PÉKIN : La WTA, l'instance qui gère le circuit féminin de tennis, a fait part lundi de son "inquiétude" au sujet du sort de Peng Shuai, au lendemain d'une interview de la joueuse chinoise qui s'exprimait pour la première fois sur des accusations de viol.
"Ces apparitions (publiques) n'apaisent pas les inquiétudes de la WTA quant à son bien-être et sa capacité à communiquer sans censure ni coercition", a indiqué dans un communiqué l'organisation.
Le 2 novembre, un long message publié sur le compte officiel Weibo de la joueuse (équivalent de Twitter en Chine) avait décrit une relation sentimentale sincère mais contrariée avec Zhang Gaoli, avant et après qu'il n'occupe de hautes fonctions au sommet du régime communiste.
Marié et de 40 ans son aîné, M. Zhang a été de 2013 à 2018 l'un des sept hommes politiques les plus puissants de Chine.
Le message avait été promptement censuré et la joueuse de 35 ans avait disparu des écrans radar pendant trois semaines, suscitant l'inquiétude du monde du tennis.
Pour sa première prise de parole publique sur cette affaire, Peng Shuai a réfuté toute agression sexuelle.
"D'abord, je veux insister sur un point très important: je n'ai jamais dit ni écrit que quiconque m'a agressée sexuellement", a déclaré Peng Shuai au journal singapourien "Lianhe Zaobao" en marge d'un événement sportif à Shanghai dimanche.
Il y a eu "beaucoup de malentendus" sur une affaire "d'ordre privé", a ajouté Peng Shuai, vêtue d'un t-shirt rouge et d'un blouson noir, dans une interview filmée au téléphone portable.
Une journaliste d'un média d'Etat chinois avait auparavant publié sur les réseaux sociaux une vidéo de la joueuse.
Qingqing Chen, journaliste au quotidien nationaliste Global Times, a tweeté dimanche une vidéo de sept secondes montrant l'ancienne N.1 mondiale du double en train de discuter avec l'ancien basketteur vedette Yao Ming.
La journaliste affirme que la vidéo lui a été envoyée par un ami et a été tournée lors d'un évènement de promotion du ski nordique à Shanghai.
Des médias chinois ont ces dernières semaines à plusieurs reprises publié des photos de la joueuse, ainsi qu'une capture d'écran d'un e-mail lui étant attribué et où est écrit "tout va bien". Mais leur authenticité suscitait d'importants doutes.
Suite à la disparition en public de Peng Shuai, la WTA avait annulé début décembre tous ses tournois en Chine et réclamé une enquête transparente sur les accusations de la joueuse.