A travers le monde, Noël une nouvelle fois sous l'ombre de la pandémie

 Plusieurs milliards de personnes célèbrent Noël samedi, des festivités entravées pour la seconde année consécutive par la pandémie de la Covid-19. (Photo, AFP)
 Plusieurs milliards de personnes célèbrent Noël samedi, des festivités entravées pour la seconde année consécutive par la pandémie de la Covid-19. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 décembre 2021

A travers le monde, Noël une nouvelle fois sous l'ombre de la pandémie

  • La bénédiction urbi et orbi du pape François a démarré vers midi devant les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre de Rome
  • François a appelé au «dialogue» face à la tentation du «repli sur soi» lors de son traditionnel message de Noël

CITE DU VATICAN: Plusieurs milliards de personnes célèbrent Noël samedi, des festivités entravées pour la seconde année consécutive par la pandémie de la Covid-19 qui a entraîné l'annulation et le retard de milliers de vols durant le week-end, face au très contagieux variant Omicron.

La bénédiction urbi et orbi du pape François a démarré vers midi devant les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre de Rome.

François a appelé au "dialogue" face à la tentation du "repli sur soi" lors de son traditionnel message de Noël.

"En ces temps de pandémie, notre capacité à entretenir des relations sociales est mise à rude épreuve, la tendance se renforce à se replier sur soi, à faire cavalier seul", y compris "au niveau international", a déclaré le souverain pontife, estimant que "seuls les chemins du dialogue conduisent réellement à la résolution des conflits".

Rappelant les guerres en cours à travers le monde, le pape a déploré que "nous ne les remarquons presque plus" tant "nous y sommes habitués". Il a appelé au "dialogue" afin de "ne pas laisser se propager les métastases d'un conflit gangrené" en Ukraine, où les tensions avec les séparatistes pro-russes font craindre une escalade militaire. 

Il a aussi insisté sur les "tragédies immenses" et "oubliées" qui se jouent en Syrie et au Yémen, en proie à des conflits qui ont fait "de nombreuses victimes et un nombre incalculable de réfugiés".

Le pontife argentin, âgé de 85 ans, a présidé vendredi soir la messe de Noël dans la basilique Saint-Pierre devant quelque 2 000 personnes masquées, une cérémonie célébrée en plusieurs langues en présence de représentants d'autres confessions chrétiennes. 

A Bethléem, ville palestinienne de Cisjordanie occupée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, malgré le froid, sur la place de la Mangeoire pour suivre une parade de scouts palestiniens.

Pataugeant dans une flaque d'eau, le père Ricardo Virtudazo a célébré la messe de Noël dans son église aux Philippines endommagée par le typhon Rai qui a fait récemment près de 400 morts et des dizaines de milliers de sans-abri. 

Des dizaines de fidèles ont prié pour retrouver un toit et de la nourriture et pour une météo clémente.

"Ce qui est important, c'est que nous soyons tous sains et saufs", confie Joy Parera, qui assistait avec son mari à la messe de l'église San Isidro Labrador à Alegria, sur l'île de Mindanao.

Voyages perturbés

Les compagnies aériennes ont dû annuler ce week-end plus de 4 500 vols dans le monde, dont près d'un quart liés aux Etats-Unis, tandis que des milliers d'autres ont été retardés. De nombreux membres du personnel (pilotes, hôtesses...) ont été placés en quarantaine après avoir été exposés au virus.

Des millions d'Américains ont malgré tout sillonné leur pays, bien que la vague Omicron dépasse déjà le pic du variant Delta, avec 171 000 cas quotidiens en moyenne sur sept jours, et que les hôpitaux sont saturés.

La flambée des infections a jeté un froid sur les festivités. Les rassemblements sont généralement plus aisés qu'en 2020 même si les Pays-Bas sont confinés, que Broadway a annulé les spectacles de Noël à New York et que l'Espagne et la Grèce ont réintroduit le masque obligatoire à l'extérieur.

La Chine a signalé samedi 140 nouveaux cas de coronavirus, le chiffre le plus élevé depuis quatre mois. Pékin s'empresse de contenir l'épidémie dans plusieurs régions, dont la ville de Xi'an, où des millions de personnes sont confinées, alors que le pays se prépare à organiser les Jeux olympiques d'hiver en février.

Le variant Omicron est devenu dominant au Portugal avec plus de 61% des cas et un record d'infections depuis janvier en 24 heures, malgré un taux de couverture vaccinale parmi les plus élevés du monde.

La France a franchi vendredi la barre des 94 000 nouveaux cas, niveau inédit depuis le début de l'épidémie en mars 2020. Lundi, le gouvernement doit adopter le projet de loi rendant le pass vaccinal obligatoire.

Le Royaume-Uni, également confronté à une propagation fulgurante d'Omicron, a recensé vendredi plus de 122 000 cas supplémentaires, un nouveau record.

«Fragment d'espoir»

La plupart des Australiens peuvent de nouveau voyager dans leur pays, pour la première fois depuis le début de la pandémie, renforçant l'esprit de Noël dans un pays qui connaît pourtant un nombre record de contaminations.

L'archevêque catholique de Sydney (sud-est) Anthony Fisher a salué dans son message de Noël les "scènes émouvantes de gens se retrouvant dans les aéroports après des mois de séparation".

En Amérique latine, le président chilien sortant Sebastian Piñera a annoncé que son pays administrerait à partir de février une quatrième dose de vaccin contre le coronavirus.

Et en Equateur la vaccination anti-covid est désormais obligatoire dès cinq ans, une première mondiale pour ce groupe d'âge. Jusqu'ici, seule une poignée de pays ont rendu obligatoire la vaccination.

La pandémie a fait au moins 5 385 564 morts dans le monde depuis fin 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi. L'Organisation mondiale de la santé estime que le bilan réel pourrait être deux à trois fois supérieur.

L'épidémie a encore accéléré dans presque toutes les régions du monde lors de la semaine écoulée, à l'exception du Moyen-Orient et de l'Asie, selon les bases de données de l'AFP.

Mais les fermetures de frontières et les restrictions n'ont pas empêché un fameux traîneau tiré par des rennes de parcourir le globe.

Le ministre canadien des Transports avait donné un feu vert à l'équipage du Père Noël. Même prévenance côté australien: "Nos contrôleurs aériens guideront le Père Noël en toute sécurité dans l'espace aérien australien", avait indiqué l'Autorité de sécurité aérienne.

Au Brésil, un Père Noël noir arrivé en hélicoptère a distribué des colis alimentaires aux habitants de la favela de Penha, à Rio de Janeiro (sud-est).


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.