Inde: une « héritière » d'une dynastie impériale revendique la propriété d'un palais

Sur cette photo prise le 22 décembre 2021, une photo du dernier empereur moghol d'Inde Bahadur Shah Zafar est conservée à l'intérieur de la maison de Sultana Begun à Kolkata.(AFP)
Sur cette photo prise le 22 décembre 2021, une photo du dernier empereur moghol d'Inde Bahadur Shah Zafar est conservée à l'intérieur de la maison de Sultana Begun à Kolkata.(AFP)
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Publié le Jeudi 30 décembre 2021

Inde: une « héritière » d'une dynastie impériale revendique la propriété d'un palais

CALCUTTA : Depuis son minuscule appartement d'un bidonville de Calcutta, Sultana Begum, 68 ans, se bat pour obtenir la propriété d'un palais impérial, se prévalant d'être une héritière de la dynastie qui a fait bâtir le Taj Mahal.

Parmi ses modestes biens, le plus précieux est sans nul doute son acte de mariage avec Mirza Mohammad Bedar Bakht qui affirmait être l'arrière-petit-fils du dernier souverain de l'empire musulman moghol.

"Pouvez-vous imaginer que les descendants des Empereurs qui ont construit le Taj Mahal vivent aujourd'hui dans une immense pauvreté?", pointe cette sexagénaire qui, depuis la mort de son époux en 1980, vit dans le plus grand dénuement.

Mais depuis une décennie, un seul objectif l'anime: faire reconnaître son statut impérial et obtenir une indemnité financière en conséquence.

Tenace, Mme Begum a intenté une action en justice pour faire reconnaître qu'elle est la propriétaire légitime du Fort Rouge de New Delhi. Cet immense palais-fort du XVIIe siècle, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, représente l'apogée de la créativité moghole. 

"J'espère obtenir justice (...) Quand quelque chose appartient à quelqu'un, il faut le lui rendre", affirme-t-elle.

Sa cause, soutenue par des militants, repose sur le postulat que la lignée de son défunt mari remonte à Bahadur Shah Zafar, dernier empereur moghol d'Inde. 

Lors du couronnement de ce dernier en 1837, le pouvoir des Moghols se limitait à New Delhi et sa périphérie, après notamment la colonisation de l'Inde par les Britanniques.

Symbole d'indépendance 

Vingt ans plus tard, quand éclate la première guerre d'indépendance contre la Compagnie anglaise des Indes orientales, les mutins désignent Bahadur Shah Zafar chef de cette insurrection. 

L'Empereur, qui était plus enclin à écrire des poèmes qu'à faire la guerre, savait ce soulèvement voué à l'échec. En un mois, l'armée britannique avait encerclé Delhi et écrasé la révolte, exécutant les dix fils survivants de Zafar Bahadur Shah en dépit de sa reddition.

L'Empereur avait alors été exilé vers la Birmanie, où il était mort cinq ans plus tard en captivité et dans une grande misère.

De nombreux bâtiments du Fort Rouge avaient été démolis dans les années qui avaient suivi ce soulèvement et le palais était tombé en ruine avant que les autorités coloniales n'ordonnent sa rénovation au début du XXe siècle.

Depuis, il est le symbole de l'indépendance de l'Inde. Le 15 août 1947, jour de l'indépendance du pays, le Premier ministre Jawaharlal Nehru avait hissé le drapeau national depuis la porte principale du fort, une cérémonie désormais annuelle.

La procédure engagée par Mme Begum repose sur le fait que, selon elle, le gouvernement indien occupe illégalement ce palais dont elle aurait dû hériter.

La semaine dernière, la Haute Cour de Delhi a rejeté sa demande, la qualifiant d'"immense perte de temps", sans pour autant se prononcer sur la légitimité de sa revendication en tant que descendante d'une monarchie. 

« Justice sera faite »

Le tribunal a notamment estimé que ses avocats ne sont pas parvenus à justifier la raison pour laquelle une telle affaire n'a pas été portée en justice par les descendants de Bahadur Shah Zafar au cours des 150 ans qui se sont écoulés depuis son exil.

Son avocat, Vivek More, a affirmé à l'AFP qu'il entend "déposer une requête devant une instance supérieure afin de contester l'ordonnance". 

La sexagénaire n'a jamais connu les ors d'un palais, même lorsqu'elle vivait avec son mari qu'elle a épousé en 1965 à l'âge de 14 ans. Il avait 32 ans de plus qu'elle. Devin de profession, il n'a jamais pu subvenir financièrement aux besoins de sa famille.

