La désinformation sur les vaccins a rendu les enfants vulnérables à l'Omicron

Une élève de classe primaire, Rihanna Chihuaque, sept ans, reçoit un vaccin contre la covid-19 à l'Institut Arturo Velasquez le 12 novembre 2021 à Chicago, Illinois. (Photo, AFP)
Une élève de classe primaire, Rihanna Chihuaque, sept ans, reçoit un vaccin contre la covid-19 à l'Institut Arturo Velasquez le 12 novembre 2021 à Chicago, Illinois. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 janvier 2022

La désinformation sur les vaccins a rendu les enfants vulnérables à l'Omicron

  • Peur que les sérums aient été développés trop vite, rumeurs sur un impact des injections sur la fertilité
  • Wassim Ballan, médecin au Phoenix Children's Hospital, assure que combattre la désinformation fait désormais partie de son métier

WASHINGTON : La Covid-19 a causé des décès en cascade chez les adultes américains pendant deux ans, épargnant largement les enfants, mais la propagation éclair du variant Omicron a conduit à des records d'infections et hospitalisations pédiatriques, la désinformation autour des vaccins accentuant les risques encourus.

Peur que les sérums aient été développés trop vite, rumeurs sur un impact des injections sur la fertilité... Wassim Ballan, médecin au Phoenix Children's Hospital, assure que combattre la désinformation fait désormais partie de son métier.

"Malheureusement, la plupart du temps quand on discute avec une famille de ces choses-là, l'enfant est déjà à l'hôpital", déplore-t-il.

Les parents doivent comprendre que les vaccins sont "l'outil le plus important pour se protéger", dit-il, en particulier pour éviter des formes graves de la maladie, comme le syndrome inflammatoire multisystémique chez l'enfant (MIS-C), une complication rare et dangereuse qui ne se déclenche que plusieurs semaines après l'infection.

Seuls 27% des enfants âgés de 5 à 11 ans ont reçu une première dose de vaccin aux Etats-Unis tandis que les hospitalisations pédiatriques ont atteint un record de 914 par jour en janvier, une hausse spectaculaire par rapport au pic précédent de 342 en septembre 2021.

Une protection dans l'utérus

La première semaine de janvier 2022, le Texas Children's Hospital à Houston a enregistré douze bébés en soins intensifs avec la Covid-19.

Les nourrissons sont trop jeunes pour recevoir le vaccin, mais Kathryn Gray, docteure au Brigham and Women's Hospital à Boston, assure que de plus en plus des recherches indiquent que la vaccination durant la grossesse mène à une transmission d'anticorps aux bébés, leur conférant une protection temporaire.

De nombreuses femmes enceintes sont néanmoins hésitantes à se faire immuniser car elles ont été exclues des essais cliniques initiaux.

La Dr Gray fait partie des professionnels surveillant l'évolution de la situation.

"Pour le moment, il n'y a pas eu de signaux d'alarme" dans les données, dit-elle, ajoutant assurer en "toute confiance" à ses patientes que se faire vacciner durant leur grossesse est sûr pour la mère et le bébé.

Les autorités sanitaires à travers le monde ont le même discours mais le manque initial de données continue à être exploité par les opposants aux vaccins sur les réseaux sociaux.

Des publications sur Facebook et Twitter prétendent que les cas d'enfants morts-nés ont grimpé depuis que les femmes enceintes se font vacciner, bien que le manque de protection contre le virus soit un risque bien plus grand.

Selon les épidémiologistes Carla DeSisto et Sascha Ellington, des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), sur 1,2 million de naissances aux Etats-Unis, les données n'ont pas suggéré "de preuves que le taux de mortinatalité a été plus élevé pendant la pandémie".

Leurs travaux ont en revanche révélé les risques pour une femme enceinte à contracter la Covid-19.

"Par rapport aux personnes enceintes sans Covid-19, les personnes enceintes avec la Covid ont plus de chances de développer une grossesse avec une issue dangereuse, notamment des naissances prématurées ou de bébés morts-nés", soulignent les chercheuses.

«Lait non-vacciné»

L'allaitement a lui aussi été la cible de désinformation, avec des publications alléguant que des bébés avaient développé des éruptions cutanées ou étaient morts après avoir été nourris par une mère vaccinée.

L'association de périnatalogie Society for Maternal-Fetal Medicine a pourtant recommandé la vaccination aux personnes allaitantes et indique qu'il n'y a aucune raison d'arrêter l'allaitement après avoir été vaccinée.

Les fausses informations prolifèrent dans des groupes privés sur Facebook où des parents échangent et vendent du lait maternel, ont expliqué des modérateurs à l'AFP.

Sur la page de l'un de ces groupes qui compte plus de 10 500 abonnés, une mère new-yorkaise, Bethany Bristow, a repéré des demandes de "lait non-vacciné". Avec d'autres modérateurs, elle a décidé d'interdire ce type de requêtes.

Au contraire, des études ont dévoilé que le lait de mères vaccinées avait certains avantages, selon Laura Ward, co-directrice du centre pour l'allaitement médical au Cincinnati Children's Hospital.

"Des anticorps ont été détectés dans le lait maternel de femmes vaccinées allaitantes. Cela signifie que les nourrissons allaités pourraient avoir une certaine protection contre la Covid-19 si leur mère a reçu le vaccin", note-t-elle.

"Les inquiétudes ou les zones d'ombre au sujet des vaccins sont éclipsées par les risques encourus par la Covid", renchérit la docteure Kathryn Gray.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.