Triomphe de la gauche au Chili, Gabriel Boric nouveau président

Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale. (Photo, AFP)
Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 20 décembre 2021

Triomphe de la gauche au Chili, Gabriel Boric nouveau président

  • La participation approche les 55%, un plus haut historique depuis que le vote n'est plus obligatoire en 2012
  • Selon les résultats officiels définitifs, Gabriel Boric, qui, à 35 ans, avait tout juste l'âge pour se présenter, l'emporte avec près de 56% des voix contre 44% à José Antonio Kast

SANTIAGO DU CHILI : Le candidat de gauche Gabriel Boric a remporté dimanche le deuxième tour de l'élection présidentielle au Chili, une victoire écrasante sur son adversaire d'extrême droite, José Antonio Kast, qui a officiellement reconnu sa défaite.

C'est un triomphe qu'enregistre la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.

Selon les résultats officiels définitifs, M. Boric, qui, à 35 ans, avait tout juste l'âge pour se présenter, l'emporte avec près de 56% des voix contre 44% à M. Kast, un admirateur de la dictature d'Augusto Pinochet soutenu par l'ensemble de la droite chilienne.

La participation approche les 55%, un plus haut historique depuis que le vote n'est plus obligatoire en 2012.

Au 1er tour, elle était de 47%, lorsque José Antonio Kast était arrivé en tête (27,9% contre 25,8%), en séduisant dans les quartiers huppés de Santiago et parmi les classes populaires à l'extérieur de la capitale, et en répétant qu'il était le candidat de "l'ordre, de la justice et de la sécurité".

Mais c'est avec son projet d'Etat-providence, un changement d'ampleur dans le pays considéré comme le laboratoire du libéralisme en Amérique latine, que Gabriel Boric l'emporte en ralliant autour de lui la classe moyenne à moyenne supérieure, essentiellement à Santiago.

Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches – dont les 1% des Chiliens détenant 26,5% des richesses, selon une agence de l'ONU – à son programme de meilleur accès à la santé, à l'éducation et à la création d'un nouveau système de retraite, aujourd'hui entièrement privé.

José Antonio Kast a tenu à féliciter Gabriel Boric: "Il mérite tout notre respect, beaucoup de Chiliens lui ont fait confiance", a-t-il déclaré après avoir reconnu sa défaite sur son compte officiel Twitter.

"Dans la mesure de nos possibilités, avec nos différences légitimes, nous voulons être une contribution pour notre pays, nous devons unir les Chiliens (...) retrouver la foi en notre extraordinaire pays", a-t-il ajouté.

«Notre candidat l'emporte» , exulte Mélenchon

Le leader de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a salué dimanche soir d'un "vive Boric, nouveau président du Chili" la victoire du candidat de la gauche chilienne, en rappelant que le vainqueur a été "notre candidat" dès le premier tour.

 

Heureux

Un concert de klaxons a résonné dans les rues de la capitale aussitôt après que M. Kast a reconnu sa défaite, et une grande fête s'apprête à durer toute la nuit tant le retour d'une certaine forme du pinochétisme était crainte parmi la population.

Le président sortant Sebastian Piñera, qui a dû affronter un mouvement social d'ampleur fin 2019, a félicité dans une discussion vidéo le nouveau chef de l'Etat élu qui prendra officiellement ses fonctions le 11 mars.

"Je veux que vous et le peuple sachent que je ferai de mon mieux pour relever ce formidable défi et que notre pays est à son meilleur lorsque nous sommes unis", a dit M. Boric, assurant vouloir être "le président de tous les Chiliens et Chiliennes".

M. Piñera a répondu au président élu que "l'histoire nous a appris que lorsque nous nous divisons en guerres fratricides, les choses finissent toujours mal. Tout le Chili espère (...) qu'il y aura un très bon gouvernement pour le Chili et les Chiliens".

Dans les rues, une foule en liesse laissait exploser sa joie.

"Je suis heureux parce qu'il va y avoir beaucoup de changements qui vont aider le peuple et la classe ouvrière, les oubliés, qui sont les plus importants dans le pays", a déclaré Luis Astorga, 58 ans, ouvrier du bâtiment descendu dans les rues fêter la victoire.

"C'est une lutte qui dure depuis de nombreuses années, depuis nos parents et nos grands-parents, et nous continuons à lutter contre tout ce que Kast signifie au Chili", dit Daniela, une serveuse de 27 ans. "C'est nous, les jeunes, qui devons faire avancer les choses. J'ai foi en lui, je crois en ce qu'il dit".

"Je pleure de joie. Nous avons battu le fascisme, c'était comme une naissance. Je vais rentrer à la maison, je vais serrer mes enfants dans mes bras et boire une bière", a lancé Jennie Enriquez, 45 ans, employée de pharmacie.

"Les jeunes ont compris qu'il fallait changer les choses et qu'un candidat comme José Kast était très dangereux. Les jeunes sont descendus dans la rue et ont montré qu'il y a des demandes qui doivent être satisfaites", estime Pedro Carballeda, 19 ans, étudiant en droit.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.