"La pauvreté, la peur et le manque de ressources l'ont poussé au bord du gouffre", explique à l'AFP Mme Begum, qui vit avec l'un de ses petits-enfants dans un minuscule deux pièces d'un bidonville. Elle partage une cuisine commune et se lave à un robinet situé dans la rue.

Pendant des années, elle a tenu un petit magasin de thé, mais il a été démoli afin d'élargir une route. Désormais, elle survit avec 6.000 roupies (71 euros) par mois.

Mais elle n'a pas perdu l'espoir d'être un jour reconnue comme la légitime héritière de cette lignée impériale et du Fort Rouge. 

"J'espère qu'aujourd'hui, demain ou dans dix ans, j'obtiendrai ce à quoi j'ai droit", dit-elle. 

"Si Dieu le veut, je le récupérerai... Je suis certaine que justice sera faite".


Trump appelle à l'application des sanctions contre l'Iran en pleine négociations sur le nucléaire

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  • "J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale
  • Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens

RIYAD: Le président américain Donald Trump a appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l'Iran, tout en affirmant espérer parvenir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien, dans un contexte d'opposition croissante des Etats-Unis à l'enrichissement de l'uranium par Téhéran.

"Je veux conclure un accord avec l'Iran. Je veux faire quelque chose, si c'est possible", a déclaré Donald Trump pendant un sommet réunissant les six pays du Conseil de Coopération du Golfe à Ryad.

"J'exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d'imposer à l'Iran", a poursuivi le président de la première puissance mondiale.

Il n'est pas clair à quelles sanctions M. Trump faisait référence en parlant de celles qu'il venait "d'imposer", mais l'administration américaine a récemment sanctionné plusieurs entités liées à l'industrie pétrolière et au programme nucléaire iraniens.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales, le rendant caduc.

Il avait également instauré des sanctions drastiques contre tout pays important du pétrole iranien.

Trump a affirmé que ces sanctions secondaires "sont à certains égards encore plus dévastatrices" que les sanctions directes visant l'Iran.

L'administration Trump a déjà tenu quatre rounds de discussions avec l'Iran, alors que le président tente d'éviter une attaque militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Lancés le 12 avril, ces pourparlers visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.

Les deux pays ont déclaré que les discussions s'étaient déroulées dans une "atmosphère positive", mais elles ne semblent pas avoir abordé en profondeur les aspects techniques d'un éventuel accord.

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord nucléaire de 2015, alors qu'un taux de 90% est nécessaire pour un usage militaire. Ses stocks de matière fissile inquiètent les puissances occidentales.

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, a indiqué qu'il comptait également poursuivre les négociations avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne vendredi en Turquie.


Le pape appelle les chrétiens d'Orient à ne pas «abandonner» leurs terres

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  • Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre"
  • "Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres"

CITE DU VATICAN: Le pape Léon XIV a appelé mercredi les chrétiens d'Orient à ne pas "abandonner" leurs terres, demandant pour eux "tous les droits nécessaires à une existence sûre".

"Je voudrais remercier (...) les chrétiens – orientaux et latins – qui, surtout au Moyen-Orient, persévèrent et résistent sur leurs terres, plus forts que la tentation d'abandonner ces terres", a-t-il affirmé lors d'une audience au Vatican aux participants au jubilé des Eglises d'Orient.


Séisme de magnitude 4,4 près de Naples, ni blessés ni dégâts

Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
Les pompiers contrôlent la tour de l'église Sant'Anna à Bagnoli près de Naples, suite à un tremblement de terre de magnitude 4,4, le 13 mars 2025. (AFP)
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  • Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79
  • Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma

ROME: Un séisme de magnitude 4,4 a frappé mardi à la mi-journée la zone des Champs Phlégréens, près de Naples, où il a été ressenti dans le centre historique de cette métropole portuaire du sud de l'Italie mais sans faire de blessés ou causer de dégâts.

La secousse a été enregistrée à 12H07 (10H07 GMT), à trois kilomètres de profondeur, selon l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été ressentie dans les quartiers de Pozzuoli et du Vomero du centre de Naples, faisant sortir des habitants dans la rue. Deux lignes de métro ont été suspendues, selon RaiNews.

Cette secousse a été précédée et suivie de secousses de moindre ampleur, notamment un tremblement de terre de magnitude 3,5 un quart d'heure après le séisme principal.

La zone volcanique des Champs Phlégréens, où résident quelque 500.000 personnes, a déjà été touchée par plusieurs séismes ces dernières années. Le dernier épisode majeur en date, le 13 mars, était déjà de magnitude 4,4, de même qu'une autre secousse en mai 2024.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs Plégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.