, a déclaré un haut responsable du département d'Etat à des journalistes, évoquant une similitude avec la phase qui avait précédé l'incursion de Moscou en Géorgie en 2008.