ISLAMABAD: Un policier a été tué et deux autres blessés lundi soir lors d'une fusillade avec des talibans pakistanais à Islamabad, un incident rarissime ces dernières années dans la capitale, a-t-on appris de source officielle.
La fusillade a éclaté quand deux militants du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), armés et à moto, ont ouvert le feu sur un poste de contrôle de la police à Islamabad.
"Un policier a été tué et deux autres ont été blessés", a annoncé la police dans un communiqué, ajoutant que les deux assaillants avaient été tués.
Le TTP, qui fait un retour en force ces derniers mois, galvanisé par l'arrivée au pouvoir des talibans en août en Afghanistan, a revendiqué l'attaque.
Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Sheikh Rashid Ahmed, a mis en garde contre la possibilité de nouvelles attaques dans la capitale, placée sous forte surveillance policière en raison de la présence de dizaines d'ambassades étrangères et où la sécurité s'était améliorée ces dernières années.
"C'est le signe que les activités terroristes ont commencé à Islamabad", a-t-il déclaré à la presse. "C'est le premier incident terroriste de cette année et nous devons rester vigilants."
Le TTP, un mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes, a plongé le Pakistan dans une période d'intenses violences après sa formation en 2007.
Né dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais, à la frontière avec l'Afghanistan, le TTP a tué en moins d'une décennie des dizaines de milliers de civils pakistanais et membres des forces de sécurité.
L'une de ses pires atrocités, qui a durablement marqué la conscience nationale pakistanaise, fut le massacre d'environ 150 personnes, essentiellement des élèves, à Peshawar en décembre 2014.
Une opération militaire lancée par l'armée pakistanaise en 2014 a permis de chasser des zones tribales le groupe, déjà amoindri par les tirs de drones américains, les divisions internes et les ralliements au groupe jihadiste Etat islamique.
Mais, sous une nouvelle direction, le TTP s'est redressé à partir de l'été 2020 en ralliant à lui une dizaine de factions dissidentes. Il a depuis multiplié les attaques au Pakistan, moins meurtrières que par le passé, principalement contre les forces de sécurité.
Le gouvernement pakistanais avait conclu une trêve d'un mois avec le TTP en fin d'année dernière, mais celle-ci a pris fin le 9 décembre, aucune avancée n'ayant eu lieu dans les négociations de paix.