PARIS: Le pass vaccinal, qui devrait bientôt imposer aux Français d'être vaccinés contre le Covid pour accéder à de nombreux lieux, vise à presser les non-vaccinés "indifférents" plutôt qu'à convaincre les sceptiques, a expliqué mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
"Il y a encore cinq millions de Français (éligibles) qui ne sont pas vaccinés" contre la Covid, a résumé M. Véran, en présentant aux députés le projet de loi qui doit mettre en place dès le 15 janvier un pass vaccinal.
Celui-ci doit succéder à l'actuel pass sanitaire. Le principe est le même: il faut en disposer pour entrer dans de nombreux lieux, comme les restaurants, les cinémas ou les trains des grandes lignes.
Mais, contrairement au pass sanitaire qui autorisait l'accès à ces lieux en cas de test négatif récent, la version "vaccinale" obligera les Français à forcément avoir été vaccinés, tout en tenant compte d'éventuelles infections passées.
Selon le gouvernement, c'est un choix nécessaire pour étendre encore plus loin la vaccination dans la population, afin notamment de limiter la propagation du virus dans un contexte marqué par l'arrivée du variant Omicron, particulièrement contagieux.
"Il y a vraiment peu de chances que vous puissiez passer cette fois ci entre les gouttes", a déclaré M. Véran en s'adressant aux non-vaccinés.
Mais, parmi ces derniers, les situations sont différentes et M. Véran a distingué trois cas de figures.
D'abord, les Français "qui sont loin de tout", comme beaucoup de personnes âgées. Pour celles-ci, le plus important est de poursuivre les campagnes d'information avec une forte présence sur le terrain, selon le ministre.
Ensuite, les personnes irréductiblement "méfiantes" quant à la vaccination et pour qui même le pass vaccinal ne suffira peut-être pas, d'après M. Véran, qui regrette "une forme de délire".
Reste une troisième catégorie; les personnes "plus ou moins indifférentes" sur la vaccination, "souvent des jeunes" se disant "j'ai pas le temps, je vis ma vie", selon le ministre.
"La transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, elle s'adresse à eux", a-t-il résumé.
Le ministre a aussi insisté quant au fait qu'un pass sanitaire, donc un simple test négatif récent, continuerait à permettre l'accès aux hôpitaux.
Il ne s'agit "pas d'empêcher l'accès au soin des personnes non vaccinées", a-t-il assuré, tout en se faisant l'écho de questionnements de "plus en plus de personnes" quant à la charge liée aux non-vaccinés, majoritaires chez les hospitalisations liées au Covid.