La première présidente du Honduras veut fonder «un Etat socialiste et démocratique»

«L'État du Honduras a été mené à la faillite durant ces dernières douze années» de gestion par la droite, a asséné la cheffe de l'Etat dans son discours d'investiture. (Photo, AFP)
«L'État du Honduras a été mené à la faillite durant ces dernières douze années» de gestion par la droite, a asséné la cheffe de l'Etat dans son discours d'investiture. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

La première présidente du Honduras veut fonder «un Etat socialiste et démocratique»

  • La nouvelle présidente de gauche a prêté serment en présence de Luis Redondo, qu'elle a reconnu comme président du Parlement,
  • Elle a promis que jusqu'à la fin de son mandat en 2026, elle concentrera ses efforts sur «l'éducation, la santé, la sécurité et l'emploi»

TEGUCIGALPA : Xiomara Castro a prêté serment jeudi, devenant ainsi la première présidente du Honduras, pour un mandat de quatre ans, et a promis devant une foule enthousiaste de fonder "un Etat socialiste et démocratique".

La nouvelle présidente de gauche a prêté serment en présence de Luis Redondo, qu'elle a reconnu comme président du Parlement, faisant fi de la crise ouverte il y a six jours par deux factions rivales de son parti Libre et qui a donné lieu à des scènes de pugilat à la tribune de l'Assemblée. 

"L'État du Honduras a été mené à la faillite durant ces dernières douze années" de gestion par la droite, a asséné la cheffe de l'Etat dans son discours d'investiture devant la foule massée dans le Stade national de Tegucigalpa. 

"Je le reçois en banqueroute", s'est-elle indignée en soulignant que "le pays doit savoir ce qu'ils (ses prédécesseurs) ont fait de l'argent". La dette publique du Honduras s'élève à 17 milliards de dollars.

La présidente a promis que jusqu'à la fin de son mandat en 2026, elle concentrera ses efforts sur "l'éducation, la santé, la sécurité et l'emploi".

Mais la controverse au sein de son parti, où les deux groupes rivaux ont élu deux présidents de deux Parlements concurrents, fait peser l'incertitude sur sa capacité à mettre en œuvre son programme de transformation du Honduras.

Pour réformer le pays, gangréné par la corruption et l'influence des narco-trafiquants qui ont infiltré l'Etat jusqu'à son plus haut niveau, Mme Castro a besoin du Parlement où son parti et ses alliés n'y disposent pas de la majorité.

La crise parlementaire a éclaté quand des dissidents de Libre ont refusé d'honorer un accord entre leur parti et des alliés d'un autre parti de gauche, dont le soutien a été déterminant dans la victoire de Mme Castro lors du scrutin de novembre.

Dénouer la crise parlementaire

M. Redondo, qui a ceint la présidente de l'écharpe bleu et blanc, symbole de sa fonction, avait ouvert quelques heures avant une session de "son" Parlement, dans le bâtiment officiel, tandis que le président de l'assemblée concurrente, Jorge Calix, gardait le silence.

Dans une tentative pour dénouer la crise, la présidente élue avait offert mercredi soir un haut poste dans son gouvernement à M. Calix, qui a bénéficié des voix de députés de l'opposition de droite pour se faire élire comme président de l'assemblée concurrente.

Le dissident a remercié sur Twitter pour "l'honneur" qui lui est fait et a promis une "réponse rapide". Mais celle-ci se fait attendre.

La vice-présidente américaine Kamala Harris, le roi d'Espagne Felipe VI et le vice-président taïwanais William Lai, notamment, ont assisté à la cérémonie.

Mme Castro a été qualifiée de "communiste" par ses adversaires durant la campagne, mais "les Etats-Unis ont compris qu'elle ne représente pas une gauche radicale", estime le sociologue Eugenio Sosa, de l'Université Nationale du Honduras.

"Il y a un virage à gauche (...) ils veulent maquiller ça avec l'arrivée de la vice-présidente Kamala Harris, mais en réalité ils sont très engagés avec le Venezuela", a dénoncé David Chavez, le chef du Parti National (droite), désormais dans l'opposition.

La vice-présidente américaine Kamala Harris a encouragé la nouvelle présidente du Honduras Xiomara Castro à lutter contre la corruption, considérée comme l'une des causes de l'émigration massive d'habitants d'Amérique centrale vers les Etats-Unis.

Mme Harris a été la première à rencontrer la nouvelle présidente après avoir assisté à la cérémonie d'investiture.

"La vice-présidente (Kamala) Harris a accueilli positivement la priorité donnée par la présidente (Xiomara) Castro à la lutte contre la corruption et l'impunité, y compris son intention de demander l'aide des Nations unies pour mettre sur pied une commission internationale contre la corruption", selon une note distribuée à la presse par le bureau de Mme Harris.

Dans son discours d'investiture, la nouvelle présidente a avancé que 74% des près de 10 millions d'habitants du pays vivent en dessous du seuil de pauvreté (59% selon les chiffres officiels, 71% selon une ONG hondurienne).

"Ce chiffre à lui seul explique les caravanes de milliers de personnes qui fuient vers le nord, vers le Mexique et les Etats-Unis, à la recherche (...) d'une manière de subsister, même au risque de leur vie", a déclaré Mme Castro.

La violence des gangs, qui fait du Honduras l'un des plus dangereux au monde (près de 40 meurtres pour 100 000 habitants), pousse aussi à émigrer des habitants terrorisés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.