Stewart Rhodes, le chef d'extrême droite prêt à lancer une «guerre civile» aux Etats-Unis

Photo de réservation publiée par le comté de Collin le 13 janvier 2022 montrant Elmer Stewart Rhodes, III. Rhodes, le fondateur du groupe d'extrême droite Oath Keepers, le 6 janvier 2021. (Photo, AFP)
Photo de réservation publiée par le comté de Collin le 13 janvier 2022 montrant Elmer Stewart Rhodes, III. Rhodes, le fondateur du groupe d'extrême droite Oath Keepers, le 6 janvier 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 15 janvier 2022

Stewart Rhodes, le chef d'extrême droite prêt à lancer une «guerre civile» aux Etats-Unis

  • L'accusation de «sédition», très rarement utilisée et passible de 20 ans de prison, va plus loin
  • Selon l'acte d'accusation, il dépense des milliers de dollars pour acheter des armes, qu'il stocke près de Washington, et organise le transport de militants dans la capitale

WASHINGTON: Stewart Rhodes, inculpé de "sédition" pour son rôle dans l'attaque sur le Capitole, illustre le glissement de l'extrême droite américaine, passée de l'opposition au gouvernement fédéral à la défense farouche et en armes de Donald Trump.


Arrêté jeudi, le fondateur du groupe radical des "Oath Keepers", 56 ans, a comparu vendredi devant un juge fédéral au Texas, qui a ordonné son maintien en détention provisoire. 


La justice l'accuse d'avoir comploté "en vue d'empêcher le transfert pacifique du pouvoir", en usant de moyens violents contre le siège du Congrès, le 6 janvier 2021. 


"Il s'était créé une sorte de personnage mythologique: il se voyait comme une sorte de figure historique et en quelque sorte, ça a eu lieu", a réagi sur CNN son épouse Tasha Adams, qui se bat depuis 2018 pour obtenir le divorce d'un homme, selon elle, "dangereux".


Stewart Rhodes a un parcours atypique: enrôlé dans l'armée après le lycée, il retrouve vite la vie civile après un mauvais saut en parachute. Autre accident: en 1993, il se blesse avec un pistolet et perd son oeil gauche. Il porte depuis un bandeau noir distinctif.


Après avoir renoué avec les études, vivant grâce au salaire de strip-teaseuse de son épouse, il décroche un diplôme de droit de la prestigieuse faculté de Yale, mais s'établit dans le Nevada, loin des grands cabinets d'avocats rémunérateurs. 


Férocement opposé à un Etat fédéral jugé oppressif, il écrit sur des blogs libertariens et participe en 2008 à la campagne présidentielle du chef de file de ce mouvement, Ron Paul.

En armes 
Après la victoire de Barack Obama, Stewart Rhodes forme son propre mouvement. Son objectif: recruter des hommes et femmes dotés d'une expérience militaire ou policière, prêts à "tenir leur serment" ("keep their oath", en anglais) de "défendre la Constitution contre tout ennemi étranger ou intérieur".


A l'époque, il s'agit de protéger les libertés individuelles - comme le port d'armes - contre le pouvoir fédéral. Stewart Rhodes martèle qu'il ne s'agit pas d'une "milice", que la violence ne doit être utilisée qu'en dernier recours.


Peu à peu, un glissement s'amorce. Il crée des équipes avec des entraînements paramilitaires. En 2014 et 2015, elles sont notamment déployées dans l'ouest près de propriétaires de ranchs en conflit armé avec le gouvernement.


Autre virage en 2016. Comme d'autres mouvements radicaux, les Oath Keepers - qui comptent désormais quelques milliers de membres - sont galvanisés par l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, dont ils partagent les thèses complotistes, notamment sur l'existence d'un "Etat profond" qui serait secrètement piloté par des élites.


Vêtus d'uniformes militaires et en armes, ils sortent au grand jour en 2020 lors des manifestations contre les restrictions imposées pour endiguer la pandémie, puis lors de la vaste mobilisation antiraciste de l'été pour, disent-ils, protéger les commerces des pillages.

«Guerre civile»
Conquis par Donald Trump, Stewart Rhodes s'affiche à des meetings pour sa réélection et refuse, après le scrutin, de reconnaître sa défaite.


"On ne pourra pas s'en sortir sans une guerre civile", écrit-il en novembre à ses partisans, avant d'entamer les préparatifs pour bloquer le transfert du pouvoir. Pour lui, il s'agit de "patriotisme".


Selon l'acte d'accusation, il dépense des milliers de dollars pour acheter des armes, qu'il stocke près de Washington, et organise le transport de militants dans la capitale, où le 6 janvier 2021, les élus du Congrès doivent certifier la victoire du démocrate Joe Biden.


Le Jour J, par messagerie cryptée, il donne ses ordres, sans entrer lui-même dans le Capitole. "Il est très bon pour faire prendre tous les risques aux autres", a commenté sa femme dans le Los Angeles Times.


Cela n'aura pas suffi à le protéger de la justice. Inculpé de "sédition" avec dix autres Oath Keepers, le chef le plus lourd retenu à ce stade, il encourt jusqu'à 20 ans de prison.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.